États-Unis : des internautes voient le FBI débarquer chez eux suite à des messages postés sur les réseaux sociaux

Deux utilisateurs de la plateforme de réseaux sociaux X affirment que des agents du FBI leur ont rendu visite le mois dernier pour des propos tenus sur internet

Par Jacob Burg
8 avril 2024 09:40 Mis à jour: 8 avril 2024 09:40

La publication d’un message sur les réseaux sociaux peut conduire à ce qu’un agent du FBI se présente au domicile d’un internaute, à en croire deux utilisateurs qui rapportent que des agents sont venus chez eux pour « discuter » de propos tenus en ligne.

Dans les deux cas, les agents du FBI ont assuré que les utilisateurs n’avaient rien dit ou fait d’« illégal », et qu’ils souhaitaient simplement en savoir plus sur le contenu de leur flux de réseaux sociaux, ont indiqué les deux utilisateurs au journal Epoch Times.

Kam Martin, une épouse et mère de famille du Texas, a témoigné qu’un agent du FBI avait frappé à sa porte le 22 février alors que son mari était à la maison avec leurs enfants.

L’agent a fait savoir à son mari que le FBI souhaitait s’entretenir avec sa femme à propos d’un message X qu’elle avait publié le 20 février.

Le message critiquait la récente condamnation à une peine de probation d’un homme que les enquêteurs avaient accusé de s’être illégalement débarassé d’un corps humain, et obstruction à la justice, après la mort de Macy Peebles, la cousine de Mme Martin, en février 2023.

Le message critiquait la récente condamnation à une peine de probation d’un homme visé par l’enquête.

Selon l’agent, il n’y a rien d’illégal dans son message, qui a été vu par plus de 8 millions d’utilisateurs de X, mais d’autres personnes ont trouvé le nom du juge impliqué dans l’affaire de sa cousine et ont adressé des menaces de mort à l’encontre du juge.

Un autre Américain, Zack Bonfilio, propriétaire d’une entreprise de rénovation de maisons dans le Texas, a lui aussi déclaré que deux agents du FBI se sont présentés à sa porte le 8 mars alors qu’il était absent.

Les agents ont informé M. Bonfilio qu’il n’avait rien fait ou dit d’illégal dans ses messages et qu’ils souhaitaient simplement avoir une conversation relative à son activité sur les réseaux sociaux.

Selon lui, certaines de ses publications pourraient être perçues comme « politiquement incorrectes » ou « offensantes » par certains, mais il n’a jamais proféré de menaces à l’encontre de quiconque ni encouragé un quelconque comportement illégal sur les réseaux sociaux ou ailleurs.

Selon Zack Bonfilio, deux agents du FBI se sont présentés devant sa porte le 8 mars 2024 pour discuter de son fil d’actualité sur les réseaux sociaux. (Avec l’aimable autorisation de Zack Bonfilio)

Epoch Times a demandé au FBI comment certains utilisateurs se retrouvent dans le radar du bureau.

« Chaque jour, le FBI est en contact avec des citoyens pour accomplir sa mission, qui est de protéger le peuple américain et de faire respecter la Constitution des États-Unis », a déclaré le service de presse national du bureau à Epoch Times. « Nous ne pouvons pas ouvrir une enquête en nous basant uniquement sur une activité protégée par le premier amendement. Le FBI veille à ce que ses activités soient menées dans le respect de la loi ou de la sécurité nationale et à ce qu’elles respectent les droits constitutionnels de tous. »

Critique des sanctions

Mme Martin, encore sous le choc après la mort violente de sa cousine en février 2023, est intervenue sur X le 20 février pour critiquer la peine de probation prononcée contre l’homme que les enquêteurs ont filmé en train de se débarrasser illégalement du corps de sa cousine, décédée selon eux d’une overdose de drogue.

Mais d’après Mme Martin, sa cousine n’avait jamais consommé de drogue et jamais rencontré cet homme avant la nuit de sa mort. Les autorités ont trouvé sa cousine à moitié nue portant ses sous-vêtements à l’envers, ce que Mme Martin trouve « suspect », alors qu’aucun signe de blessure ou de traumatisme ne subsistait sur son corps.

La famille de la victime souhaite que l’affaire soit rouverte et veut attirer l’attention sur les antécédents criminels de l’accusé.

Le FBI enquête sur une récente série d’alertes à la bombe dirigées contre la compagnie Shen Yun Performing Arts, établie à New York et cible privilégiée de Pékin. (Madalina Vasiliu/Epoch Times)

« Comment est-il possible qu’il ne soit soumis qu’à une probation ? » a demandé Mme Martin.

« J’ai donc posté ce message sur Twitter, et c’est devenu une véritable folie. C’est devenu viral. Et puis, il y a le fait qu’Elon Musk a mis un point d’exclamation [en réponse au message]. Comment le message est parvenu jusqu’à lui, je n’en ai aucune idée », a-t-elle ajouté.

Le FBI s’est d’abord rendu chez les proches parents de sa cousine en Louisiane pour leur poser des questions sur ce message.

Selon elle, sa famille « pensait naïvement que le FBI était là pour l’aider » et qu’ils enquêtaient sur la mort de sa cousine. Ils ont donc été surpris d’entendre les agents leur poser des questions sur le message posté sur X.

Le siège du FBI à Washington, le 25 mars 2024. (Madalina Vasiliu/Epoch Times)

L’agent a confirmé qu’il s’était rendu au domicile de Mme Martin en raison d’une menace proférée contre le juge. Il lui a demandé si elle savait quelque chose : des noms, des pistes ou des conseils qui pourraient aider à localiser l’auteur, dont la menace était parvenue au Centre national des opérations sur les menaces (NTOC) du FBI en Virginie-Occidentale.

Lorsque l’agent a indiqué que l’adresse IP utilisée pour la menace correspondait à un pays étranger, Mme Martin s’est dite « très confuse » quant à la raison pour laquelle l’agent avait frappé à sa porte en premier lieu.

Il m’a dit : « Nous voulions juste savoir si vous connaissiez, si vous aviez entendu ou si vous aviez vu quelqu’un qui aurait pu proférer des menaces. Et je lui ai répondu que non ».

Mme Martin ne comprend toujours pas ce qui s’est passé.

« Honnêtement, je ne crois pas à l’histoire qu’il m’a racontée. Je n’y crois tout simplement pas », a assuré Mme Martin.

Discours politique

Entre-temps, M. Bonfilio a déclaré à Epoch Times : « Si vous regardez la teneur de mes propos, vous verrez que je ne mâche pas mes mots tout en n’étant pas du tout censuré. Je jure beaucoup. [Mais] je peux vous assurer que rien de ce que je publie n’est illégal ».

Il pense qu’il a pu être pris pour cible pour avoir tenu un discours politique contre le président américain, Joe Biden, mais il ne sait pas quel message particulier publié sur les réseaux sociaux aurait pu alerter le FBI et le conduire à son domicile.

« Je ne suis pas un complotiste. Je ne dis pas des choses radicales », a ajouté M. Bonfilio.

Cependant, il dit avoir été la cible pendant des années d’utilisateurs d’extrême-gauche en ligne qui ont rapporté ses déclarations sur des plateformes telles que TikTok et Facebook pour qu’il soit « cancellé » ou banni de leurs plateformes.

« Il est donc possible qu’il s’agisse d’une plainte anonyme déposée par quelqu’un qui me harcèle. Après avoir vu les nombreuses histoires diffusées aux informations sur des personnes qui agissent de la sorte, je pense plutôt qu’ils ont frappé à ma porte pour parler, et qu’il s’agit peut-être d’une tactique d’intimidation », pense M. Bonfilio.

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