Un crime sans précédent: assassinats de masse de prisonniers de conscience pour leurs organes, par l’État chinois

Par OMID GHOREISHI
3 mars 2019 17:41 Mis à jour: 4 mars 2020 22:23

Note de la rédaction: Epoch Times publie un certain nombre d’articles sur la torture dont sont victimes les prisonniers d’opinion en Chine.

Un projet de loi visant à lutter contre le trafic international d’organes a reçu l’appui unanime d’un Comité parlementaire canadien.

Les parlementaires du Comité permanent des Affaires Etrangères et du Développement International ont adopté le projet de loi S-240 avec des amendements le 27 février. Il doit maintenant être soumis à la lecture finale des députés à la Chambre des communes.

Il y a 13 ans, en 2006, Epoch Times révélait pour la première fois l’existence d’un système organisé par les autorités chinoises pour prélever systématiquement des organes sur des prisonniers de conscience pratiquant la méthode traditionnelle Falun Gong. L’article s’appuyait sur des témoins directs qui racontaient comment des médecins prélèvent des organes sur des victimes encore vivantes et vendent ceci pour alimenter un commerce lucratif encouragé par l’État.

« C’est angoissant de rappeler le passé. Les organes prélevés sur un être humain vivant coûtent beaucoup plus cher que sur un cadavre, »  déclarait l’un des témoins, utilisant le surnom « Annie » pour protéger son identité. Son ex-mari, un chirurgien, était l’un des médecins chargés de commettre ces actes odieux.

« Après le prélèvement des organes, certains pratiquants de Falun Gong étaient toujours en vie et respiraient, et leurs corps ont été directement jetés dans le four crématoire. Aucune trace de leurs corps n’a été laissée », déclarait Annie.

Annie and Peter
— Les lanceurs d’alerte « Annie » et « Peter » à Washington DC le 20 avril 2006. Leurs discours étaient le premier témoignage public sur les atrocités des prélèvements d’organes à grande échelle en Chine. (The Epoch Times)

La même année, ces témoignages ont été corroborés par une enquête menée par l’ancien secrétaire d’État et député canadien David Kilgour – qui a également exercé les fonctions de procureur pendant de nombreuses années – et par David Matas, avocat des droits de l’homme basé à Winnipeg.

« Leurs organes vitaux, y compris les reins, les foies, les cornées et les cœurs, ont été saisis contre leur volonté pour être vendus à des prix élevés, parfois à des étrangers qui attendent normalement longtemps pour des dons volontaires de tels organes dans leur pays d’origine », a déclaré Kilgour lors d’une récente table-ronde, faisant référence au rapport que lui et Matas ont publié en 2006. Kilgour insiste sur le fait qu’il n’y a qu’un seul pays au monde où l’État est impliqué dans les prélèvements forcés d’organes : la Chine.

Joel Chipkar, porte-parole du centre d’information du Falun Gong basé à Toronto, affirme que la répression par le régime chinois des pratiquants de Falun Gong (discipline de type qigong, également connue sous le nom de Falun Dafa) – est sans précédent.

« C’est la première fois dans l’histoire que de telles atrocités sont reprochées à quiconque », déclare Chipkar. « Je pense que la comparaison la plus proche que nous pouvons établir est celle des actions d’Hitler – ses expériences et ses atrocités contre la communauté juive au cours de la Seconde Guerre mondiale. »

Kilgour and Matas
— L’ancien secrétaire d’État canadien pour l’Asie-Pacifique, David Kilgour (D), présente son troisième rapport sur l’assassinat de pratiquants de Falun Gong en Chine pour leurs organes. L’avocat et co-auteur du rapport, David Matas, écoute à l’arrière-plan, le 31 janvier 2007. (Matt Hildebrand / The Epoch Times)

En 1999, le régime communiste chinois a lancé une campagne de persécution contre les pratiquants de Falun Gong qui se poursuit aujourd’hui encore. Celle-ci a conduit à l’emprisonnement de centaines de milliers de personnes. Les chercheurs constatent que le secteur des transplantations en Chine a connu une croissance rapide au même moment. Lors d’une audience parlementaire sur le projet de loi visant à lutter contre les prélèvements forcés d’organes, le député libéral Borys Wrzesnewskyj a déclaré que depuis la Seconde Guerre mondiale, le monde n’avait pas connu tant d’« horreurs menées à l’échelle industrielle par un État, un gouvernement » que ce qui est aujourd’hui observé en Chine. « David Matas et David Kilgour ont vraiment mis en lumière le plus sombre des maux de notre époque », a-t-il déclaré.

En 2016, Kilgour et Matas ont collaboré avec le journaliste d’investigation américain Ethan Gutmann et ont publié un nouveau rapport qui révèle que l’ampleur de cette pratique est bien plus importante que ce qu’ils avaient anticipé. Leurs résultats montrent que chaque année, entre 60 000 et 100 000 greffes ont lieu en Chine, un pays dans lequel le don d’organes est pratiquement inexistant.

Selon Matas, le fait que le régime ait pu, en toute impunité, poursuivre les prélèvements forcés d’organes contre les pratiquants de Falun Gong pendant toutes ces années lui a donné les moyens de répliquer ces pratiques – cette fois contre le groupe minoritaire musulman ouïghour de Chine.

« Les communistes chinois n’ont pas pu s’empêcher de remarquer l’absence de réaction sur la scène internationale lors de la persécution du Falun Gong et des assassinats de masse réalisés pour obtenir leurs organes », écrivait Matas en décembre 2018. « Les communistes se sont donc lancés dans la phase actuelle de répression contre les Ouïghours avec à l’esprit l’idée qu’ils pourraient agir aussi librement. »

Dans le cadre de sa série consacrée à l’usage par la Chine de la torture contre les prisonniers d’opinion, Epoch Times se concentre sur la pratique du prélèvement d’organes sur des prisonniers d’opinion cette semaine et les prochaines. 

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