Des chrétiens et des pratiquants de Falun Gong condamnés pour avoir publié des messages religieux en ligne

Par Jocelyn Neo
9 mars 2023 14:14 Mis à jour: 9 mars 2023 14:14

Alors que le monde s’éveille aux menaces croissantes qui pèsent sur la liberté d’expression, les Chinois vivent depuis plusieurs décennies dans le calvaire du contrôle totalitaire du Parti communiste chinois (PCC).

En Chine, toute personne risque sa vie si elle exprime des opinions qui ne correspondent pas au narratif du PCC. Le simple fait de révéler ses convictions religieuses sur les réseaux sociaux – dans la mesure où l’appartenance religieuse n’est pas officiellement reconnue par le PCC – peut entraîner une mise sous surveillance, une arrestation.

En mars 2022, de nouvelles mesures pour surveiller les contenus religieux en ligne sont entrées en vigueur suite aux « plaintes » de Xi Jinping. D’après le site Bitter Winter, Internet sert à « faire la publicité » des croyances religieuses et les réseaux sociaux servent d’outils de « propagande pour les religions ».

Depuis la publication en 2018 de l’ébauche des nouvelles mesures, des forums de discussion et plusieurs plateformes numériques ont déjà reçu des « avertissements concernant l’utilisation de mots sensibles tels que ‘Amen’ et ‘Jésus’ », a rapporté l’organisation des droits de l’homme, ChinaAid.

Voici quelques témoignages de pratiquants du Falun Gong et de chrétiens persécutés pour avoir partagé des « informations sensibles » en ligne.

(Drew Angerer/Getty Images)

Un enseignant condamné à huit ans de prison

Sun Wanshuai, un professeur d’art d’une cinquantaine d’années vivant à Zhangjiakou, dans la province du Hebei, a été condamné à huit ans de prison en juillet 2022 et à une amende de 30.000 yuans (environ 4000 euros) pour avoir publié des « informations sensibles » concernant le Falun Gong sur WeChat, rapporte Minghui. La police de l’Internet l’a arrêté confisquant son ordinateur et son téléphone portable.

Pratiquants de Falun Gong faisant le premier exercice de la discipline devant un temple bouddhiste dans la ville de Chengdu, province de Sichuan avant que le PCC ne lance la campagne de persécution en 1999. (Minghui)

Un prédicateur chrétien arrêté pour ses activités d’évangélisation

Le 5 mars 2022, Chen Wensheng, un prédicateur chrétien de la ville de Hengyang, dans la province de Hunan, a été arrêté après avoir publié un message sur les médias sociaux proposant aux internautes de participer à une prière en faveur des groupes ethniques minoritaires en Chine, rapporte Persecution.org.

À 11h02 le même jour, il a été emmené par la police du Hunan. M. Chen avait déjà été arrêté à plusieurs reprises pour évangélisation.

Des applications et des sites Web catholiques supprimés

Le 1er septembre 2022, la première application catholique chinoise, CathAssist, a annoncé la « cessation des activités » de son site Web et de son application, selon ChinaAid.

L’équipe de CathAssist a déclaré avoir « fait plusieurs démarches en vue d’obtenir une licence de service d’information religieuse sur Internet » depuis la mise en œuvre de la nouvelle loi, cependant les « fonctionnaires du gouvernement ont exigé une réduction importantes des fonctionnalités et du contenu » afin que CathAssist réponde aux normes imposées par le PCC, selon le rapport.

Un ancien officier de police et un directeur adjoint condamnés

Zhang Xia, ancien officier de police de Shanghai, a été arrêtée en février 2021 pour avoir publié des informations sur le Falun Gong sur les médias sociaux, rapporte Minghui. Cette femme de 53 ans a été inculpée de « promouvoir une secte via un réseau de communication ». Elle a été condamnée à neuf ans de prison et à une amende de 30.000 yuans (environ 4000 euros) en juin 2022.

Huang Daimiao, ancien directeur adjoint du département des affaires et du tourisme d’un lycée professionnel de la ville de Yichang, dans la province du Hubei, a été condamné à 4 ans et à une amende de 10.000 yuans (environ 1350 euros) en juillet 2018 pour avoir envoyé des vidéos sur la persécution du Falun Gong via WeChat.

WeChat et l’application QQ de Tencent. (Koshiro K/Shutterstock)

Interdiction de diffuser des émissions chrétiennes en direct

Selon ChinaAid le 29 janvier 2021, l’Association patriotique des Trois-Autonomies et l’Association Chrétienne de la ville de Qingdao, dans la province de Shandong, ont publié un communiqué intitulé « Restrictions imposées aux églises dans la province chinoise de Shandong : interdiction de diffuser des émissions en direct et de publier des enregistrements audio et vidéo de prédication ».

Deux jours auparavant, les chrétiens de la province avaient également été interdits de diffuser des activités religieuses sur Internet.

Interruption d’un servic en ligne

ChinaAid a également rapporté que le 11 juillet 2022, la police a fait une descente dans l’Église Évangélique de la Sainte Trinité de Shenzhen pendant son service en ligne. Des agents de la sécurité nationale, de la police et du Bureau des affaires religieuses ont fait irruption pendant que le pasteur Mao Zhibin et Chu Yanqing animaient le service via Zoom.

Le service en ligne de l’Église a été « interrompu de force », selon le rapport.

Un professeur de commerce condamné

Zeng Hao, un professeur de commerce âgé d’une quarantaine d’années au collège Tianhe de l’Université normale polytechnique du Guangdong, a été arrêté en août 2017 pour avoir partagé des informations sur la persécution du Falun Gong sur Tencent QQ, un service de messagerie instantanée et un portail Web populaire en Chine, entre octobre 2014 et janvier 2017, selon Minghui. Après une période de surveillance, la police l’a arrêté. M. Zeng a ensuite été condamné à 3,5 ans de prison et à une amende de 10.000 yuans en janvier 2019.

Zeng Hao et son fils (avec l’aimable autorisation de Minghui)

Un autre pratiquant du Falun Gong de la province du Heilongjiang a également été condamné pour avoir publié des messages sur Tencent QQ. Wang Xin, un homme d’une quarantaine d’années, a été arrêté par des policiers de Shanghai en août 2016 après avoir publié une photo liée au Falun Gong sur les médias sociaux, selon Minghui. Il a été condamné à huit mois de prison et à une amende de 3000 yuans (environ 400 euros).

Wang Xin. (Avec l’aimable autorisation de Minghui)

Arrêté pour avoir partagé un fichier audio dénonçant la persécution

Selon Minghui, Che Guoping, employée de Huaneng Power Company dans la ville de Dezhou, dans la province de Shandong, a été arrêtée par plus de dix policiers en mai 2017 alors qu’elle rentrait chez elle après son travail. Mme Che avait auparavant partagé en ligne un fichier audio contenant des informations sur la persécution du Falun Gong.

La police a saccagé son domicile et a emporté ses téléphones portables, son iPad et ses effets personnels. Elle a ensuite été condamnée à une peine de trois ans et demi et à une amende de 5000 yuans (environ 700 euros).

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