Les États-Unis veulent obtenir un siège au Conseil des droits de l’homme après le retrait de Trump

Par Cathy He
25 février 2021 20:27 Mis à jour: 26 février 2021 09:22

L’administration Biden sera en lice pour un siège au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, a annoncé le 24 février le secrétaire d’État américain Antony Blinken, annulant la décision de l’administration Trump de se retirer de cet organe en 2018.

Dans un message vidéo adressé au Conseil, Blinken a déclaré que les États-Unis se porteraient candidats à l’élection au principal organe des droits de l’homme des Nations unies pour le mandat 2022-2024.

Il a reconnu que cet organe, basé à Genève, avait besoin de réformes, y compris par rapport à son « attention disproportionnée » sur Israël – le seul pays dont la situation des droits de l’homme est examinée à chacune de ses réunions – ainsi qu’à ses États-membres.

Les pays « ayant les pires bilans en matière de droits de l’homme ne devraient pas être membres de ce Conseil », a-t-il déclaré.

L’administration Trump s’est retirée du Conseil à la mi-2018 en raison de son attention excessive portée à Israël, qui a reçu de loin le plus grand nombre de résolutions critiques que tout autre pays.

Cette administration a également dénoncé la composition du Conseil, qui comprend certains pays auteurs des pires atteintes aux droits de l’homme dans le monde. Le Conseil compte actuellement 47 pays, dont la Chine, Cuba, l’Érythrée, la Russie et le Venezuela, qui sont tous connus pour leurs violations des droits de l’homme. Nikki Haley, l’ambassadrice américaine aux Nations unies de l’époque, a qualifié cet organe de « protecteur des violations des droits de l’homme et cloaque de partis pris politiques ».

L’année dernière, le Conseil a fait l’objet de critiques sévères pour avoir nommé la Chine dans un panel qui aide à sélectionner ses enquêteurs sur les violations de droits de l’homme, une mesure décrite à l’époque par un avocat comme équivalent à « placer un pyromane en tête des pompiers de la ville ».

Dans une déclaration séparée, Antony Blinken a reconnu les difficultés rencontrées par cet organe, mais a noté que « l’amélioration du Conseil et l’avancement de son travail critique se fait mieux avec une place à la table [des négociations] ». Cette déclaration, publiée après son discours au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, ne mentionne pas explicitement la Chine ni ses violations des droits de l’homme.

En réponse à une question d’Epoch Times si les États-Unis soulèveraient au Conseil le sujet des violations des droits de l’homme par le régime chinois, un porte-parole du Département d’État a répondu que l’administration Biden « mettra l’accent sur l’adoption des résolutions et le soutien des déclarations communes visant à renforcer la responsabilité pour des violations et des abus des droits de l’homme dans le monde, en particulier celles qui soulèvent la détérioration des conditions des droits de l’homme en Chine ».

Les élections pour trois ans au Conseil composé de 47 membres doivent avoir lieu lors de l’Assemblée générale des Nations unies en octobre 2021.

M. Blinken a annoncé dans son discours que les États-Unis « dénonceraient les abus dans des endroits comme le Venezuela, le Nicaragua, Cuba et l’Iran ». Il a également réitéré l’appel des États-Unis à la Russie de libérer l’opposant Alexei Navalny ainsi que des centaines d’autres personnes détenues pendant les manifestations.

« Nous défendrons les valeurs universelles lorsque des atrocités seront commises dans le Xinjiang ou lorsque les libertés fondamentales seront sapées à Hong Kong », a-t-il précisé, faisant référence à la détention par le régime chinois de plus d’un million de musulmans ouïgours dans la région du Xinjiang et à la répression croissante des habitants de Hong Kong par Pékin.

Le 22 février, Wang Yi, le ministre des Affaires étrangères du régime chinois, s’est adressé au Conseil par message vidéo, niant que Pékin commettait un génocide ou réprimait les minorités musulmanes du Xinjiang. Il a également déclaré que le régime avait une approche à la question des droits de l’homme qui était « axée sur la population ».

En janvier dernier, l’administration Trump a qualifié de génocide les atrocités commises par le Parti communiste chinois (PCC) dans le Xinjiang. Cela a été suivi par une motion unanime du Parlement canadien adoptée le 22 février.

La décision de l’administration Biden de rejoindre le Conseil des droits de l’homme a suscité des critiques de la part des républicains américains.

Le 24 février, Nikki Haley a tweeté : « Les États-Unis ne devraient pas donner de crédibilité au faux Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Un groupe qui couvre les pires violateurs des droits de l’homme dans le monde et qui passe la plupart de son temps à attaquer Israël. »

Au début de ce mois, un groupe de 45 législateurs républicains a envoyé une lettre au président Joe Biden lui demandant de ne pas rejoindre l’organe qui, entre 2006 et 2019, n’a adopté aucune résolution condamnant des pays tels que la Chine, la Russie, Cuba et le Pakistan.

« Nous pensons que le président Trump a eu raison de retirer les États-Unis du Conseil des droits de l’homme. La participation des États-Unis dans cet organe n’a pas conduit à de véritables réformes », ont-ils souligné.

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