En Mongolie, le long chemin à travers la steppe pour vacciner les bergers

Par Epoch Times avec AFP
29 décembre 2021 10:15 Mis à jour: 29 décembre 2021 10:21

L’infirmier Sodkhuu Galbadrakh tient sur ses genoux une boîte de vaccins anti- Covid, tandis qu’il parcourt une piste accidentée de la steppe mongole, allant de maison en maison pour offrir des doses de rappel aux bergers.

« Lors de la première vague, les gens faisaient la queue dehors (pour les vaccins) et je travaillais jusqu’à 21 heures », raconte Sodkhuu.

« Il y avait des jours où je ne rentrais pas chez moi. Maintenant, seules cinq à six personnes viennent se faire vacciner par jour. »

Tenter d’organiser la troisième injection

Chaque jour, il appelle les éleveurs pour tenter d’organiser la troisième injection. Mais la réception téléphonique est mauvaise dans les pâturages, ne laissant souvent d’autre choix aux agents de santé que de se rendre directement chez les éleveurs.

Des agents de santé quittent un Ger après avoir inoculé aux éleveurs le vaccin contre le coronavirus en Mongolie. Photo BYAMBASUREN BYAMBA-OCHIR/AFP via Getty Images.

En Mongolie, l’un des pays les moins peuplés du monde avec trois millions d’habitants sur un territoire grand comme trois fois l’Espagne, environ un tiers de la population est nomade.

Les autorités ont pris certaines des mesures les plus sévères du monde contre la pandémie de Covid-19, en fermant les écoles pendant la majeure partie des deux dernières années et en fermant les frontières.

90% des adultes ont reçu deux injections

La vaccination suscite une grande adhésion, plus de 90% des adultes ayant reçu deux injections.

Mais le programme de rappel connaît un succès plus mitigé parmi les communautés nomades, en raison de la désinformation en ligne et du défi logistique pour atteindre des communautés éloignées dans un pays aussi vaste.

Un éleveur reçoit un vaccin de rappel contre le coronavirus Covid-19  en Mongolie. Photo BYAMBASUREN BYAMBA-OCHIR/AFP via Getty Images.

Après avoir trouvé plusieurs foyers vides, Sodkhuu, accompagné du médecin Enkhjargal Purev, a rencontré une éleveuse de 37 ans, qui a accepté de recevoir sa troisième dose.

« J’avais prévu de faire mon rappel la prochaine fois que je me rendrais au centre du soum (ville) », explique à l’AFP Enkhmaa Purev, qui avait parcouru 160 kilomètres en début d’année avec son mari pour recevoir leurs premières doses.

« Pression artérielle extrêmement élevée après la deuxième dose »

Un autre éleveur, nommé Badamkhuu, n’a pas pu recevoir le vaccin en raison d’une pression artérielle élevée -un problème courant chez les éleveurs en raison d’un régime alimentaire riche en cholestérol.

« J’ai eu une pression artérielle extrêmement élevée après la deuxième dose [du vaccin chinois Sinopharm], donc je ne veux plus de vaccins », a également déclaré Dulamsuren Gombojav, un éleveur de 65 ans, refusant lui aussi le vaccin.

Selon le ministère mongol de la Santé, plus de 660.000 cas de Covid et près de 2.000 décès ont été recensés depuis le début de la pandémie.

L’agent de santé Enkhjargal Purev livre des vaccins contre le coronavirus aux éleveurs en Mongolie. Photo BYAMBASUREN BYAMBA-OCHIR/AFP via Getty Images.

Les cas ont chuté depuis la mise en place des vaccins, et Oulan-Bator craint que ces progrès ne soient remis en cause à cause de l’hésitation à se faire vacciner.

45% environ des adultes ont reçu un vaccin de rappel

Seuls 45% environ des adultes ont reçu un vaccin de rappel. « Les jeunes répandent des rumeurs ou ont l’impression que le Covid est comme la grippe, et qu’ils peuvent s’en remettre facilement », soupire Sodkhuu.

« (Ils) pensent qu’ils n’ont pas besoin de vaccins ou de rappels ».

Le jour où l’AFP a rejoint l’équipe médicale, celle-ci espérait administrer des rappels à six familles d’éleveurs. Seules trois ont accepté.

Mais Batbayar Ochirbat, le fonctionnaire à la tête du programme de vaccination, affirme que la population accepte de plus en plus la troisième dose.

« Les gens ont commencé à avoir confiance après avoir vu des personnes vaccinées recevoir des rappels, ne développer aucun symptôme et ne pas tomber malade », assure-t-il.

Depuis le mois de septembre, où un pic de plus de 3.000 nouveaux cas quotidiens a été enregistré, les chiffres sont redescendus à une moyenne de 200 cas quotidiens, ce qui, selon lui, est en partie dû aux rappels.


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