Le mari de Karine Esquivillon, qui a avoué l’homicide de la quinquagénaire après l’avoir fait passer pendant plus de deux mois pour une disparition « volontaire », a été mis en examen vendredi pour « meurtre par conjoint » et écroué, a-t-on appris de sources judiciaires.
« Il a décidé de s’expliquer, il a donné sa version consistant à expliquer que c’est un accident », a déclaré son avocat Me Antoine Ory dans une courte allocution devant les journalistes à sa sortie du palais de justice de La Roche-sur-Yon.
À la toute fin de sa garde à vue vendredi matin, Michel Pialle a mené les enquêteurs jusqu’à un petit bois situé à une quinzaine de kilomètres de son domicile, à Challans (Vendée), où se trouvait le corps de Mme Esquivillon, 54 ans, dont la dernière preuve de vie avérée remonte au 26 mars. Cette mère de cinq enfants habitant à Maché (Vendée) avait disparu sans laisser d’autre trace connue qu’un téléphone mobile découvert deux semaines plus tard, le 9 avril, dans un fossé de la commune, dépourvu de carte SIM mais encore chargé.
Michel Pialle « est épuisé psychologiquement, c’était une garde à vue très éprouvante sur le plan psychologique. Il est épuisé physiquement également, mais il est soulagé d’avoir pu donner sa version des faits et d’avoir pu livrer ce qu’il avait sur la conscience », a aussi déclaré affirmé Me Ory, sans autre précision. Quelques minutes plus tard, son client a quitté le palais de justice à l’arrière d’une voiture de gendarmerie, caché sous un drap ou un vêtement, a constaté l’AFP.
« Le coup de fusil était parti accidentellement »
Tireur sportif possédant plusieurs armes à feu, Michel Pialle a affirmé aux gendarmes « avoir tué son épouse le 27 mars 2023 d’un coup de carabine 22 Long Rifle équipée d’un silencieux », précise dans un communiqué la procureure de la République de La Roche-sur-Yon, Emmanuelle Lepissier.
« Il a indiqué qu’il n’avait pas vu que la carabine, qu’il prenait en photo en vue de sa mise en vente sur internet, était chargée et que le coup de fusil était parti accidentellement », poursuit la procureure, en ajoutant que selon les dires du mari, la victime « blessée au flanc gauche, est décédée très rapidement » malgré ses tentatives pour la « ranimer ». Ayant « pris peur », il est « allé déposer le corps de son épouse dans un terrain privé » avant de jeter l’arme « dans le lac de Maché où elle n’a pas été retrouvée à ce stade des investigations ».
Un appel à témoins avait été lancé le 9 mai par les gendarmes pour tenter de retrouver la mère de famille, que peu de gens connaissaient dans sa commune. À Maché, devant la maison familiale perquisitionnée mercredi où des scellés sont apparents, deux roses blanches sont disposées par terre. Une voisine, qui refuse de dévoiler son identité, lâche à l’AFP : « C’est pas le moment de s’exprimer, là c’est la tristesse. On a besoin de rester entre nous ». Une autre voisine assure ne pas connaître le couple, qui résidait pourtant à quelques dizaines de mètres. « Elle, je lui ai parlé une seule fois, il y a quinze ans. Le monsieur, je le voyais le matin accompagner sa fille au car, mais c’est tout », affirme-t-elle.
Plusieurs reprises relayées sur Facebook
Au cours des dernières semaines, Michel Pialle, 51 ans, avait relayé à plusieurs reprises sur sa page Facebook l’appel à témoins concernant la disparition de sa femme, donnant aussi diverses interviews. Fin mai, il se disait convaincu que son épouse avait quitté « volontairement » leur domicile, manifestant son « inquiétude ». Ancien architecte reconverti dans la vente d’objets d’art en ligne, M. Pialle assurait que son épouse avait profité d’une absence de sa part pour quitter le domicile sans prévenir.
Le 4 juin, toujours sur Facebook, il partageait des photos de dessins des enfants, implorant son épouse de donner « des nouvelles ». « Les enfants te souhaitent une bonne fête des mères, ils t’aiment et tu leur manques beaucoup ! », écrivait-il.
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