Le chef de file des députés et candidat à la présidence de LR Laurent Wauquiez a annoncé mercredi la suspension des subventions de la région Auvergne-Rhône-Alpes à l’université Lyon 2 qu’il accuse de « dérive islamo-gauchiste ».
« Nous avons décidé avec le président de la région de supprimer toutes les aides à cette université tant qu’il n’y aura pas la lumière qui sera faite sur cette dérive », a déclaré sur CNews/Europe 1 l’ancien patron de la région devenu « conseiller spécial » de son successeur Fabrice Pannekoucke.
Laurent Wauquiez a ensuite expliqué à l’AFP qu’il demande au ministère de l’Enseignement supérieur de mener une « mission d’inspection indépendante » pour déterminer « l’ampleur de la dérive islamo-gauchiste de cette université ». En attendant les résultats de cette mission, « on suspend toutes les coopérations » avec Lyon 2, notamment en terme d’investissements immobiliers, mais « on ne touchera pas aux bourses mobilités car on ne va pas pénaliser les étudiants », a-t-il encore dit, sans chiffrer les montants concernés.
« Dérive grave »
« On refuse de fermer les yeux face à cette dérive grave », a encore assuré Laurent Wauquiez, en assurant que des repas pour la rupture du jeune du ramadan ou des « prières » ont eu lieu au sein de l’établissement.
J’ai toujours été clair. Quand le maire de Grenoble a voulu mettre le burkini dans les piscines municipales, j’ai supprimé toutes les aides de la région. En ce moment, je suis en lutte à l’université Lyon 2 pour faire reculer l’islamo-gauchisme. pic.twitter.com/LZHFb8pUJ4
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) May 7, 2025
L’opposition socialiste à la région, par la voix du vice-président du groupe Johann Cesa, a immédiatement dénoncé une décision « anti-républicaine », « brutale, sans nuance ». La députée écologiste Marie-Charlotte Garin a jugé sur X que Laurent Wauquiez « inventait le délit d’opinion académique ». L’université n’a pour sa part pas encore réagi.
En 2022, la région Auvergne-Rhône-Alpes avait déjà suspendu l’octroi de bourses à la mobilité internationale et ses coopérations avec Sciences Po Grenoble, traversé par de vifs débats sur la notion d’islamophobie.
« Racistes, sionistes, c’est vous les terroristes »
L’Université Lyon 2 est elle dans la tourmente depuis l’intrusion, le 1er avril, d’un groupe de personnes encagoulées lors d’un cours de Fabrice Balanche, spécialiste de l’Irak et de la Syrie. Vivement pris à parti par des militants aux cris de « racistes, sionistes, c’est vous les terroristes », il avait quitté la salle. Le média Lyon capitale rapporte que l’action a été revendiquée par le groupe lyon2autonome, « qui se réclame ‘anti-colon’ et‘ anti-France’ ».
Ces évènements« graves » ont été condamnés par la sénatrice LR Agnès Evren.
Ce qui s’est passé à Lyon II est grave! Non ce n’est pas un « petit incident », provoqué par des jeunes « un peu exaltés ». C’est l’alliance concertée d’une extrême-gauche intolérante et d’un islamisme qui teste nos limites. Il est temps d’agir avec clarté, fermeté et célérité! pic.twitter.com/6msUNR8rhQ
— Agnes Evren (@AgnesEvren) April 30, 2025
L’incident a suscité une condamnation unanime et le parquet, saisi par l’université, a ouvert une enquête pour « entrave à l’exercice de la fonction d’enseignant ».
Les « paroles complotistes, délétères pour l’université » de l’enseignant
Depuis, Fabrice Balanche a multiplié les interviews pour dénoncer « l’islamo-gauchisme » en vigueur selon lui à Lyon 2 et reprocher à sa direction un manque de soutien. Dans un entretien à la presse locale la présidente de Lyon 2, Isabelle von Bueltzingsloewen, a estimé que l’interruption de son cours était « intolérable » mais a dénoncé les « paroles complotistes, délétères pour l’université » de l’enseignant. Elle a ensuite fait l’objet de menaces de mort, qui ont poussé le parquet à ouvrir une deuxième enquête.
Le 29 avril, le parquet a reçu un autre signalement concernant des propos laudateurs sur le mouvement libanais Hezbollah attribués au vice-président Willy Beauvallet-Haddad. Le syndicat étudiant de droite UNI a reproduit une capture d’écran d’un message attribué au chercheur, dans lequel Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne en septembre 2024, est décrit comme « une figure fraternelle » qui a rejoint « le panthéon des grands personnages de l’Histoire ».
Une enquête pour « apologie du terrorisme » a été ouverte dans la foulée, a-t-il fait savoir mercredi à l’AFP. M. Beauvallet a démissionné lundi de la vice-présidence pour « faire baisser la pression ».
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