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Des agriculteurs zambiens poursuivent une société minière chinoise pour une pollution toxique et réclament 220 millions de dollars de dommages et intérêts

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Vue générale des machines minières dans une petite mine à ciel ouvert de cuivre et de manganèse exploitée par une entreprise chinoise à Serenje, dans la province centrale de Zambie, le 28 février 2025.

Photo: KANG-CHUN CHENG/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Des dizaines d’agriculteurs zambiens ont déposé une plainte contre la société minière chinoise Sino-Metals Leach (SML), réclamant 220 millions de dollars de dommages et intérêts à la suite d’un vaste déversement toxique survenu plus tôt cette année, qui a gravement contaminé les terres et les ressources en eau.
L’incident s’est produit le 18 février près de Kitwe, dans la province zambienne de la Copperbelt, lorsqu’un bassin de résidus de la mine exploitée par SML a cédé. L’entreprise avait d’abord estimé le volume des effluents miniers rejetés à environ 50.000 tonnes. Cependant, une évaluation ultérieure menée par Drizit, une société indépendante de dépollution mandatée par l’agence environnementale zambienne, a conclu que le volume réel était au moins 30 fois supérieur à l’estimation initiale de SML.
Drizit a indiqué que le déversement contenait des concentrations dangereuses de cyanure, d’arsenic, de cuivre et de cadmium. Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’exposition à ces substances est associée à de graves risques pour la santé, notamment des cancers et des malformations congénitales.
L’impact a été amplifié par la proximité de la mine avec Kitwe — la deuxième ville du pays, d’environ 700.000 habitants. À la suite de la rupture du bassin, l’approvisionnement en eau de la ville a été immédiatement interrompu par crainte de contamination. Les déchets toxiques se sont déversés dans la rivière Kafue, une source majeure d’eau potable et d’irrigation pour plus de la moitié des 21 millions d’habitants de la Zambie, déclenchant d’importantes préoccupations environnementales et de santé publique.
Le groupe d’environ 50 agriculteurs à l’origine de la plainte exige une indemnisation pour financer une étude d’impact environnemental indépendante, des bilans de santé complets et la relocalisation immédiate des riverains affectés jusqu’à la pleine réparation des préjudices.
Ils soutiennent que le déversement toxique a rendu l’agriculture impossible, provoqué des problèmes de santé et contaminé les terres ainsi que les sources d’eau.
Cette affaire constitue la deuxième action en justice intentée contre SML ces dernières semaines. Le 12 septembre, 176 habitants de la même région ont déposé une plainte distincte, accusant également l’entreprise d’avoir causé des dommages environnementaux, selon le Southern Africa Litigation Center.
Sino-Metals Leach, filiale du China Nonferrous Metal Mining Group, a nié ces allégations. Dans une déclaration à Africaeye, l’entreprise a affirmé avoir respecté l’ensemble des exigences de réhabilitation et de restauration prévues par la réglementation zambienne en vigueur.
Les opérations minières chinoises de cuivre en Zambie sont un élément clé de l’Initiative « la Ceinture et la Route », la stratégie phare de Pékin en matière d’infrastructures et d’investissements à l’échelle mondiale.
La Zambie, de son côté, a accueilli favorablement les investissements chinois, alors qu’elle vise à tripler sa production annuelle de cuivre pour atteindre trois millions de tonnes d’ici 2031, en réponse à l’explosion de la demande mondiale de minerais utilisés dans les batteries et les véhicules électriques.