Avoir des relations amicales avec le PCC n’est pas tenable, selon Gordon Chang

Par Bill Pan et Jan Jekielek
26 juin 2023 08:16 Mis à jour: 26 juin 2023 08:20

Il est impossible de maintenir le type de relations amicales que l’administration Biden cherche à établir avec la Chine, notamment à la lumière des révélations sur l’origine de la pandémie de Covid-19 et de l’invasion largement anticipée de Taïwan, a réaffirmé l’économiste et observateur de longue date de la Chine, Gordon Chang.

« L’administration Biden veut établir des canaux de communication avec la Chine communiste. Mais quand on regarde les différences irréconciliables entre le régime chinois et les États-Unis, il est évident que cela ne sert à rien », a déclaré Gordon Chang dans une interview accordée à l’émission « American Thought Leaders » d’EpochTV.

Cette interview intervient après la visite à Pékin du secrétaire d’État américain Antony Blinken, qui a expliqué que la conversation qu’il a eue avec le chef du Parti communiste chinois (PCC) Xi Jinping avait réussi à « injecter un peu plus de stabilité » dans des relations bilatérales en pleine escalade. Mais ses propos ont rapidement été mis à l’épreuve lorsque Joe Biden a qualifié Xi Jinping de dictateur, affirmant que ce dernier avait été très contrarié par le fait qu’un ballon de surveillance chinois avait dévié de sa trajectoire pour se retrouver au-dessus des États-Unis au début de l’année.

« C’est un grand embarras pour les dictateurs. Ils ne savent pas ce qui s’est passé. Ce ballon n’était pas censé aller là où il était. Il a dévié de sa trajectoire », a déclaré M. Biden lors d’une collecte de fonds en Californie mardi.

Le gouvernement chinois a réagi avec colère, affirmant que les remarques de M. Biden « portaient gravement atteinte à la dignité politique de la Chine » et constituaient une « provocation politique ». Il aurait également réprimandé l’ambassadeur américain en Chine, Nicholas Burns.

« Cela montre que, quels que soient vos efforts, vous avez affaire à un régime malveillant et que ce genre de choses va se produire », a déclaré M. Chang à l’animateur Jan Jekielek.

“M. Biden essayait en fait d’accommoder Xi Jinping en disant : ‘Xi Jinping n’était pas au courant pour le ballon espion, ce n’est pas de sa faute’. Mais il s’est emmêlé les pinceaux », a déclaré M. Chang. « Les relations vont en être affectées. Pékin va y voir une preuve supplémentaire de l’hostilité des États-Unis. »

Le scénario d’une guerre pour défendre Taiwan

Interrogé sur le commentaire de M. Blinken selon lequel les États-Unis « ne soutiennent pas l’indépendance de Taïwan », M. Chang estime que cela reste conforme à la politique américaine de longue date sur les relations avec Taïwan de 1979.

« En principe, la politique américaine ne soutient pas l’indépendance de Taïwan. Mais comme l’a également dit M. Blinken, la seule chose que nous voulons, c’est une résolution pacifique du statut de Taïwan », a expliqué M. Chang.

« Notre politique ‘une seule Chine’ est la suivante : nous reconnaissons le Parti communiste comme le dirigeant légitime de la Chine. Nous reconnaissons également que Taïwan fait partie de la République populaire, c’est-à-dire que nous comprenons ce qu’ils disent, mais que nous ne l’acceptons pas nécessairement », a-t-il poursuivi. « Nous disons également que le statut de Taïwan n’est pas résolu et qu’il ne peut l’être que de manière pacifique – en d’autres termes, avec l’approbation des populations des deux côtés du détroit. »

« Si l’on considère tout cela, il est vrai que nous ne soutenons pas l’indépendance de Taïwan », a-t-il ajouté. « Le problème avec la déclaration de Blinken, c’est qu’après un voyage au cours duquel les Chinois l’ont délibérément humilié du début à la fin, il n’aurait jamais dû accepter de dire ce que Pékin voulait entendre. C’est donc là, selon moi, que réside la faute ».

Selon lui, bien que les États-Unis n’aient aucune obligation légale de défendre Taïwan contre une attaque de la Chine, il est presque certain qu’ils choisissent de défendre les Taïwanais, car ils ont également des obligations envers le Japon, en vertu d’une clause appelée « article cinq ».

« Pour que la Chine réussisse à envahir Taïwan, elle doit imposer un blocus. Pour qu’un blocus fonctionne, il doit être suffisamment large pour inclure le territoire japonais souverain. En d’autres termes, il s’agit d’une atteinte à la souveraineté japonaise », a-t-il expliqué. « Cela déclencherait l’article 5 si le Japon voulait l’invoquer, ce qu’il ne manquerait pas de faire. »

Il a également estimé que le gouvernement américain aurait tout intérêt à prévoir l’évacuation de ses ressortissants de Chine, car le PCC est connu pour prendre en otage des ressortissants étrangers quand ils veut peser sur les conflits internationaux.

« À un moment donné, nous devrions être en mesure de dire que si vous décidez de rester en Chine, la politique étrangère américaine ne sera pas tenue de venir vous secourir, car nous ne voulons pas que nos politiques soient prises en otage », a-t-il déclaré. « Vous ne devriez tout simplement pas être là. Alors, partez ! »

Les révélations sur le Covid

« Le régime chinois a déclaré une guerre au peuple américain, et en réalité il tue les Américains avec le fentanyl et le Covid », a déclaré M. Chang à l’animateur, notant que le PCC n’aurait peut-être pas eu la capacité d’armer le coronavirus si le gouvernement américain n’avait pas sous-traité sa recherche sur le gain de fonction au laboratoire de Wuhan.

« Cela ne serait pas arrivé si les Français n’avaient pas fourni les installations de l’Institut de neurologie de Wuhan. Cela ne serait pas arrivé si les États-Unis ne finançaient pas ces travaux », a-t-il ajouté. « Les Chinois auraient-ils utilisé les coronavirus à des fins militaires ? Nous n’en savons rien. Mais nous savons qu’ils l’ont fait avec l’argent du gouvernement américain ».

« Encore une fois, Biden tente de maintenir des relations ‘amicales’ et des canaux de communication, mais comment pouvez-vous espérer faire cela quand on sait que les services de renseignements vont finir par prouver que le régime chinois manipulait la recherche sur le gain de fonction des coronavirus à des fins d’armement ? »

« Ils savaient que le Covid-19 était hautement transmissible d’homme à homme. Mais en décembre 2019 et janvier 2020, ils ont dit au monde que ce n’était pas le cas », a poursuivi M. Chang. « Et ils ont fait d’autres choses qui semblent indiquer que la propagation de cette maladie au-delà des frontières de la Chine était intentionnelle. Ce sont environ sept millions de personnes qui sont mortes alors qu’elles n’auraient jamais dû contracter la maladie. Comment maintenir des relations amicales une fois que cette information est rendue publique ? »

« Il faut comprendre que nous avons affaire à un régime militant, agressif et malfaisant. Et il n’est pas possible de maintenir les relations que Biden espère ».

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