Élections de mi-mandat: les décisions politiques de Biden pour récupérer des voix

Joe Biden, Washington, le 8 juillet 2022
Photo: Samuel Corum/AFP via Getty Images
Grâces des condamnations liées à la marijuana
Le 6 octobre, Joe Biden a annoncé que certaines condamnations fédérales pour possession de cannabis feraient systématiquement l’objet de la grâce présidentielle.
« Personne ne devrait être en prison pour le simple fait de consommer ou d’avoir sur soi du cannabis », a déclaré Biden. « Trop de vies basculent parce qu’on envoie les gens en prison pour possession de cannabis, [alors que] beaucoup d’États ne l’interdisent plus. Les casiers judiciaires qui mentionnent la possession de cannabis constituent aussi des obstacles inutiles à l’emploi, au logement et à l’éducation. »
Dans le cas des délits liés au cannabis, a‑t‑il ajouté, les minorités sont ciblées de façon disproportionnée par les forces de l’ordre.
Selon l’U.S. Sentencing Commission (USSC), seulement 36 personnes ont été incarcérées dans une prison fédérale au cours de l’année fiscale 2021 pour possession de cannabis, un chiffre en baisse par rapport aux 1877 personnes de l’année fiscale 2015.
Tom Basile, surtout connu pour être l’animateur de l’émission America Right Now sur Newsmax, est professeur auxiliaire à l’université Fordham et membre de l’association du barreau de l’État de New York.

(Avec l’aimable autorisation de Tom Basile)
Cependant, dans le cas de la population carcérale, « presque personne dans ce pays ne va en prison pour possession de marijuana, à moins qu’il ne s’agisse d’une grande quantité et qu’elle ne soit associée d’une manière ou d’une autre à un trafic. » M. Basile précise que la Maison Blanche n’a donné aucune indication sur la façon dont ces cas graciés seront traités.
« Ils sont tellement soucieux de montrer que le président est de près ou de loin attaché à répondre aux objectifs du groupe de travail Biden‑Sanders Unity Taskforce, que Bernie Sanders a rédigé en 2020, qu’ils sont prêts à dire et à faire tout et n’importe quoi. »
Ensuite, selon M. Basile soit ils « se battent devant les tribunaux » soit ils « ramassent les pots cassés plus tard ».
« C’est vraiment dangereux et préjudiciable. »
Annulation de la dette des prêts étudiants
Le 24 août, la Maison Blanche a annoncé que « le département de l’Éducation offrira jusqu’à 20.000 dollars d’annulation de dette aux bénéficiaires de la bourse Pell Grant dont les prêts sont détenus par le département de l’Éducation, et jusqu’à 10.000 dollars d’annulation de dette à ceux qui ne bénéficient pas de la bourse Pell Grant ».
Les emprunteurs admissibles doivent gagner moins de 125.000 dollars par an s’ils sont seuls ou moins de 250.000 dollars par an pour les couples mariés.
« Aucun individu ou ménage à haut revenu – dans les 5% de revenus les plus élevés – ne bénéficiera de cette mesure », a précisé le communiqué.
Le gouvernement a également prolongé le moratoire sur les remboursements des prêts étudiants détenus par l’État fédéral jusqu’au 31 décembre 2022, avec une reprise des paiements prévue en janvier – c’est‑à‑dire après les élections de mi‑mandat du 8 novembre.

Joe Biden annonçant l’allègement des prêts étudiants, accompagné du secrétaire à l’Education Miguel Cardona, le 24 août 2022 (Oliver Douliery/AFP via Getty Images)
Dans une action en justice déposée devant un tribunal fédéral du Missouri en septembre, les procureurs généraux républicains de l’Arkansas, de l’Iowa, du Kansas, du Missouri, du Nebraska et de la Caroline du Sud ont demandé l’arrêt du programme d’aide, avançant qu’il était inconstitutionnel et « particulièrement inefficace à répondre aux effets de la pandémie sur les détenteurs de prêts étudiants (…) ».
Le 26 septembre, le Congressional Budget Office, un organisme non partisan, a estimé (pdf) que le plan de Biden coûterait 400 milliards de dollars aux contribuables américains.
« Pratiquement tous les juristes à qui j’ai parlé affirment que le président américain n’a en réalité pas autorité pour faire ce genre de choses, et les gens à la Maison Blanche et au Domestic Policy Council le savent », avance M. Basile. « Ils savent aussi que ça ne passera pas au Congrès, alors ils font croire qu’ils vont quand‑même [signer cette loi] pour que les gens s’imaginent qu’ils en ont la capacité. »
Entretemps, les Républicains y voient une forme de provocation et se rendent devant les tribunaux. L’administration Biden saisit l’occasion pour « les faire passer pour les méchants, alors qu’en réalité ils se contentent de demander à ce que l’État de droit soit respecté ».
« Ils savaient [dès le début] que cela ferait l’objet d’un litige », remarque M. Basile, en ajoutant que la démarche est « très similaire » à ce que l’administration a fait avec le moratoire sur les expulsions.

Des jeunes mobilisés pour demander l’annulation de la dette des prêts étudiants, le 27 juillet 2022. (Anna Moneymaker/Getty Images)
« Ils savaient que cela serait retoqué mais ils l’ont quand même fait. Ils instaurent une approche très dangereuse et sans aucun respect des lois sous couvert de faire avancer la politique publique. »
Selon M. Basile, cela fait longtemps que la gauche met à profit les tribunaux au nom de la politique publique, elle évite le processus législatif dans lequel elle sait qu’elle échouera.
« Mais ils prennent confiance car ils se disent que le simple fait de proposer quelque chose, quand bien même cela sera invalidé, leur apportera un avantage politique. Il faut que le peuple américain sache et qu’il comprenne que lorsqu’ils jouent à ce jeu‑là, le résultat c’est toujours plus de gouvernement, un gouvernement qui coûte encore plus d’argent et une dérive juridique qui n’en finit pas. Ils visent la Lune et se disent ‘peut‑être qu’on ne va pas atteindre la Lune mais au moins on sera en orbite’, et ils ont toujours le sentiment d’avoir fait des progrès – et ils ont raison. »
Dans une lettre datée du 31 août (pdf) adressée à Biden, la représentante du Parlement Lauren Boebert (Parti républicain‑Colorado) a déclaré que c’était « un cadeau électoral qui coûterait près de 519 milliards de dollars aux contribuables américains et qui profiterait essentiellement aux emprunteurs riches et très diplômés ».
« Alors que notre nation fait face à une inflation historiquement élevée, un allégement aussi large des prêts étudiants relève du vol de grand chemin et c’est une gifle pour les familles américaines qui travaillent dur et qui luttent pour compenser vos [Biden] politiques économiques de plus en plus imprudentes », a déclaré la représentante Boebert plus loin dans la lettre, signée par sept autres membres républicains du Congrès. « Votre administration s’est donné la peine de faire semblant de se soucier du coût de l’inflation pour une période qui n’a duré que quelques semaines après quoi elle s’est lancée dans une énième folie dépensière. »
Dans une déclaration pour Epoch Times, Lauren Boebert précise que c’est au nom des Américains qui travaillent dur qu’elle a interpellé l’administration Biden.

Lauren Boebert, représentante des États-Unis, (Parti républicain-Colorado) (Avec l’aimable autorisation du cabinet de Lauren Boebert)
Comme M. Basile, Mme Boebert remarque que Biden n’a pas autorité pour faire ce genre de choses, Nancy Pelosi elle‑même, en tant que présidente de la Chambre des représentants ainsi que le département de l’Éducation (DoE) ont reconnu qu’il n’avait pas l’autorité unilatérale pour suspendre le remboursement des prêts étudiants.
« Mais Biden et son régime enfreignent la loi et s’en moquent », écrit la représentante. « Les Américains voient clairement ce que Biden est en train de faire avec les prêts étudiants et ils savent que cela relève du cadeau électoral. L’économie s’effondre, l’inflation est hors de contrôle, les frontières sont ouvertes, les décès dus au fentanyl augmentent, et les taux de criminalité montent en flèche – Biden n’a rien sur quoi se présenter, donc ils essayent de chiner des votes. »
Le 29 septembre, le département de l’Éducation a annoncé qu’il n’annulerait pas les dettes étudiantes détenues par des fonds privés. Il y a donc eu un revirement par rapport à la proposition initiale du mois d’août d’annuler les prêts étudiants fédéraux jusqu’à 20.000 dollars.
L’épuisement des réserves stratégiques de pétrole
Le prix du pétrole aux États‑Unis a augmenté de 4,53 dollars, soit environ 4,5%, pour atteindre 105,70 dollars le baril à 16 heures HAE le 18 juillet, après un gain de 2,1% le 15 juillet, après l’échec de Joe Biden à obtenir une promesse de l’Arabie saoudite d’augmenter sa production de pétrole brut.
En 2021, lorsque les politiques de transition énergétique ont fait décoller les prix de l’essence, Joe Biden a demandé au département de l’Énergie qu’il débloque 50 millions de barils de pétrole de la Réserve stratégique de pétrole (SPR pour Strategic Petroleum Reserve), soit l’équivalent de deux jours et demi de consommation nationale.

Le prix de l’essence atteint des sommets, le 7 mars 2022. (Jill McLaughlin/Epoch Times)

Joe Biden et le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman lors du sommet de Jeddah en Arabie saoudite, le 16 juillet 2022. (MANDEL NGAN/POOL/AFP via Getty Images)

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