Crise de santé infantile : le rôle clé des parents

Photo: Illustration by Epoch Times
Des millions d’enfants vivent aujourd’hui avec au moins une maladie chronique — qu’il s’agisse d’eczéma, de troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), d’anxiété, d’asthme, d’obésité ou de pathologies plus complexes. Est-ce vraiment normal ? – Ce n’est pas normal.
Et pourtant, nous en sommes arrivés à accepter cette situation comme un état de référence pour la santé infantile.
On nous dit que c’est génétique. On nous dit que c’est aléatoire. On nous dit que c’est normal. Ce n’est pas normal. Heureusement — et en tant que pédiatre qui travaille chaque jour avec des familles — je peux vous assurer : nous ne sommes pas condamnés.
La prévalence des maladies chroniques pédiatriques est en hausse depuis plusieurs années, du fait de facteurs environnementaux, d’un meilleur diagnostic et d’une espérance de vie en augmentation pour les pathologies graves. Elle ne s’est pas produite du jour au lendemain. C’est également le résultat cumulatif d’une culture qui soigne les symptômes au lieu de poser les bonnes questions, qui prescrit avant d’investiguer, et qui nourrit les enfants avec des produits qui « ressemblent » à de la nourriture plutôt qu’avec de vrais aliments nourrissants.
Un enfant sur dix à un sur cinq est concerné, rendant la question de la prise en charge un enjeu de santé publique majeur.
Mais il y a une bonne nouvelle : si le problème est systémique, la solution peut l’être aussi.
Passer d’une prise en charge axée sur la maladie à la recherche des causes profondes
Si l’on élargit le regard au-delà des diagnostics et que l’on remonte en amont, cinq grands perturbateurs apparaissent comme causes profondes de la plupart des maladies chroniques que j’observe en pratique :
1. Inflammation : une inflammation chronique de bas grade est au cœur de tout, de l’eczéma aux maladies auto-immunes. Elle est souvent alimentée par une mauvaise alimentation, un manque de sommeil et des toxines environnementales.
2. Carences nutritionnelles : nos sols sont appauvris, nos régimes sont trop transformés et nos enfants grandissent souvent avec des aliments qui remplissent l’estomac mais ne nourrissent pas. Les déficits en micronutriments altèrent l’immunité, l’humeur et le développement.
3. Charge toxique : entre plastiques, pesticides et pollution de l’air, les enfants sont exposés à des milliers de substances chimiques — beaucoup n’ont jamais été testées spécifiquement pour la sécurité chez l’enfant.
4. Perturbation du microbiote : césariennes, antibiotiques, aliments transformés et manque de temps passé en plein air ont modifié la flore intestinale d’une génération entière. Le microbiote est central pour l’immunité, la digestion et même la santé mentale.
5. Dérégulation du système nerveux : la stimulation constante, l’exposition aux écrans et l’absence de rythmes réparateurs laissent les enfants dans un état chronique de « lutte ou fuite ». Quand le système nerveux ne peut pas se calmer, le corps a du mal à guérir.
Ces éléments ne sont pas des théories marginales : ce sont des réalités physiologiques bien documentées, appuyées par la recherche en immunologie, endocrinologie et neurobiologie. Pourtant, elles trouvent rarement leur place dans une consultation pédiatrique de dix minutes.
Plan d’action pour les parents
Changer certaines habitudes peut sembler intimidant, mais il n’est pas nécessaire de tout faire d’un coup. Les parents ne sont pas impuissants : ils sont les principaux défenseurs de la santé de leurs enfants. Voici des pistes efficaces pour commencer :
• Nourrir le microbiote, pas seulement l’appétit : privilégiez des aliments vrais, riches en nutriments et à effet anti-inflammatoire — légumes colorés, protéines de qualité, aliments fermentés, bonnes graisses.
• Soutenir les agriculteurs : la nourriture est un médicament, mais seulement si elle vient d’un sol vivant et d’un travail honnête. La santé de nos enfants dépend de la santé de notre système alimentaire.
• Réduire la charge toxique : remplacez le plastique par le verre, choisissez des produits ménagers et de soin plus sains, filtrez l’eau et l’air de votre intérieur. Quand c’est possible, votez avec votre portefeuille.
• Adopter des habitudes détox simples : pas besoin de protocoles compliqués pour les enfants : de l’eau, de l’activité, de la transpiration et des fibres.
• Ancrer le quotidien : instaurez des rythmes qui apaisent le système nerveux — lumière naturelle le matin, repas familiaux, soirées sans écrans et horaires de coucher réguliers.
• Laisser jouer dehors : la nature est un médicament gratuit : elle calme le cerveau, renforce l’immunité et développe la résilience.
• Faire des pauses d’écran : une détox digitale aide à réinitialiser le cerveau, le corps et le comportement — pour un meilleur sommeil, une meilleure concentration et plus d’équilibre émotionnel.
Repenser la « normalité »
Il faut cesser d’appeler « normal » un état qui est en réalité un dysfonctionnement. L’augmentation des maladies chroniques n’est pas une énigme : c’est un miroir qui reflète nos choix collectifs — ce que nous avons priorisé et ce que nous avons négligé.
La génération actuelle mérite mieux. Ce « mieux » commence par un retour aux fondamentaux : une alimentation propre, des environnements sûrs et une culture qui privilégie la prévention plutôt que la surprescription.
Nous ne contrôlons pas tout, mais nous pouvons, chaque jour, prendre des décisions qui orientent la trajectoire de la santé de nos enfants — et peut-être leur avenir.
Ces choix constituent une nouvelle révolution en médecine : non pas plus d’ordonnances, mais davantage de réflexion sur les causes profondes. Plus d’écoute. Plus de simplicité. Plus de vérité.
Il est temps de changer de paradigme : passer d’une médecine de la maladie à une santé véritable, vivante et durable.
Les propos exprimés dans cet article sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position d’Epoch Times.
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