Être coupé du reste du monde, la « plus grande crainte » du PCC selon un analyste

Par Dorothy Li & David Zhang
12 mai 2022 11:04 Mis à jour: 12 mai 2022 11:31

La « plus grande crainte » du chef du Parti communiste chinois, Xi Jinping, est de voir son pays coupé du reste du monde. C’est pourtant ce qui est en train de se produire, selon Gordon Chang, auteur et chercheur principal du Gatestone Institute.

S’exprimant lors d’un récent épisode de China Insider sur EpochTV, M. Chang note que les entreprises internationales ont commencé à déplacer leurs usines hors de Chine, dans l’espoir de développer des chaînes d’approvisionnement plus résilientes.

« Le monde fait cela pour des raisons économiques – non politiques, ni géopolitiques– mais pour des raisons économiques », déclare M. Chang.

Les entreprises sont confrontées à des perturbations de la chaîne d’approvisionnement alors que la stratégie zéro Covid du régime paralyse Shanghai et d’autres villes chinoise. Des millions de personnes sont enfermées chez elles et les autorités surajoutent aux confinements des dépistages massifs. Cette approche musclée mine la production et retarde le transport des marchandises.

Mais ce ne sont pas seulement les mesures de contrôle strictes relatives au Covid‑19 qui incitent les entreprises à délocaliser leur production hors de Chine. Selon M. Chang, les liens du régime chinois avec la Russie fragilisent également les chaînes d’approvisionnement actuelles.

« Personne n’a confiance, parce que la Chine soutient l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce qui accentue la division au sein du système international. »

Avant l’invasion de l’Ukraine, le Parti communiste chinois (PCC) a déclaré entretenir avec la Russie un partenariat « sans limites » et s’est attiré des critiques croissantes quant à son soutien tacite à Moscou tout au long du conflit. Le régime a jusqu’à présent refusé de condamner l’assaut de la Russie, malgré les appels toujours plus nombreux des États‑Unis, de l’Union européenne et d’autres pays.

Si les politiques du régime ont contribué au découplage des pays occidentaux , cette tendance n’est pas dans l’intérêt de Pékin, selon M. Chang.

« Ce n’est pas là que la Chine devrait vouloir [se diriger], car elle [est] le plus grand bénéficiaire de la mondialisation parrainée par les États‑Unis et [c’est elle  qui profite au maximum] du fait que les Américains font tout pour l’intégrer dans le système international. »

« Elle est mise de côté pour un certain nombre de facteurs. Mais c’est Xi Jinping qui est très largement l’auteur de cette dé‑mondialisation. »

M. Chang rappelle que le leader chinois a averti le monde de ne pas couper les liens avec son pays lors d’un discours retransmis pendant la conférence annuelle 2022 du Forum de Boao pour l’Asie.

Le 21 avril, Xi a proposé ce qu’il a appelé une nouvelle « Initiative de sécurité mondiale » coordonnée par la Chine, qui défend des principes tels que « l’indivisibilité de la sécurité », un concept clé que la Russie a utilisé pour justifier son assaut contre l’Ukraine. Selon le dirigeant chinois, « les pays du monde entier sont comme des passagers à bord d’un même navire qui partagent le même destin (…) l’idée de jeter qui que ce soit par‑dessus bord n’est tout simplement pas acceptable ».

« Lorsque [Xi Jinping] a parlé de sécurité indivisible, il a en fait trahi sa plus grande crainte, à savoir que le monde se découple de la Chine », déclare M. Chang.

« En réalité, ce qu’il disait, c’est que le monde ne devait pas jeter la Chine par‑dessus bord », ajoute‑t‑il.

Bien qu’il risque son troisième mandat lors du prochain grand congrès du Parti à l’automne, le dirigeant chinois continue à renforcer certaines politiques équivoques, telles que la politique zéro Covid ou son partenariat avec Moscou, poursuit M. Chang.

« Je pense qu’il mettra alors les bouchées doubles sur ses politiques qui ne sont évidemment pas bonnes pour le pays, ni bonnes pour l’économie. Et cela signifie une mauvaise fin pour la Chine. »

La période la plus dangereuse

Selon M. Chang, il est temps pour tous les pays de se découpler de la Chine, ce qui reste compliqué étant donné son poids économique.

« Je crois que le monde doit commencer à se protéger de la malveillance de la Chine, ce qui signifie couper les liens : pas de commerce, pas d’investissement, pas de coopération technologique, réduire les relations diplomatiques », déclare‑t‑il.

« Je sais que cela semble risqué… [mais] le chemin le plus dangereux et le plus risqué est de continuer avec les politiques qui avant tout nous ont mis dans ce pétrin. »

« Nous pourrions finir par basculer du meilleur moment de l’histoire au pire. Or, c’est parce que nous avons mal évalué la Chine, et cela s’est répercuté dans notre politique, a poussé la Chine à devenir plus belliqueuse et a affaibli nos propres défenses », continue M. Chang.

« Je ne peux pas imaginer une situation plus dangereuse que celle dans laquelle nous sommes actuellement, à moins d’une véritable guerre. »

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