Crise agricole: 91 agriculteurs toujours en garde à vue, pas d’incident à Rungis

Photo: EMMANUEL DUNAND/AFP via Getty Images
Les 91 agriculteurs placés en garde à vue mercredi après-midi après une intrusion dans des entrepôts du marché de gros de Rungis (Val-de-Marne) étaient toujours interrogés jeudi matin, a indiqué le parquet de Créteil à l’AFP.
Ils ont été interpellés et placés sous ce régime « pour dégradation du bien d’autrui en réunion et participation à un groupement formé en vue de la préparation de dégradations de bien », avait indiqué la même source mercredi soir. Le préfet de police de Paris Laurent Nunez a évoqué mercredi soir un total de 91 interpellations en lien avec ces incidents, survenus dans une zone de stockage de Rungis.
L’avocate de l’une des gardés à vue n’a pas pu voir sa cliente, alors que la loi l’y autorise. « Tout droit d’un gardé à vue est de voir son avocat », a-t-elle rappelé hier soir, devant les caméras de Cnews. Voulant se présenter auprès de sa cliente pour lui notifier ses droits, sa demande a pourtant été rejetée. « Ce soir, je me suis présentée alors que ça faisait déjà quatre heures que ma cliente était en garde à vue et on me dit qu’il est impossible que je sois mise en présence de ma cliente », dénonce-t-elle, avant d’ajouter qu’elle n’a même pas eu connaissance du motif de la mise en garde à vue. « C’est une situation que je ne comprends absolument pas, totalement injustifiée (…). Aujourd’hui, je ne sais même pas si ma cliente est gardée à vue dans un cadre légal ».
Au petit matin, le calme régnait aux abords du marché, cible « symbolique » des agriculteurs en colère qui ont bloqué depuis mardi plusieurs autoroutes menant à la capitale. À la porte de Chevilly-Larue, qui mène au marché de gros, cinq camions de CRS et deux blindés Centaure de la gendarmerie surveillaient le trafic vers 6h00, a constaté un journaliste de l’AFP. La circulation était légèrement ralentie à l’entrée du marché, réduite à une voie. « Le programme, ça va sûrement être repos et retour », a pronostiqué Frédéric Ferrand au téléphone auprès de l’AFP. L’agriculteur avait piloté mercredi un cortège arrivé devant le marché de gros.
De nouvelles auditions des gardés à vue sont prévues ce jour, à partir de 9h00, rapporte l’avocate de l’agricultrice mise en garde à vue.
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