«Difficile» de trouver le bon niveau de sécurité, estime le Premier ministre japonais récemment attaqué

Par Epoch Times avec AFP
20 avril 2023 13:00 Mis à jour: 20 avril 2023 15:23

Trouver le « bon équilibre » entre la sécurité des élus et leur proximité avec les citoyens est « très difficile », a estimé jeudi le Premier ministre japonais Fumio Kishida, qui vient de réchapper d’une attaque avec un engin explosif artisanal.

La protection des personnalités politiques a été renforcée au Japon depuis le meurtre de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe l’été dernier. Mais cela n’a pas empêché quelqu’un de lancer une bombe artisanale vers M. Kishida samedi dernier lors d’un déplacement dans l’ouest du pays. Cet incident illustre « la difficulté de trouver la bonne distance entre les responsables politiques, les candidats et les électeurs », a déclaré M. Kishida lors d’un entretien accordé à plusieurs médias internationaux dont l’AFP. « C’est très difficile de trouver le bon équilibre », a-t-il conclu.

Les élections « ne doivent jamais succomber à la violence »

M. Kishida visitait samedi dernier un petit port de pêche du département de Wakayama (ouest) pour soutenir la campagne électorale d’un candidat de son parti quand un cylindre métallique a été lancé vers lui depuis la foule. Le Premier ministre avait déjà été évacué quand l’engin a produit une forte détonation une dizaine de secondes plus tard, sans faire de victime mais semant la panique parmi les gens sur place.

M. Kishida a appelé les Japonais à voter dimanche aux législatives partielles et aux municipales pour montrer leur « détermination » face à la violence et à prouver au monde que la « démocratie fonctionne » dans le pays. « Rien ne peut justifier d’essayer de recourir à la violence pour étouffer la parole », a-t-il ajouté. « Les élections sont la base de la démocratie et ne doivent jamais succomber à la violence ».

Alors que le Japon accueille ce printemps des réunions ministérielles du G7 et le sommet du groupe à Hiroshima (ouest) dans un mois, M. Kishida a de nouveau appelé à un renforcement de la sécurité sur ces événements pour que les responsables étrangers puissent y assister « l’esprit tranquille ».

Le suspect a refusé d’expliquer son acte

Le chef de l’agence nationale de la police, Yasuhiro Tsuyuki, a loué jeudi les citoyens et agents de sécurité qui ont maîtrisé et arrêté l’auteur présumé de l’attaque contre M. Kishida immédiatement après les faits. M. Tsuyuki a toutefois précisé que la police locale « réexaminerait ses pratiques en matière de sécurité en se demandant ce qui aurait pu être fait de plus ».

Ryuji Kimura (au c.), 24 ans, est soupçonné d’avoir lancé un explosif en direction du Premier ministre japonais Fumio Kishida, le 17 avril 2023. (STR/JIJI Press/AFP via Getty Images)

La police cherche à déterminer si l’engin explosif qui a été lancé était potentiellement létal. Il contenait des morceaux de métal dont des éclats supposés ont été découverts à 60 mètres de l’explosion, selon les médias locaux. Le suspect, Ryuji Kimura, 24 ans, transportait également un couteau dans un sac, selon les médias nippons. Il aurait refusé pour l’instant d’expliquer son acte. Il était en procès avec le gouvernement depuis l’an dernier pour contester une règle empêchant les personnes de moins de 30 ans comme lui de se présenter aux élections de la Chambre haute du Parlement, qui se sont déroulées l’été dernier.

Le meurtrier présumé de Shinzo Abe, Tetsuya Yamagami, accusait l’ancien Premier ministre d’avoir des liens étroits avec l’Église de l’unification, surnommée « secte Moon », qui aurait mené la famille de M. Yamagami à la ruine. Selon les médias locaux, Ryuji Kimura aurait lui aussi critiqué les liens présumés de Shinzo Abe avec cette organisation religieuse et dénoncé les funérailles d’État qui lui avaient été accordées en septembre dernier par le gouvernement.

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