États-Unis : Amazon dément vouloir afficher l’impact des droits de douane de Donald Trump sur ses prix
La porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, (à dr.) et le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, lors du briefing quotidien dans la salle Brady de la Maison-Blanche, à Washington, DC, le 29 avril 2025.
Photo: MANDEL NGAN/AFP via Getty Images
Amazon a démenti les informations selon lesquelles l’entreprise prévoyait d’afficher le coût des droits de douane américains à côté du prix total des produits figurant sur son site web.
Le 29 avril, la Maison-Blanche a critiqué cette initiative présumée d’Amazon, la porte-parole du gouvernement, Karoline Leavitt déclarant aux journalistes que le géant de la vente en ligne se livrait à un « acte hostile et politique ».
« Pourquoi Amazon n’a-t-il pas agi de la sorte lorsque l’administration Biden a porté l’inflation à son niveau le plus élevé en 40 ans ? » a-t-elle lancé lors d’une conférence de presse.
« C’est une raison de plus pour que les Américains achètent américain. »
Elle a également estimé que le plan présumé de l’entreprise n’avait rien de surprenant, arguant que le géant de la technologie s’était « associé à un organe de propagande chinois », citant un article de Reuters datant de décembre 2021.
De son côté, Amazon a affirmé qu’ils n’avaient jamais eu l’intention d’afficher des informations tarifaires sur son site web de vente au détail et que rien n’avait jamais été acté en ce sens.
« L’équipe qui gère notre boutique Amazon Haul à très bas prix a envisagé l’idée de faire figurer les frais d’importation sur certains produits. Ça n’a jamais été approuvé et ça ne se fera pas », a déclaré Tim Doyle, porte-parole d’Amazon, dans un communiqué envoyé par courriel à Epoch Times.
Dans un message publié sur X, le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a déclaré que la décision d’Amazon de ne pas afficher le coût des droits de douane sur les produits était la « bonne décision ».
S’adressant aux journalistes à bord d’Air Force One, M. Trump a affirmé que le président d’Amazon « avait fait ce qu’il fallait » en prenant cette décision.
« Super, Jeff Bezos a été très bien , il a été formidable. Il a résolu le problème très rapidement. Il a fait ce qu’il fallait et c’est un type bien », a déclaré le président.
L’administration américaine faisait référence à un article de PunchBowl News qui cite une source anonyme selon laquelle le géant du commerce électronique prévoyait d’afficher la part des droits de douane américains dans le prix de chaque produit.
Lorsqu’il a été demandé à la porte-parole du gouvernement si le propriétaire d’Amazon, le milliardaire Jeff Bezos, soutenait toujours Donald Trump, Mme Leavitt a répondu qu’elle n’aborderait pas la question des relations entre MM. Trump et Bezos.
« Mais je peux vous dire qu’il s’agissait certainement d’une action hostile et politique de la part d’Amazon », a-t-elle souligné.
M. Bezos a fait un don d’un million de dollars au comité d’investiture de M. Trump et a loué les efforts de ce dernier pour réduire les impôts et les réglementations en vigueur.
Le secrétaire au Trésor Scott Bessent, qui était présent à la réunion d’information, a déclaré que la principale priorité de l’administration Trump a été de réduire l’inflation qui s’est produite sous la présidence de Joe Biden.
« Nous concluons des accords de paix, des accords commerciaux, des accords fiscaux et nous déréglementons. La déréglementation est plus longue à mettre en place, mais je pense que d’ici les troisième et quatrième trimestres, elle sera vraiment effective », a-t-il indiqué.
Depuis la mise en place des droits de douane par Donald Trump au début du mois, les prix sur le site américain d’Amazon ont augmenté, en particulier pour les articles fabriqués en Chine.
Shein et Temu, deux titans de la fast fashion implantés en Chine, ont également inséré des surtaxes importantes sur leurs produits.
Temu a ajouté des « frais d’importation » d’environ 145 % en réponse aux taxes de M. Trump.
« Les articles importés aux États-Unis peuvent être soumis à des frais d’importation », indique Temu sur son site web. « Ces frais couvrent tous les processus et coûts liés aux douanes, y compris les frais d’importation payés aux autorités douanières en votre nom. Le montant indiqué peut ne pas représenter le montant réel payé aux autorités douanières. »
Shein a annoncé au début du mois qu’ils procéderaient à des « ajustements de prix » à partir du 25 avril.
« En raison des récentes modifications des règles du commerce mondial et des droits de douane, nos dépenses d’exploitation ont augmenté », a déclaré Shein dans un communiqué. « Pour continuer à offrir les produits que vous aimez sans faire de compromis sur la qualité, nous ajusterons nos prix à partir du 25 avril 2025. »
Le 2 avril, le président américain a signé un décret mettant fin à l’exemption de minimis pour les importations de faible valeur en provenance de Chine et de Hong Kong. Cette faille commerciale, souvent exploitée par des détaillants tels que Temu et Shein, permettait aux colis d’une valeur inférieure à 800 dollars d’entrer aux États-Unis en franchise de droits. À partir du 2 mai, ces colis seront soumis à un taux d’imposition de 120 % ou devront s’acquitter d’une taxe forfaitaire de 100 dollars.
Les actions d’Amazon ont chuté d’environ 0,6 % au début de la journée de mardi.
La société devrait publier ses résultats du premier trimestre le 1er mai, après la clôture du marché. Les observateurs du marché s’attendent à ce que le géant de la technologie aborde les projets liés aux tarifs douaniers lors de la conférence téléphonique sur les résultats trimestriels avec les analystes et les actionnaires.
Andrew Moran couvre les affaires, l'économie et la finance. Il est écrivain et reporter depuis plus de dix ans à Toronto, avec des articles publiés sur Liberty Nation, Digital Journal, et Career Addict. Il est également l'auteur de "The War on Cash" (La guerre contre le liquide).
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