Deux raisons surprenantes qui peuvent contribuer à la progression de l’obésité : trop de sel, pas assez d’eau

Par Richard Johnson
22 septembre 2022 18:48 Mis à jour: 28 avril 2023 20:50

Les études scientifiques et la couverture médiatique abondent d’avertissements sur la façon dont le sucre, les glucides, les graisses saturées et le manque d’exercice contribuent à l’obésité. Et des dizaines de millions d’Américains sont encore en surpoids ou obèses, en grande partie à cause du régime alimentaire et du mode de vie occidental classique.

En tant qu’éducateur, chercheur et professeur de médecine, j’ai passé plus de 20 ans à étudier les causes de l’obésité, ainsi que les maladies connexes telles que le diabète, l’hypertension artérielle et les maladies rénales chroniques.

Au cours de ces nombreuses années d’étude de l’obésité et des problèmes de santé connexes, j’ai constaté que l’on parle relativement peu de deux pièces importantes de ce puzzle très complexe : le manque d’hydratation et la consommation excessive de sel. Or, on sait que ces deux facteurs contribuent à l’obésité.

Leçons tirées d’un rat des sables du désert

La nature nous donne un indice du rôle que jouent ces facteurs, avec le rat des sables du désert Psammomys obesus, un rongeur de 250 g au couinement aigu qui vit dans les marais salés et les déserts d’Afrique du Nord. Il survit, à peine, en mangeant les tiges de Salicornia – la salicorne ‑ une plante qui ressemble un peu à l’asperge.

Bien que pauvre en nutriments, la sève charnue et succulente de la salicorne est remplie d’eau riche en sel, à des concentrations aussi élevées que celles que l’on trouve dans l’eau de mer.

Des études récentes ont permis de mieux comprendre pourquoi le rat des sables du désert pourrait avoir envie de la sève salée de la salicorne. Bien que cela n’ait pas encore été prouvé spécifiquement chez le rat des sables, il est probable qu’un régime riche en sel aide le rat des sables à convertir la quantité relativement faible de glucides qu’il ingère en fructose, un type de sucre présent naturellement dans les fruits, le miel et certains légumes.

Cela aide l’animal à survivre lorsque la nourriture et l’eau douce sont rares. En effet, le fructose active un « réflexe de survie » qui stimule la recherche de nourriture, la consommation de nourriture et le stockage des graisses et des hydrates de carbone qui protègent l’animal de la famine.

Cependant, lorsque le rat est placé en captivité et qu’on lui donne le régime alimentaire habituel des rongeurs, composé d’environ 50% de glucides, il devient rapidement obèse et diabétique. Mais s’il reçoit des légumes frais pauvres en glucides amylacés, le rongeur reste maigre.

Mes recherches, et celles de nombreux autres scientifiques au fil des décennies, montrent que de nombreux Américains se comportent involontairement comme un rat des sables du désert en captivité, même si peu d’entre eux se trouvent dans des environnements où la nourriture et l’eau sont limitées. Ils activent constamment le réflexe de survie.

Le fructose et notre régime alimentaire

Comme nous l’avons mentionné, le fructose, un sucre simple, semble jouer un rôle clé dans l’activation de ce réflexe de survie qui conduit à la production de graisse.

Les petites quantités de fructose, comme celles que l’on trouve dans un fruit donné, ne sont pas le problème – ce sont plutôt les quantités excessives de fructose qui sont problématiques pour la santé humaine. La plupart d’entre nous tirent leur fructose du sucre de table et du sirop de maïs à haute teneur en fructose. L’apport de ces deux sucres représente environ 15% des calories du régime alimentaire américain moyen.

Ces sucres incitent les gens à manger davantage, ce qui peut entraîner une prise de poids, une accumulation de graisses et le prédiabète.

Notre corps fabrique également du fructose par lui‑même – et des études expérimentales suggèrent que cela pourrait suffire à déclencher le développement de l’obésité.

Le fructose étant fabriqué à partir du glucose, la production de fructose augmente lorsque la glycémie est élevée. Ce processus se produit lorsque nous mangeons beaucoup de riz, de céréales, de pommes de terre et de pain blanc ; ce sont des glucides qui libèrent rapidement du glucose dans le sang.

Et notamment, la production de fructose peut également être stimulée par la déshydratation, qui entraîne la production de graisse.

La graisse fournit de l’eau

Les graisses ont deux fonctions principales. La première, bien connue, consiste à stocker des calories pour un moment ultérieur, lorsque la nourriture n’est pas disponible.

L’autre fonction majeure, mais moins connue, de la graisse est de fournir de l’eau.

Pour être clair, la graisse ne contient pas d’eau. Mais lorsque la graisse se décompose, elle génère de l’eau dans le corps. La quantité produite est substantielle, et à peu près équivalente à la quantité de graisse brûlée. Elle est si importante que certains animaux comptent sur la graisse pour leur fournir de l’eau lorsqu’elle n’est pas disponible.

Les baleines en sont un exemple. Bien qu’elles boivent un peu d’eau de mer, elles tirent la majeure partie de leur eau des aliments qu’elles consomment. Et lorsqu’elles passent de longues périodes sans manger, elles s’approvisionnent en eau principalement en métabolisant les graisses.

Pas de frites

Le rôle de la déshydratation comme facteur d’obésité ne doit pas être sous‑estimé. Elle survient généralement après la consommation d’aliments salés. La déshydratation et la consommation de sel entraînent toutes deux la production de fructose et de graisse.

C’est pourquoi les frites salées font particulièrement grossir. Le sel provoque un état de déshydratation qui encourage la conversion de l’amidon des frites en fructose.

Qui plus est, des études montrent que la plupart des personnes en surpoids ou obèses ne boivent pas assez d’eau. Elles sont beaucoup plus susceptibles d’être déshydratées que les personnes maigres. Leur consommation de sel est également très élevée par rapport à celle des personnes maigres.

Les recherches montrent que les personnes obèses présentent fréquemment des niveaux élevés de vasopressine, une hormone qui aide les reins à retenir l’eau pour réguler le volume de l’urine.

Mais des études récentes indiquent que la vasopressine a un autre objectif, qui est de stimuler la production de graisse.

Pour une personne risquant de se déshydrater ou de mourir de faim, la vasopressine peut présenter un réel avantage pour la survie. Mais pour les personnes qui ne sont pas à risque, la vasopressine pourrait être à l’origine de la plupart des effets métaboliques de l’excès de fructose, comme la prise de poids, l’accumulation de graisses, la stéatose hépatique et le prédiabète.

Boire plus d’eau

Cela signifie‑t‑il que boire plus d’eau peut nous aider à perdre du poids ? La communauté médicale s’est souvent moquée de cette affirmation. Cependant, notre équipe de recherche a découvert que le fait de donner plus d’eau à des souris ralentissait la prise de poids et le développement du prédiabète, même lorsque les souris avaient un régime riche en sucre et en graisses.

Il est également de plus en plus évident que la plupart des gens ne boivent pas assez d’eau en général, et qu’augmenter la consommation d’eau peut aider les personnes obèses à perdre du poids.

C’est pourquoi j’encourage à boire huit grands verres d’eau par jour. Et huit sont probablement suffisants ; ne présumez pas que plus est mieux. Il est arrivé que des personnes boivent tellement que l’on assiste à une « intoxication à l’eau ». C’est particulièrement un problème pour les personnes souffrant de problèmes cardiaques, rénaux ou hépatiques, ainsi que pour celles qui ont subi une opération récente ou qui pratiquent la course de fond.

Pour le rat des sables du désert, et pour nos ancêtres qui cherchaient leur nourriture, un régime riche en sel et pauvre en eau était logique. Mais les êtres humains ne vivent plus de cette façon. Ces mesures simples – boire plus d’eau et réduire la consommation de sel – constituent des stratégies peu coûteuses, faciles et saines qui peuvent prévenir ou traiter l’obésité.

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