Éric Zemmour à nouveau condamné en appel pour injure à caractère raciste

Par Epoch Times avec AFP
29 mars 2024 20:40 Mis à jour: 29 mars 2024 21:00

Éric Zemmour a été condamné jeudi par la cour d’appel de Paris pour injure à caractère raciste, pour avoir qualifié en 2018 le prénom de l’ex-chroniqueuse du groupe Canal+ Hapsatou Sy d’« insulte à la France ». M. Zemmour a fait savoir qu’il entendait se pourvoir en cassation

Dans son arrêt, la cour a confirmé le jugement rendu en première instance en janvier 2023. Le tribunal correctionnel avait reconnu le polémiste de droite nationaliste coupable « d’insulte publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion » et lui avait infligé une amende de 4000 euros.

L’avocat d’Éric Zemmour avait défendu l’ancien candidat à l’élection présidentielle en disant que ses propos ne visaient pas directement Hasaptou Sy mais qu’ils s’inscrivaient dans le contexte d’un débat public sur la notion d’identité nationale, avait rapporté Valeurs. Le ministère public avait jugé à l’inverse que les propos visés évoquaient « une logique d’exclusion de la communauté nationale sur la base du prénom d’une personne ». M. Zemmour avait également été condamné à payer 3000 euros de dommages et intérêts et 2000 euros de frais d’avocats.

Jeudi, la cour d’appel a en outre ordonné au fondateur du parti Reconquête! de payer 3000 euros supplémentaires à Mme Sy pour les frais de procédures.

« Votre prénom est une insulte à la France »

Les propos incriminés avaient été prononcés en 2018 lors de l’enregistrement de l’émission des « Terriens du Dimanche », diffusée sur C8. « C’est votre prénom qui est une insulte à la France. La France n’est pas une terre vierge, c’est une terre avec une histoire, avec un passé. Votre prénom n’est pas dans l’histoire, vous êtes dans les tréfonds de la France », avait lancé Éric Zemmour à Hapsatou Sy.

Il avait ajouté que la mère de l’ex-chroniqueuse aurait dû prendre un « prénom du calendrier » et l’appeler « Corinne par exemple ».

Lors de l’audience devant la cour d’appel le 29 février, l’avocat général avait estimé que, le prénom étant un « attribut essentiel » de l’identité, « s’attaquer au prénom de Mme Sy à raison de son origine étrangère supposée est un irrespect voire du mépris pour la France ».

4000 messages de haine

Mme Sy avait elle détaillé les conséquences de ces propos sur sa vie personnelle. « Je reçois 3 à 4000 messages de haine par jour, des excréments de messages, je fais l’objet de harcèlement en ligne, je suis visée par des menaces de mort, des appels à mon viol et la lapidation », avait-elle déclaré.

Jeudi, elle a salué auprès de l’AFP un arrêt qui est « une grande victoire qui la dépasse » et le « bout d’un long calvaire qui m’a coûté ma carrière et ma santé ». « Nous nous félicitons de cette condamnation qui rappelle que la loi est claire sur le sujet et qu’il n’existe pas, contrairement à ce que M. Zemmour souhaiterait, de prénoms et de citoyens de deuxième zone », a ajouté son avocat, Me Antoine Vey.

M. Zemmour a pour sa part fait savoir qu’il entendait se pourvoir en cassation. Dans un communiqué, il a dénoncé « ces juges politisés qui veulent le condamner pour intimider les Français ». « Les juges politiques ont eu Fillon, ils ne m’auront pas », a-t-il conclu.

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