Des Israéliens décrivent les scènes d’enfer qu’ils ont découvertes dans les communautés attaquées par les terroristes du Hamas

Les atrocités étaient difficiles à voir, même pour le personnel expérimenté dans la récupération de corps.

Par Bill Pan
14 octobre 2023 05:00 Mis à jour: 14 octobre 2023 05:00

Avertissement sur le contenu : Cet article contient des descriptions explicites d’une extrême violence et pourrait heurter la sensibilité de certains lecteurs.

Un secouriste israélien fort d’une vingtaine d’années d’expérience dans les opérations de récupération de cadavres a confié avoir eu du mal à faire face à ce qu’il a vu dans les communautés ravagées par l’assaut des terroristes du Hamas, un tableau que l’on ne peut que qualifier de maléfique.

« Voulez-vous que je vous parle de ce qui m’a été le plus difficile à voir ? Des corps de bébés attachés », a témoigné Mendy Haviv, commandant de l’organisation non gouvernementale de sauvetage et de récupération ZAKA, à Epoch Israel.

M. Haviv et ses volontaires de ZAKA sont entrés à Be’eri, un kibboutz situé près de la frontière israélienne avec la bande de Gaza contrôlée par le Hamas. Abritant plus de 1000 personnes avant que le Hamas ne déclenche des attaques que les autorités israéliennes ont qualifiées des « plus graves depuis l’Holocauste », Be’eri est aujourd’hui un lieu marqué par l’horreur et l’inhumanité.

« Au bout du kibboutz, dans une maison complètement détruite, ils [les bébés] sont assis sur une clôture à l’extérieur de la maison », s’est souvenu M. Haviv. « Leurs corps sont brûlés. Leurs parents, assis en face, ont été assassinés par balles. »

Il a ensuite décrit des scènes encore plus déchirantes : une femme enceinte dont le ventre a été ouvert et une femme brûlée dans un fauteuil roulant.

« Des corps brûlés, des maisons brûlées partout. Des têtes décapitées d’enfants de différents âges », a-t-il ajouté. « L’odeur des cadavres en décomposition [est si forte] qu’il est impossible de respirer. Voilà l’horreur à laquelle nous sommes confrontés. »

Dans le kibboutz Kfar Gaza, à un peu plus de huit kilomètres au nord de Be’eri, M. Haviv a indiqué que les volontaires s’étaient heurtés à des pièges dissimulés sous les corps des victimes.

« Les corps sont toujours là, avec la charge explosive, tout au moins jusqu’à hier », a-t-il poursuivi auprès d’Epoch Israel. « Tout ce qui s’est passé pendant ces 24 heures nous a fait pleurer. »

Le commandant des opérations de recherche et de récupération a fait savoir qu’il n’était pas autorisé à prendre des photos des victimes. Mais pour les besoins propres à leur identification, il n’a pris de photos que des marques spécifiques comme des tatouages et des boucles d’oreilles.

« Je ne photographie pas d’horreurs. Je ne photographie pas de têtes décapitées. Absolument pas. La religion juive me l’interdit. Mais à des fins d’identification, je prends des photos de ce qui doit être pris : tatouages, boucles d’oreilles, toutes sortes de signes, pour que la famille sache que la personne a été retrouvée [morte] et qu’elle n’a pas été kidnappée. »

Des obus de roquettes sont laissés sur l’herbe à l’extérieur d’une maison le 11 octobre 2023, où des civils et des soldats ont été tués par des terroristes du Hamas quelques jours plus tôt à Be’eri, en Israël. (Alexi J. Rosenfeld/Getty Images)

Le lieutenant-colonel à la retraite Yaron Buskila, vétéran des forces de défense israéliennes (FDI) devenu commentateur militaire et collaborateur d’Epoch Israel, a confié avoir parlé à un rabbin qui se rendait dans les kibboutzim avec les troupes des FDI pour offrir aux victimes un enterrement juif digne de ce nom. Il regrette aujourd’hui d’avoir eu cette conversation.

« Je regrette d’avoir rencontré le rabbin », a ajouté M. Buskila, qui a participé à des combats pendant son service. « Ce qu’il a décrit était tellement bouleversant que j’en ai vomi. »

Selon M. Buskila, outre les enfants et les adultes décapités, le rabbin a vu « des bébés pendus en rang » avec les soutiens-gorge de leurs mères.

« Même dans un film [d’horreur], il est difficile de voir de telles choses », a-t-il ajouté.

Les témoignages de M. Haviv et de M. Buskila interviennent dans un contexte de débat houleux sur les réseaux sociaux à propos d’allégations faisant état de bébés retrouvés décapités par des terroristes du Hamas.

Le Hamas, c’est DAECH

L’une des affirmations les plus médiatisées a été faite mercredi soir par le président Joe Biden, qui a affirmé avoir vu des preuves photographiques de terroristes du Hamas en train de décapiter des enfants. La Maison Blanche a précisé par la suite qu’il n’avait pas réellement vu de photos ni confirmé cette allégation de manière indépendante, mais qu’il s’était appuyé sur des articles de presse relatant ces meurtres.

Jeudi, le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a publié plusieurs photos macabres montrant des bébés « assassinés et brûlés » par le Hamas lors de l’attaque de Kfar Aza.

« Voici quelques-unes des photos que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a montrées au secrétaire d’État américain Antony Blinken », peut-on lire dans un message publié par le bureau de M. Netanyahu sur X. « Ce sont des photos horribles de bébés assassinés et brûlés par les monstres du Hamas. Le Hamas est inhumain. Le Hamas c’est DAECH. »

La fenêtre d’une maison est endommagée et le mur qui l’entoure couvert d’impacts de balles, le 11 octobre 2023. Quelques jours plus tôt, des terroristes du Hamas ont tué plus d’une centaine de civils près de la frontière avec Gaza, à Be’eri, en Israël. (Alexi J. Rosenfeld/Getty Images)

M. Blinken, qui est arrivé en Israël pour un voyage en signe de solidarité avec ce pays en difficulté, a déclaré aux journalistes que « nous avons vu des photographies et des vidéos que le gouvernement israélien a partagées avec nous » et que certaines de ces images évoquaient les crimes commis par DAECH.

« Il est difficile de trouver les mots justes », a ajouté le diplomate.

« C’est au-delà de ce que quiconque voudrait imaginer, et encore moins voir et, Dieu nous en préserve, vivre. Un bébé, un nourrisson, criblé de balles. Des soldats décapités. Des jeunes gens brûlés vifs dans leur voiture ou dans leur chambre forte. Je pourrais continuer, mais c’est tout simplement de la dépravation de la pire espèce qui soit. »

« Pour moi, dans l’avenir le plus immédiat, cela rappelle DAECH et certaines des choses que nous avons vues lorsqu’il s’est déchaîné et qui, heureusement, ont été stoppées. »

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