Dignité et colère pour Thomas : le rassemblement à Aix-en-Provence

Par Etienne Barreau
25 novembre 2023 09:24 Mis à jour: 25 novembre 2023 21:48

300 personnes se sont rassemblées à Aix-en-Provence pour rendre hommage à Thomas, 16 ans, assassiné à Crépol (Drôme) une semaine plus tôt par un Franco-Maghrébin. Plusieurs mouvements de droite locaux étaient présents pour interpeller le gouvernement sur l’insécurité et l’immigration.

19h. Une nuit noire et froide s’est abattue sur la place des Prêcheurs d’Aix-en-Provence. Une dizaine de jeunes hommes est déjà en place. Juchés sur le rebord de la fontaine, ils arborent une banderole « Justice pour Thomas » ainsi que quatre grands drapeaux français. Un silence solennel est de mise.

Une jeune femme distribue des pancartes aux nouveaux venus. Les slogans traduisent d’emblée l’indignation : « Tué par des barbares » ; « Le racisme antiblanc tue ». D’autres copient mot pour mot les éléments de langage de Black Lives Matter : « Pas de justice, pas de paix ».

L’assemblée qui remplit la place est avant tout jeune et masculine. Beaucoup auraient pu être le grand frère du jeune Thomas et ont sûrement eu la même adolescence. Il y a aussi un certain nombre de retraités et de rares familles avec enfants.

Stéphane, ancien militaire, est venu avec sa femme vietnamienne et leur fille de 10 ans. Quand on lui demande le sens de sa présence, il peine à retenir ses larmes : « On a franchi un cap. » L’émotion laisse place à la critique de la politique d’immigration : « J’ai eu l’occasion d’aller en Afrique, leurs méthodes se transposent sur notre territoire. C’est un problème de certains étrangers. »

Un rassemblement politique

Ils sont nombreux à être là pour dénoncer l’insécurité qu’ils vivent. Odile, infirmière, témoigne de cette montée de la violence dont les auteurs ont tous le même profil : « À l’hôpital, on a de plus en plus d’agressions ». Elle en a elle-même été victime : « J’ai senti une telle haine. » Tout comme Bertrand, 25 ans : « J’ai voulu aider une fille qui se faisait harceler et j’ai été tabassé. » Leur revendication ? Inverser les flux migratoires : « Il faut arrêter de dire que la solution c’est d’augmenter les policiers. »

L’ancien général d’armée Christian Piquemal s’est discrètement glissé dans la foule, en anonyme. Le militaire est alarmiste. Pour lui, le gouvernement doit décréter l’état d’urgence pour prendre des mesures autoritaires en matière de sécurité et d’immigration, mais la peur des émeutes de banlieue l’en empêcherait : « Si l’État ne rétablit pas l’ordre, nous risquons une guerre civile. »

19h30. Un jeune homme prend la parole au mégaphone : « Je m’appelle Raphaël, j’ai 21 ans. » Il s’agit du porte-parole du mouvement Tenesoun qui a déclaré la manifestation en préfecture. Il cite les martyrs de « l’ensauvagement de la nation » : Samuel Paty, Dominique Bernard, Axelle Dorier, Lola… Différents orateurs lui succèdent dans une démarche d’union sacrée. D’abord Stéphane Ravier, sénateur Reconquête des Bouches-du-Rhône, puis les responsables locaux des syndicats étudiants UNI et Cocarde étudiante et du mouvement féminin Némésis.

Stéphane Ravier improvise, sans effort, sur la « dignité qui nous sépare de ces barbares » et accuse les médias de masquer le « racisme antiblanc » des agresseurs. Il est l’unique élu présent ce soir. « Les autres font dans leur froc », selon lui, mais « ils pensent comme moi, ils me le disent au Sénat. » Le Marseillais n’a même pas imaginé qu’un tel rassemblement eût lieu dans sa ville à cause des « milices d’extrême gauche ».

Le discours des différents porte-parole est conclu par des cris de slogans repris largement par la foule : « Islamiste assassin, gouvernement complice ! » puis « Français, réveille-toi, tu es ici chez toi ! » Quelques passants s’arrêtent pour assister à ce spectacle : « Pourquoi il y a autant de drapeaux français ? » se demande l’une d’entre eux. Après la Marseillaise, le retour au calme avec une minute de silence.

Raphaël Ayma, porte-parole de Tenesoun, se félicite de ce rassemblement qui était « plus qu’une marche blanche ». Au même moment, des Irlandais menaient des expéditions punitives sur des centres d’accueil de migrants suite à l’attaque de l’un d’eux sur des enfants à Dublin.

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