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Emmanuel Macron se vante du dynamisme économique de la France sous sa présidence : « Une croissance de 10 %, contre seulement 3,44 % pour l’Allemagne »

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Emmanuel Macron, à Copenhague, le 1er octobre 2025.

Photo: Crédit photo SERGEI GAPON/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Emmanuel Macron a choisi la presse allemande pour vanter la progression économique de la France depuis 2017. Reconnaissant des fragilités au niveau des finances publiques, le président a néanmoins pris ses distances avec François Bayrou, qui évoquait récemment une France « au bord du gouffre ».
Dans un entretien accordé au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, le chef de l’État français a livré son analyse économique et mis en avant ce qu’il considère comme un point fort de son bilan : la croissance française.
Croissance de 10 % mais dette record à plus de 115 % du PIB
« Depuis que je suis président, l’économie française a connu une croissance de 10 %, contre seulement 7,8 % pour l’Italie et 3,44 % pour l’Allemagne », a affirmé le chef de l’État. Il a également assuré que les fondamentaux de l’Hexagone demeurent solides et cité comme exemples le dynamisme des start-up françaises et l’effort d’investissement consenti ces dernières années, « beaucoup plus important qu’en Allemagne », a-t-il souligné auprès du média allemand.
Si Emmanuel Macron reconnaît des réussites, il ne nie pas les difficultés. Il a relevé que le déficit public atteindra 5,4 % du PIB cette année et que la dette a désormais franchi les 115 % de la richesse nationale. Mais il invite à relativiser : « Il faut accepter qu’il y ait des cycles. » Il a rappelé qu’avant la crise sanitaire, la France avait réussi à réduire sa dette et à relancer son économie.
Un système social « moins bien géré » qu’en Allemagne
Si la France « n’a pas encore résolu la question des finances publiques », Emmanuel Macron admet toutefois que le pays doit désormais freiner la hausse des dépenses et que les débats sur la fiscalité sont légitimes.
À ses yeux, l’Hexagone a aussi mieux protégé ses citoyens et ses entreprises de l’inflation que son voisin allemand, un effort qui a toutefois lourdement pesé sur les finances publiques. « Nous avons sous-estimé les effets du ralentissement économique en Europe après le pic d’inflation », a-t-il encore admis.
Pour le président, la véritable faiblesse française réside dans son système social. Il le compare à celui de l’Allemagne, qu’il estime mieux géré. La France supporte des charges plus lourdes, une administration « plus complexe » et un nombre de fonctionnaires plus important par habitant. Emmanuel Macron a également rappelé avoir assoupli le marché du travail dès 2017, lancé une réforme de l’assurance chômage et engagé celle des retraites, une réforme qui reste controversée.
Prise de distance avec François Bayrou
L’entretien a aussi permis à Emmanuel Macron de répondre aux propos de François Bayrou, qui décrivait la France comme « au bord du gouffre ». Le chef de l’État tempère : « Il faut se montrer prudent avec ce genre de déclarations », en soulignant la bonne solvabilité du pays et la solidité de ses recettes fiscales. Le président a de nouveau insisté sur les investissements menés. Il a aussi mis en avant l’écosystème des start-ups françaises, qu’il considère comme l’un des plus dynamiques d’Europe continentale.
Au-delà des chiffres, Emmanuel Macron s’est livré à une analyse plus large de la situation politique intérieure, rappelant avoir dû composer avec cinq Premiers ministres depuis 2024 et avec une Assemblée éclatée en trois blocs. Cette fragilité oblige, selon lui, à apprendre le compromis, à l’image de ce que pratiquent les Allemands depuis longtemps dans leurs coalitions. Interrogé sur la montée des extrêmes, il s’est défendu : « On me dit souvent que c’est de ma faute. Mais cette tripartition du paysage politique existe partout en Europe. »
En filigrane, la ligne présidentielle est claire : affirmer la robustesse de la France malgré des comptes publics fragilisés, et contrer les discours alarmistes. Emmanuel Macron cherche ainsi à rassurer ses interlocuteurs allemands comme ses concitoyens, martelant que « la France continue de disposer de fondamentaux économiques très solides ».