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Donald Trump exhorte l’UE à imposer des droits de douane de 100% à l’encontre de la Chine et de l’Inde, accusés de soutenir Moscou

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Containers dans le port de Rotterdam, Pays-Bas, juillet 2024,

Photo: Mihut Savu/Epoch Times

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Durée de lecture: 5 Min.

Donald Trump a récemment exhorté les responsables de l’Union européenne à instaurer des droits de douane pouvant aller jusqu’à 100 % sur la Chine et l’Inde. Selon une source citée par The Epoch Times et confirmée par Reuters, le président américain estime qu’une telle mesure permettrait d’accentuer la pression sur le président russe Vladimir Poutine.

Depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, Pékin et New Delhi ont contribué à maintenir l’économie russe à flot en multipliant leurs achats de pétrole, alors que la plupart des pays réduisaient ou coupaient leurs importations.

D’après Reuters, Donald Trump aurait formulé sa demande lors d’une visioconférence avec l’envoyé européen chargé des sanctions, David O’Sullivan, et d’autres responsables européens. Une délégation de l’UE se trouvait d’ailleurs cette semaine à Washington pour des discussions sur la coordination des sanctions.

Un diplomate européen a indiqué à Reuters que Washington se disait prêt à prendre, parallèlement, ses propres mesures tarifaires. Si elle était adoptée, cette orientation marquerait une rupture pour l’UE, jusqu’ici concentrée sur l’isolement de la Russie via les sanctions financières plutôt que les droits de douane.

La Chine a réagi dès le 10 septembre par la voix de son ministère des Affaires étrangères, affirmant s’opposer à cette « soi-disant pression économique » et rejetant l’instrumentalisation de Pékin dans les discussions sur la Russie.

Aux États-Unis, les droits moyens frappant les importations chinoises atteignent désormais environ 50 %, incluant une surtaxe de 20 % en représailles à l’arrivée de fentanyl sur le territoire américain, un prélèvement supplémentaire de 25 % sur de nombreux produits, et le relèvement à 50 % de tarifs sur l’acier, l’aluminium et d’autres biens.

Concernant l’Inde, Donald Trump avait déjà relevé cet été les droits de douane de 25 points de pourcentage, puis les avait doublés à 50 % le 27 août, couvrant un large éventail de produits (habillement, pierres précieuses, bijoux, chaussures, articles de sport, meubles, produits chimiques). Il a justifié ces hausses par les liens économiques de New Delhi avec le Kremlin.

Le président reproche par ailleurs à l’Europe de ne pas avoir totalement rompu avec l’énergie russe, rappelant que l’UE continuait encore à importer environ 19 % de son gaz de Russie en 2024, malgré ses engagements à réduire cette dépendance.

Le 9 septembre au soir, Donald Trump a écrit sur ses réseaux sociaux que les États-Unis et l’Inde travaillaient à réduire les barrières commerciales, ajoutant qu’il se réjouissait d’échanger prochainement avec le Premier ministre Narendra Modi. Ce dernier a déclaré sur Truth Social : « Je suis convaincu que nos négociations commerciales ouvriront la voie à la libération du potentiel illimité du partenariat Inde–États-Unis. Nos équipes s’emploient à conclure ces discussions dans les meilleurs délais. »

Narendra Modi a parallèlement intensifié son dialogue diplomatique avec Pékin la semaine dernière, incluant des rencontres avec Vladimir Poutine.

Le commerce pétrolier avec Moscou en plein essor

Washington accuse l’Inde de tirer profit du pétrole russe, vendu avec des rabais de 25 % à 50 % par rapport aux cours mondiaux. Les raffineurs indiens utilisent ce brut bon marché pour leur marché intérieur comme pour l’exportation, engrangeant d’importants bénéfices. Les autorités américaines estiment que ces pratiques ont rapporté des milliards de dollars supplémentaires à New Delhi.

Les responsables indiens justifient ces importations par des impératifs de sécurité énergétique et dénoncent l’« hypocrisie » occidentale, soulignant que les États-Unis comme l’Europe continuent d’acheter pour plusieurs milliards de biens russes, notamment du pétrole et de l’uranium enrichi.

Troisième importateur mondial de pétrole, l’Inde dépend à 90 % des importations pour ses besoins. Avant la guerre, le brut russe ne représentait qu’environ 2 % de son approvisionnement ; fin 2023, cette part avait bondi à près de 39 %, faisant de la Russie l’un de ses principaux fournisseurs, selon un rapport du Center for Strategic and International Studies publié en août.

La Chine a également accru ses achats de pétrole russe. En 2025, elle est devenue le premier client énergétique de Moscou, représentant environ 40 % des revenus d’exportation du pays.

(Avec Reuters)