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plus-iconPlan de paix en Ukraine

Vladimir Poutine estime que le plan de paix soutenu par les États-Unis peut « servir de base à de futurs accords »

Il s’agit de la première réaction publique du dirigeant russe au projet de proposition en 28 points visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.

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Le président américain Donald Trump (à dr.) et le président russe Vladimir Poutine se serrent la main à l’issue d’une conférence de presse conjointe, après un sommet américano russe sur l’Ukraine à la base militaire de Joint Base Elmendorf Richardson, à Anchorage, en Alaska, le 15 août 2025.

Photo: Drew Angerer/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré, le 27 novembre, qu’un plan de paix soutenu par les États‑Unis pouvait constituer la base d’une solution pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
Les tentatives de désescalade du conflit entre l’Ukraine et la Russie se sont accélérées ces dernières semaines, alors que les États‑Unis et leurs partenaires européens avancent en parallèle plusieurs cadres de paix pour tenter de débloquer l’impasse actuelle.
S’exprimant lors d’une conférence de presse en visite au Kirghizistan, M. Poutine a assuré qu’il était prêt à engager une « discussion sérieuse » autour de ce plan, ajoutant qu’une délégation américaine se rendrait à Moscou la semaine prochaine.
« De manière générale, nous convenons que cela pourrait servir de base à de futurs accords », a déclaré le dirigeant russe à l’issue d’un sommet de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) avec les dirigeants du Bélarus, du Kazakhstan et du Tadjikistan.
Il s’agit de la première réaction publique de M. Poutine à une initiative de paix, après plusieurs jours d’intenses activités diplomatiques entre les États‑Unis et l’Ukraine.
La Maison‑Blanche a confirmé la semaine dernière qu’elle élaborait un plan de paix en 28 points destiné à mettre un terme au conflit en Europe de l’Est.
Le projet de proposition exigerait de l’Ukraine d’importantes concessions territoriales, une limitation de ses forces armées et l’abandon de sa demande d’adhésion à l’OTAN. L’accord prévoirait également un allègement des sanctions contre la Russie, la réaffectation des avoirs russes gelés à la reconstruction de l’Ukraine, ainsi que des engagements à ne pas attaquer l’Ukraine ni d’autres pays européens.
Le 24 novembre, au lendemain de pourparlers menés à Genève le 23 novembre, le président Volodymyr Zelensky a confirmé qu’une délégation américaine, dirigée par le secrétaire d’État Marco Rubio, et des responsables ukrainiens s’étaient entendus pour réduire le nombre de points de la proposition par rapport à la version initiale de 28 articles.
Les deux pays ont salué les progrès accomplis sur ce projet. Sur les réseaux sociaux, M. Zelensky a jugé que le plan constituait « la bonne approche » après l’obtention de modifications. « Il reste encore un travail commun à accomplir pour finaliser le document, et nous devons tout faire avec dignité », a‑t‑il déclaré dans un message publié sur X le 24 novembre.
M. Poutine a indiqué que le nouveau texte du projet avait été transmis à Moscou.
« Ils ont décidé entre eux que les 28 points devaient être répartis en quatre volets distincts », a expliqué le président russe.
Il a ajouté que la proposition devait être remaniée dans un « langage diplomatique », rejetant certains éléments comme la stipulation selon laquelle la Russie s’abstiendrait d’attaquer l’Europe. Il a jugé de telles clauses risibles au motif que la Russie n’avait aucune intention de conquérir le continent, tout en se disant disposé à participer à des discussions plus larges sur la sécurité européenne.
M. Poutine a affirmé que les combats cesseraient lorsque les forces ukrainiennes se retireraient des territoires qu’elles occupent actuellement.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président américain Donald Trump participent à une réunion dans le Bureau ovale de la Maison‑Blanche, le 18 août 2025. (Mandel Ngan/AFP via Getty Images)

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022, les gouvernements occidentaux ont gelé quelque 300 milliards de dollars d’avoirs de la banque centrale russe, pour la plupart détenus en Europe.
L’Union européenne et les États‑Unis débattent régulièrement de l’opportunité d’aller au‑delà du simple gel pour procéder à une confiscation pure et simple, en redirigeant ces fonds vers la défense et la reconstruction de l’Ukraine. Les partisans de cette option estiment qu’elle offrirait à Kiev une bouffée d’oxygène financière considérable. Ses détracteurs mettent en garde contre un affaiblissement de l’immunité souveraine, un risque de déstabilisation des marchés mondiaux et la possibilité de représailles de Moscou.
M. Poutine a affirmé qu’une confiscation constituerait un développement négatif pour le système financier mondial.
« Bien sûr, il y aura des conséquences graves, car la confiance dans la zone euro chutera de façon spectaculaire », a‑t‑il déclaré devant les journalistes.
La Russie est en train de préparer sa riposte à un scénario dans lequel les avoirs russes seraient confisqués, a‑t‑il ajouté.

Aucun calendrier fixé

M. Trump a fait de la fin du conflit en Ukraine un objectif central de sa politique étrangère. Il s’est gardé de fixer une date butoir aux deux pays pour parvenir à un accord.
« La seule échéance pour moi, c’est quand ce sera terminé », a déclaré le président aux journalistes à bord d’Air Force One le 25 novembre. « La Russie dispose de beaucoup plus d’hommes, de beaucoup plus de soldats. Si l’Ukraine peut trouver un accord, c’est une bonne chose. Je pense que c’est une bonne chose pour les deux parties. Franchement, je pense que c’est bénéfique pour les deux. »
Plus tard, dans un message publié le 25 novembre sur Truth Social, M. Trump a souligné qu’« il ne reste que quelques points de désaccord » concernant le plan de paix.
« J’espère pouvoir rencontrer prochainement le président Zelensky et le président Poutine, mais seulement lorsque l’accord visant à mettre fin à cette guerre sera conclu ou sur le point de l’être », a‑t‑il écrit.
Victoria Friedman, Ryan Morgan et Tom Ozimek ont contribué à la rédaction de cet article.
Andrew Moran couvre les affaires, l'économie et la finance. Il est écrivain et reporter depuis plus de dix ans à Toronto, avec des articles publiés sur Liberty Nation, Digital Journal, et Career Addict. Il est également l'auteur de "The War on Cash" (La guerre contre le liquide).

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