« Coup d’État judiciaire » : la charge d’Henri Guaino contre les juges de Sarkozy

Henri Guaino, l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.
Photo: LIONEL BONAVENTURE/AFP via Getty Images
L’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, a demandé vendredi l’octroi d’une grâce présidentielle à l’ancien chef de l’État, dont l’incarcération n’est pas susceptible d’appel. Il estime qu’il s’agit d’« une humiliation de l’État et des institutions ».
Une grâce partielle envisagée
« Une grâce n’efface pas la condamnation et elle peut être partielle. Donc il ne me paraîtrait pas absurde qu’il soit gracié sur la peine complémentaire, c’est-à-dire sur l’exécution provisoire (de l’incarcération) qui n’est pas susceptible de recours », a déclaré Henri Guaino sur RTL.
Selon lui, une telle mesure n’empêcherait pas l’ancien président de « continuer les recours par lesquels il veut prouver son innocence », mais permettrait « d’éliminer cette décision (d’incarcération) qui est quand même une humiliation, non seulement de Nicolas Sarkozy, mais aussi de l’État et des institutions ».
L’article 17 de la Constitution prévoit que « le président de la République a le droit de faire grâce à titre individuel ». Cette mesure peut dispenser de l’exécution totale ou partielle d’une peine, ou la commuer en une peine moins lourde. Elle ne concerne qu’une condamnation définitive et exécutoire. Elle n’efface pas la condamnation, qui reste inscrite au casier judiciaire avec mention de la grâce accordée.
« Une guerre qui s’est déclarée entre le pouvoir politique et le pouvoir judiciaire »
Dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy a été condamné jeudi à cinq ans d’emprisonnement, dont la prochaine exécution a été ordonnée par le tribunal pour association de malfaiteurs, sans attendre le procès en appel.
À l’instar d’une partie de la droite et de la droite nationaliste, Henri Guaino a dénoncé après le jugement « une sorte de coup d’État judiciaire », évoquant « un mouvement de fond très dangereux pour les démocraties occidentales par lequel le pouvoir judiciaire est en train de prendre le pas sur le pouvoir politique ».
Selon lui, « dans tous les pays, il y a une guerre qui s’est déclarée entre le pouvoir politique et le pouvoir judiciaire. C’est une guerre mortifère et très grave pour la justice elle-même ».
Henri Guaino a également fait un parallèle avec la situation américaine : « Aux États-Unis, les juges ont essayé de faire condamner Trump, ils ne sont pas arrivés à le faire à temps. Le résultat, c’est que les électeurs ont marché sur la justice et que la justice est la première victime de cette guerre » avec, selon lui, les représailles du président américain.
Avec AFP
Articles actuels de l’auteur









