COVID-19 : la gauche et la droite sont toujours divisées

Par Dennis Prager
1 avril 2020 20:41 Mis à jour: 1 avril 2020 20:41

S’il y a une chose sur laquelle on pourrait penser que la gauche et la droite pourraient être d’accord, ce serait la réponse appropriée à la pandémie du coronavirus. Après tout, COVID-19 ne fait pas la différence entre la gauche et la droite : les conservateurs et les libéraux sont tout aussi susceptibles de le contracter et même d’en mourir.

Pourtant, il est surprenant de constater à quel point la gauche et la droite sont constamment en désaccord, même sur cette question.

Pratiquement tous les articles d’opinion du New York Times, du Washington Post et de beaucoup d’autres principaux journaux américains et européens – c’est-à-dire de gauche libérale – partagent deux caractéristiques : un sentiment d’appréhension (des millions de personnes vont mourir) et une conviction inébranlable que pour éviter la mort en masse, le fonctionnement de l’économie mondiale doit être arrêté.

Par contre, pratiquement tous les articles d’opinion publiés dans le Wall Street Journal et sur presque tous les sites conservateurs contiennent moins de mauvais pressentiments. Ils posent aussi davantage de questions sur le fait que le remède pourrait s’avérer pire que la maladie même. On peut citer quelques récents exemples des médias conservateurs américains :

Le 16 mars : le City Journal a publié l’article de Victor D. Hanson dont l’idée principale était « Notre réaction pourrait s’avérer aussi néfaste que le virus lui-même ».

Le 17 mars : ma chronique intitulée « Pourquoi le remède peut être pire que la maladie » est parue sur de nombreux sites.

Le 19 mars : L’éditorial du Wall Street Journal était intitulé « Repenser l’arrêt d’activités à cause du coronavirus ».

Le 19 mars : une chronique « Les coûts d’une grande dépression l’emporteront-ils sur les risques liés au coronavirus ? » est parue sur le site The Federalist.

Le 24 mars : le Wall Street Journal a publié un article de deux professeurs de médecine de l’université Stanford intitulé « Est-ce que le coronavirus est aussi mortel qu’on le dit ? ».

Pendant ce temps, les médias de la gauche libérale ont publié des centaines d’articles mettant en garde que nous aurons des millions de morts si nous n’arrêtons pas les activités économiques. Ils ont également continué de dénigrer toutes les actions entreprises par Donald Trump.

Prenons l’exemple de la remarque de Trump lors d’une conférence de presse que l’hydroxychloroquine offrait de « bonnes possibilités » pour aider à guérir du COVID-19.

Pratiquement tous les médias de gauche en ont vu une occasion de se moquer du président américain.

Par exemple, le 21 mars, AP FACT CHECK a annoncé : « Trump à bout de souffle prend des médicaments contre le virus. »

Pire encore, ces médias ont implicitement ou explicitement accusé le président de la mort d’un homme qui avait avalé un nettoyant pour aquarium contenant du phosphate de chloroquine (car ce nom ressemble à l’hydroxychloroquine).

Ainsi, le 24 mars, le site de gauche BuzzFeed a simplement menti à propos de cette histoire afin d’accuser Trump : « Un homme est mort après s’être auto-médicamenté avec une forme de médicament que Trump a promue comme traitement potentiel du coronavirus. »

Un exemple particulièrement flagrant de la fracture gauche-droite sur la réponse au coronavirus est paru dans le Washington Post le 27 mars. L’un de ses chroniqueurs, Max Boot, a écrit :

« L’animateur radio Dennis Prager a déploré notre refus de sacrifier des vies comme nous l’avons fait pendant la Seconde Guerre mondiale… Les États-Unis ont perdu 418 500 personnes pendant la Seconde Guerre mondiale… mais il serait bien pire de perdre 2,2 millions de civils – la pire estimation du nombre de morts aux États-Unis si nous laissons le nouveau coronavirus se propager sans entrave. »

Dans mon émission radio et dans mon hebdomadaire sur PragerU, j’ai critiqué le gouverneur de l’État de New York, Andrew Cuomo, pour la façon de défendre l’arrêt des activités dans cet État : « Je veux dire aux habitants de New York : ‘J’ai fait tout ce que nous pouvions faire… Et si tout ce que nous sauvons n’est qu’une seule vie, je serai heureux. »

Il est difficile d’imaginer une idée plus absurde. Quiconque pense rationnellement sait qu’il ne vaut pas la peine de priver des millions de personnes de leurs revenus, de forcer des milliers d’entreprises à fermer leurs portes, de faire retomber dans la dépendance aux drogues les toxicomanes en convalescence et de causer beaucoup plus de dommage économique et social pour « sauver une vie ».

Comme nous menons une « guerre » contre le virus de Wuhan, j’ai utilisé une analogie de guerre pour faire valoir mon point de vue. J’ai noté que si nous avions combattu lors de la Seconde Guerre mondiale avec l’attitude que nous ne pouvions pas perdre une seule vie, nous n’aurions jamais pu remporter la victoire sur l’Allemagne nazie en Europe ou le Japon impérial dans le Pacifique. J’ai également noté que nous n’élaborons aucune politique sociale ayant comme objectif de sauver une seule vie. Par exemple, chaque fois que nous augmentons ou diminuons la limite de vitesse sur les routes, nous savons que des milliers de personnes de plus pourront mourir ou rester en vie.

En fait, la gauche libérale a perdu la raison. Les remarques de Max Boot dans le Washington Post n’en sont qu’un exemple.

Mais pourquoi alors y a-t-il un tel fossé entre la gauche et la droite ?

L’une des raisons, comme je l’ai déjà écrit, est que l’hystérie est aussi importante pour la gauche que l’oxygène pour une vie biologique. Les gauchistes et les libéraux se targuent d’être rationnels. Mais plus on va vers la gauche, plus les sentiments dépassent la raison.

La deuxième raison est la haine envers Trump. Du point de vue de la gauche, faire du tort à Trump est plus important que dire la vérité, plus important que le bien-être du peuple américain. Si Trump pense que l’hydroxychloroquine offre de l’espoir, il faut tout de suite discréditer toute utilité de ce produit.

La troisième raison est que la gauche libérale a peur de la vie et de la mort. La peur de la vie est la raison pour laquelle elle constitue des « safe spaces » (espaces sûrs) sur les campus universitaires pour les étudiants qui ne veulent pas être exposés aux idées de tel ou tel conférencier invité – des idées qu’ils risqueraient de ne pas approuver. La gauche libérale a également peur de la mort. Elle trouve sans doute incompréhensible, voire carrément idiote, la célèbre déclaration de Patrick Henry, l’un des pères fondateurs des États-Unis : « Donnez-moi la liberté ou donnez-moi la mort. »

Même le COVID-19 n’a pu apporter de répit dans la guerre civile qui a toujours cours aux États-Unis et qui s’est propagée dans tout l’Occident.

Dennis Prager est chroniqueur et animateur d’émissions radio diffusées à grande échelle.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.