Des élus de gauche passent la nuit sous une tente pour dénoncer le mal-logement, leur attitude provoque l’indignation

Par Emmanuelle Bourdy
18 janvier 2024 18:33 Mis à jour: 18 janvier 2024 18:33

Plusieurs élus insoumis et écolos, voulant dénoncer les conditions des sans-abris en cette période de froid, avaient annoncé vouloir passer une nuit avec les SDF du camp de Solférino, dans le VIIe arrondissement de Paris.

Dans la nuit du 16 au 17 janvier dernier, une poignée de députés, dont Mathilde Panot et Sandrine Rousseau pour ne citer qu’elles, ont passé la nuit sous une tente à Solférino, aux côtés de l’association Droit au Logement (DAL). Depuis Noël, pas moins de 30 familles se trouvent sans solution d’hébergement dans ce camp du VIIe arrondissement. Mais de nombreux internautes et certains médias ont pointé un « coup de com ».

« La nuit a été humide, froide, bruyante aussi, mais on ne va pas se plaindre »

Au lendemain de cette expérience, sur les réseaux sociaux, certains députés ont dénoncé les conditions de vies de ces familles vivant dans la précarité. « Les personnes avec lesquelles nous avons dormi à la rue ont un travail, et pas de logement », a écrit l’écologiste Sandrine Rousseau sur X, ajoutant un « honte à vous Emmanuel Macron ».

« La nuit a été humide, froide, bruyante aussi, mais on ne va pas se plaindre, car on va seulement passer quelques nuits dehors », a également témoigné le député La France insoumise des Yvelines William Martinet.

Devant la presse, Mathilde Panot s’est également dit « choquée qu’Emmanuel Macron n’ait pas dit un seul mot pour les personnes mortes à la rue depuis le début de l’année » lors de sa conférence de presse ce mardi 16 janvier, ajoutant pour sa part vouloir « alerter le gouvernement sur des centaines de milliers de personnes – 330.000 personnes dans ce pays, chiffre multiplié par deux depuis dix ans, par trois depuis 20 ans – qui se retrouvent aujourd’hui sans toit ».

« Dormir dans la rue, ce n’est pas un jeu, dormir dans la rue, ce n’est pas rigolo »

Mais ces propos n’ont pas convaincu certains médias quant à leur sincérité. Sur RTL, la journaliste Alba Ventura a déclaré : « On s’attendait à voir des images les montrant auprès des familles, les réconfortants, discutant, partageant une soupe chaude avec eux. Au lieu de ça, on a eu droit à une bande de députés hilares, assis sous une immense tente, jouant à lancer des slogans anti-Macron. »

« Dormir dans la rue, ce n’est pas un jeu, dormir dans la rue, ce n’est pas rigolo », a encore souligné la journaliste, rappelant qu’il y a 3000 personnes à la rue au niveau de la capitale, un tiers étant mineurs. Elle a également souligné que des « photos volées circulent », montrant les députés Insoumis installés au restaurant Le Solférino lors de cette même soirée.

« Mathilde Panot pianote sur son téléphone pour voir l’effet buzz tout en se goinfrant avec ses amis sans vraiment penser aux sans-abris. C’est indécent. En même temps LFI surfe sur la misère des gens, c’est sa façon d’exister », a effectivement dénoncé une internaute sur X. « Mathilde Panot et Sandrine Rousseau ont passé la nuit sous une tente protégée de la pluie, du froid et de la saleté par un abri bâché du sol au plafond. Elles ont bien rigolé ensemble », a également pointé du doigt un autre internaute, ajoutant : « On veut se la jouer sans abri, mais pas trop quand même. C’était du camping de luxe, dans un beau quartier. Ces bourgeois-bohème sont depuis retournés dans leur appartement haussmannien. »

Mathilde Panot saisit la justice contre Élisabeth Borne

Mathilde Panot a saisi ce mardi la justice pour « mise en danger de la vie d’autrui » de la part de l’ancien gouvernement. Cette saisine au procureur général près la Cour de cassation vise l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne, ainsi que ses deux ministres en charge du Logement, Olivier Klein et Patrice Vergriete (depuis juillet 2023). La députée LFI demande donc au procureur près la Cour de cassation de saisir « la commission des requêtes de la Cour de justice de la République », compétente pour poursuivre des ministres pour des délits commis dans le cadre de leurs fonctions.

Dans cette saisine, Mathilde Panot y rappelle que « la loi impose au gouvernement un devoir de prudence et par conséquent une gestion du risque particulier qui pèse sur les personnes sans-abri » notamment en période de grand froid.

« Si le gouvernement a bien mis en œuvre les moyens réglementaires pour faire face à ce risque, les moyens effectifs de logements, ainsi que d’accueil n’ont pas été mis en œuvre dans un délai suffisant », a-t-elle expliqué, évoquant une « inaction délibérée » permettant de « qualifier la responsabilité pénale des ministres en charge du logement et de la Première ministre ».

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