Deauville – La ville aux mille facettes

6 juillet 2016 08:56 Mis à jour: 6 juillet 2016 08:58

Tournée vers l’international, les loisirs et une qualité de vie recherchée par nombre de Parisiens, Deauville offre un patrimoine, un dynamisme économique et culturel, une vie équestre intense, qui en font la ville balnéaire idéale.

Mais comment un village de la côte normande vivant de l’élevage et de l’agriculture, plus connu pour ses marais que pour sa plage, a-t-il pu devenir cette ville touristique visitée par les milliers de touristes chaque année et le XXIe arrondissement de Paris par la densité des Parisiens possédant une résidence secondaire dans cette région du Calvados.

Trois grandes périodes de l’histoire ont permis cette transformation. Le second Empire avec le règne des banquiers et de l’aristocratie d’affaires a contribué à lui donner une place dans la hiérarchie des villes balnéaires. Mais ce sont surtout les Années Folles et l’après Seconde guerre mondiale qui lui ont permis de renaître et de devenir cette ville d’aujourd’hui où il est bon de prendre du bon temps.

Se faire une place sur la côte normande

Avec le XIXe siècle et la passion des villes d’eau de source mais aussi de mer, la côte normande, proche de Paris, devient une destination de choix pour l’aristocratie d’empire.

C’est la construction d’une jetée pour mieux accueillir les vapeurs, à Trouville-sur-Mer qui verra une transformation de l’autre côté des rives de la Touques, le petit fleuve côtier. Un banc de sable… et le destin de Deauville commence à se dessiner après avoir pris naissance dans l’imaginaire de quatre hommes : deux habitués de Trouville, le Duc Auguste de Morny, demi-frère de Napoléon III, le docteur Joseph Olliffe, le banquier Armand Donon et l’architecte Desle-François Breney.

C’est ainsi qu’en quatre ans, de 1860 à 1864, la « station balnéaire idéale » proche de Paris voit le jour : Deauville est lancée avec ses premières villas, son hippodrome et sa liaison ferrée avec Paris. Entre mer et campagne, la fantaisie et l’argent seront à l’origine de la richesse architecturale de la ville de Deauville, attirant les grands noms de l’aristocratie d’affaires du Second Empire.

Au-delà d’une station balnéaire, Deauville se veut différente de sa voisine, Trouville-sur-Mer et affiche sa volonté d’être avant tout une « ville des plaisirs ». Avec l’hippodrome, un casino et un grand hôtel viennent compléter un établissement d’hydrothérapie proposant des bains d’eau douce et de mer. L’architecte Desle-François Breney, devenu maire de Deauville, se veut le Haussmann de Deauville. Sous sa houlette, la ville continuera son expansion.

La culture équestre fait la réputation de Deauville, la Coupe d’Or clôture le championnat mondial de Polo et la station accueille ainsi les plus grands champions. (Wikipédia)
La culture équestre fait la réputation de Deauville, la Coupe d’Or clôture le championnat mondial de Polo et la station accueille ainsi les plus grands champions. (Wikipédia)

Du sport, de la culture et des évènements internationaux

Le cheval et le plaisir ont été à l’origine du succès de la ville au Second Empire. Il faudra compter sur la démesure des Années Folles pour lui permettre de renaître, suite au déclin du Second Empire.

Deux grands hôtels, le Normandy et le Royal, un casino de grande dimension, des boutiques de luxe avec des noms comme Van Cleef & Arpels ou Coco Chanel, des grands magasins et des mondanités : voilà le tout Paris à nouveau amoureux de Deauville.

Le sport aussi prend son essor avec le golf, le polo, mais aussi le yachting. Arrivée d’un troisième hôtel, l’hôtel du golf, qui propose un parcours de 27 trous.

Après la Seconde guerre mondiale, Deauville veut sortir de son carcan estival et se décliner tout au long de l’année. La piscine faite d’eau de mer et un second port permettront de diversifier son offre. Mais c’est surtout le cinéma qui lui confèrera une reconnaissance internationale dans le domaine de la culture.

La création du festival du film américain sera l’ouverture vers cette dimension culturelle qui ne cesse de s’enrichir en touchant des domaines aussi variés que la musique, les arts et les lettres ou encore la gastronomie.

Prendre simplement le temps de vivre

La fondation de la ville a vu la priorité donnée aux chevaux avec la construction d’un hippodrome. Aujourd’hui, on vient toujours à Deauville pour ses courses hippiques, mais aussi pour toute la tradition équine déclinée en vente de chevaux, concours équestres, rencontres internationales de polo et centre d’entraînement pour les chevaux.

On se rend aussi à Deauville pour la richesse du patrimoine architectural avec de nombreux bâtiments classés monuments historiques, qui en font un musée à ciel ouvert.

Un Sunset Boulevard à la française avec les Planches en azobé, construites en 1923 et les noms des acteurs et réalisateurs américains venus au Festival du Cinéma américain depuis 1975. (Wikipédia)
Un Sunset Boulevard à la française avec les Planches en azobé, construites en 1923 et les noms des acteurs et réalisateurs américains venus au Festival du Cinéma américain depuis 1975. (Wikipédia)

Parmi ces monuments, la villa Strassburger, avec des références architecturales très travaillées et une architecture augeronne, intègre cette demeure dans la culture normande. Mais il ne faudrait surtout pas se limiter à une demeure car Deauville a été construite sur l’originalité, la créativité voire la démesure. Il est possible de visiter ainsi plusieurs styles dans cette ville qui a souhaité être avant-gardiste à chaque époque traversée. Pour mettre en valeur, voire préserver, ce patrimoine architectural, il a été créé en 2005, une Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP). C’est ainsi plus de 555 bâtiments qui sont inscrits. N’oubliez pas, lors de toutes ces visites, de goûter à la paix du Parc Calouste Gulbenkian.

Deauville est aussi une ville maritime. Le port est classé premier du Calvados et deuxième de Basse-Normandie. C’est une infrastructure répartie sur deux ports, un municipal, le port de Morny, et un privé, le port de Deauville, qui dispose de près de 1 250 anneaux. Le Deauville Yacht Club anime et dynamise le plan d’eau de Deauville. Il organise des régates depuis plus d’un siècle. Des équipages nationaux et internationaux se rencontrent sur ces plans d’eau. Mais le club propose également une école de voile : c’est le moment où jamais de se perfectionner ou de découvrir les charmes de la voile dans cette région où les vagues et le vent sont très généreux.

Deauville est née du sable. Sa plage avec ses parasols rouges, orange, bleus et verts fabriqués sur place et leur fameux nœud deauvillais vaut le détour, ainsi que les cabines portant les noms des stars d’Hollywood.

En dehors de la période estivale, il est possible de s’y rendre pour le cinéma. En septembre pour le festival du cinéma américain et en mars pour le cinéma asiatique. Mais aussi pour bien d’autres activités et manifestations culturelles, ou juste du tourisme d’affaires, car Deauville c’est aussi une ville qui tire son essor de son activité économique.

Deauville porte d’entrée du Pays d’Auge et de la côte fleurie

Le pays d’Auge, région vallonnée et bocagère, s’étire sur le Calvados, l’Orne et l’Eure. Il est classé Pays d’Art et d’Histoire. Il respire le paysage de carte postale normande et regorge de chemins de randonnées, de haras, de distilleries et de jardins qui ne demandent qu’à être visités.

Suivez les pas de Marcel Proust et prolongez votre séjour jusqu’à Cabourg en longeant la côte à l’ouest de Deauville en passant par Villers-sur-Mer et Houlgate.

En vous dirigeant vers Trouville, passez par le marché aux poissons et continuez jusqu’aux Roches Noires, ancienne demeure de Marguerite Duras. En poursuivant, la route vous conduira à Honfleur.Autres excursions : le Mont Saint-Michel, situé à deux heures, Rouen et Giverny à une heure, mais aussi Bayeux et les plages du débarquement.

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