L’autorité sud-coréenne de protection des données a fait savoir le 24 avril que la startup chinoise d’intelligence artificielle (IA) DeepSeek avait transféré des données d’utilisateurs à plusieurs entreprises en Chine et aux États-Unis sans leur consentement.
La Commission de protection des informations personnelles (PIPC : Personal Information Protection Commission) a publié les conclusions de son enquête préliminaire sur DeepSeek, dont le service d’intelligence artificielle et les nouveaux téléchargements sur les boutiques d’applications sud-coréennes ont été temporairement suspendus le 15 février en raison du non-respect des lois nationales sur la protection de la vie privée.
La PIPC a affirmé que DeepSeek n’avait pas obtenu le consentement des utilisateurs avant de transférer des données à l’étranger, ni divulgué cette pratique dans sa politique de traitement. L’action de l’entreprise est contraire à la réglementation sud-coréenne, qui exige des entreprises opérant dans le pays qu’elles obtiennent le consentement de leurs utilisateurs avant de transmettre leurs données à caractère personnel à un tiers.
Le nombre d’entreprises américaines et chinoises auxquelles DeepSeek aurait transféré des données reste incertain.
La PIPC a constaté que DeepSeek avait transféré des informations provenant des invites d’IA saisies par les utilisateurs, ainsi que des informations sur les appareils, les réseaux et les applications, à la plateforme chinoise de services cloud Beijing Volcano Engine Technology avant d’être suspendu des boutiques d’applications sud-coréennes en février.
Elle a identifié Beijing Volcano Engine Technology comme une « filiale » de ByteDance, la société mère de TikTok, mais a précisé qu’il s’agit d’une « entité juridique distincte qui n’a aucun lien avec ByteDance ».
Epoch Times a contacté DeepSeek et ByteDance pour obtenir des commentaires et n’a pas reçu de réponse à l’heure de la publication.
DeepSeek a fait valoir à l’organisme de régulation qu’elle utilisait le service cloud de l’entreprise chinoise pour améliorer les « vulnérabilités en matière de sécurité » et l’expérience des utilisateurs, mais elle a fini par bloquer le transfert des données d’IA vers la plateforme, selon les conclusions de la PIPC.
DeepSeek a également nié recueillir des informations personnelles auprès d’utilisateurs âgés de moins de 14 ans, mais la PIPC a constaté qu’il n’existait pas de procédure permettant de vérifier l’âge de l’utilisateur lors de l’inscription. L’entreprise chinoise a depuis lors mis en place une procédure de vérification de l’âge en réponse à l’examen de sécurité.
La PIPC a indiqué qu’elle émettrait une recommandation corrective à l’intention de DeepSeek, qui exigera de la société qu’elle établisse les fondements juridiques du transfert de données à caractère personnel à l’étranger.
DeepSeek devra également détruire immédiatement les invites d’IA saisies par les utilisateurs qu’elle avait déjà transférées à Beijing Volcano Engine Technology, et améliorer la transparence de ses services, a indiqué la PIPC.
DeepSeek et TikTok font tous deux l’objet d’un examen minutieux pour des raisons de sécurité nationale liées à leur propriété chinoise. TikTok fait l’objet d’une interdiction fédérale américaine qui prendra effet à moins que ByteDance, sa société mère chinoise, ne vende la plateforme de médias sociaux. Parallèlement, un certain nombre de pays, ainsi que plusieurs agences gouvernementales américaines, ont bloqué DeepSeek sur les appareils gouvernementaux.
Le lancement de DeepSeek en janvier – un modèle d’IA gratuit et open-source – a suscité des inquiétudes au niveau mondial concernant la confidentialité des données. L’application est contrôlée par Hangzhou DeepSeek Artificial Intelligence et Beijing DeepSeek Artificial Intelligence, selon sa page web consacrée à la politique de confidentialité.
La société a mentionné sur sa page web consacrée à la politique de confidentialité que les informations relatives aux utilisateurs peuvent être divulguées à des tiers si elle estime qu’une telle divulgation est nécessaire « pour se conformer à la législation en vigueur, à une procédure judiciaire ou à des demandes gouvernementales, dans le respect des normes internationalement reconnues ».
En vertu de la loi de Pékin sur le contre-espionnage, les entreprises chinoises sont tenues de communiquer les données de leurs utilisateurs à la demande des autorités du Parti communiste chinois.
L’Australie et Taïwan ont interdit l’utilisation de l’application d’IA DeepSeek sur les appareils gouvernementaux pour des raisons de sécurité des données, et l’autorité italienne de protection des données a bloqué l’accès à DeepSeek pour des raisons de protection des données.
Le 7 février, des législateurs américains ont présenté un projet de loi visant à interdire l’utilisation et le téléchargement de l’application d’intelligence artificielle DeepSeek sur les appareils gouvernementaux. Le Texas a déjà interdit DeepSeek et TikTok sur les appareils gouvernementaux.
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