Dette publique: le documentaire choc de Contribuables associés fait un carton

Par Julian Herrero
15 novembre 2023 13:40 Mis à jour: 15 novembre 2023 13:40

Le documentaire choc de Contribuables associés sur l’endettement de l’État français depuis 40 ans et ses conséquences connaît un franc succès. Dans ce film intitulé Trois mille milliards : les secrets d’un État en faillite, l’association qui promeut auprès des élus une meilleure gestion des deniers publics, mobilise des personnalités et experts. Divisé en quatre chapitres, le documentaire sensibilise les Français au sujet de la gestion de l’argent public.

Personnalités et experts

Pour la réalisation de ce film, Contribuables associés a misé sur des moyens importants. On y note la présence et les interventions d’économistes, d’avocats, de consultants, d’essayistes et de personnalités politiques de premier plan. Certains fournissent des analyses sur la situation économique de la France depuis 40 ans comme les économistes et essayistes Jean-Marc Daniel, Marc Touati et Olivier Babeau, mais aussi le directeur général de Contribuables associés lui-même, Benoît Perrin. D’autres livrent leur témoignage sur ce qu’ils ont vécu de l’intérieur, ce qu’ils ont réussi ou échoué à mettre en œuvre, tels que l’ancien Premier ministre Édouard Balladur (1993-1995) et l’ancien ministre Hervé Novelli. On peut également reconnaître la voix du narrateur François Berland, très connue du grand public français.

Différents thèmes traités  

En introduction, le documentaire dévoile toute la chronologie du déclin économique de la France en mettant l’accent sur deux moments majeurs se déroulant dans les années 1980 et 1990. « Il y a deux tournants importants. Le premier, c’est le début de l’ère Mitterrand : beaucoup de nationalisations, de dépenses sociales créées. Le deuxième, c’est la mise en place des 35 heures en 1997, qui se traduisent par une embauche massive de fonctionnaires, à la fois dans la fonction publique d’État, dans la fonction publique territoriale, mais surtout dans la fonction publique hospitalière », assure Benoît Perrin contacté par Epoch Times.

Le film pointe aussi plus largement du doigt la responsabilité des gouvernements successifs, de gauche, de droite, du centre au pouvoir depuis la fin des années 1970 dans la situation économique actuelle de la France et dénonce les contradictions et les promesses non tenues en matière de gestion d’argent public. « Les présidents de la République et les Premiers ministres se succèdent, de droite comme de gauche. Ils tiennent tous le même discours alarmiste sur le fait que la France est « au bord du précipice » et qu’il va falloir redresser les finances de la France, mais en 50 ans, il n’y en a pas un qui a fait voter un budget à l’équilibre ». Aujourd’hui, vous avez à peu près 30 % d’écart sur le budget de l’État entre les recettes et les dépenses et aucun responsable politique ne s’est retroussé les manches pour prendre les mesures indispensables pour redresser les finances de la France », regrette Benoît Perrin.

Le film aborde également plusieurs autres thèmes répartis dans quatre chapitres pour expliquer comment la France en est arrivée à une dette qui représente aujourd’hui environ 111,8 % du PIB soit 3046 milliards d’euros. Dans le premier chapitre, intitulé « Impôts, Élus, Service Public », on critique un État qui cherche à « faire payer toujours plus les contribuables discrètement », le trop important nombre d’élus à tous les échelons, mais aussi une fonction publique qui ne cesse de grossir depuis une vingtaine d’années et qui coûte de plus en plus cher (+ 1 million de fonctionnaires depuis 1997).

Dans le chapitre suivant, on dénonce le peu de contrôles des dépenses publiques notamment lié à un manque de considération des rapports et mises en garde de la Cour des comptes et l’absence de culture de réduction de la dépense publique chez les hauts fonctionnaires.

Enfin, l’association dans les deux derniers chapitres, analyse la matrice de la dépense publique et les conséquences de la dette. Elle s’en prend à l’excès de normes, critiquant notamment un « stock de mots qui a doublé en 20 ans dans le droit français » et le code des Collectivités territoriales qui a « triplé de volume depuis l’an 2000 ». Elle exhorte aussi la classe politique et les hauts fonctionnaires à « changer de paradigme » pour que le poids de la dette puisse un jour être réduit.

Les objectifs précis du film : une sensibilisation aux enjeux économiques qui peut fonctionner ?

Pour Benoît Perrin, il y a deux objectifs derrière ce documentaire : « Le premier objectif est d’éveiller les Français sur la manière dont est géré leur argent, à la fois par les élus et par les hauts fonctionnaires. Le deuxième, très lié au premier, est de faire pression sur les élus en leur disant que le film est un grand succès. Pour information, nous sommes à 700.000 vues depuis la sortie du documentaire le 4 novembre ».

Mais la tâche n’est pas aisée. Il y a dans notre pays un frein culturel qui pourrait empêcher les Français d’être réceptifs au message délivré par le film. La population est historiquement et culturellement favorable à une intervention forte de l’État dans l’économie. De plus, la fonction publique, qui représente une part importante de la population active française (20 %) n’est pas toujours en accord avec certains discours prônant des grandes réformes structurelles que l’on retrouve dans le long-métrage.

Interrogé sur cet éventuel frein culturel, Benoît Perrin voit les choses différemment. « Je ne pense pas que ce soit culturel. C’est la responsabilité des élus d’avoir diffusé le « virus » de la dépense publique et d’avoir, en quelque sorte, proposé de la « cocaïne » aux Français, cocaïne dont il est difficile de se départir. Comme tout drogué, chacun a besoin de sa dose et la cure de désintoxication est assez douloureuse effectivement », nous confie-t-il, ajoutant que « sans cette cure de désintoxication, notre pays court à la faillite et à la dépendance vis-à-vis de puissances étrangères ».

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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