Une étude japonaise révèle un « lien significatif » entre le temps d’écran et l’autisme chez les garçons

Par Epoch Times
15 février 2022 04:16 Mis à jour: 2 mai 2023 21:01

Des recherches menées par l’Université de Yamanashi au Japon indiquent un « lien significatif » entre un temps d’écran plus long pour les garçons à l’âge d’un an, et un diagnostic de trouble du spectre autistique (TSA) à l’âge de trois ans. L’équipe de recherche, dirigée par Megumi Kushima, a encouragé un examen des effets du temps d’écran sur la santé des nourrissons et le contrôle du temps d’écran « excessif ».

La recherche portait sur 84 030 enfants, nés entre janvier 2011 et mars 2014, et examinait le temps d’écran des enfants à l’âge d’un an ainsi que les diagnostics de TSA à l’âge de trois ans.

La prévalence des enfants diagnostiqués avec un TSA à l’âge de trois ans était de 392 pour 100 000, soit environ 0,4 %, les garçons étant trois fois plus susceptibles d’être diagnostiqués avec un TSA que les filles, sans lien significatif pour ces dernières.

Une augmentation du temps d’écran est également corrélée à une plus grande probabilité d’être diagnostiqué avec un TSA, avec un ratio de 1,38 pour les enfants exposés à un temps d’écran de moins d’une heure, 2,16 pour un temps d’écran de moins de 2 heures et 3,02 pour un temps d’écran de quatre heures ou plus.

« Chez les garçons, un temps d’écran plus long à l’âge d’un an était significativement associé à un trouble du spectre autistique à l’âge de trois ans », ont écrit les auteurs.

« Avec l’augmentation rapide de l’utilisation d’appareils, il est nécessaire d’examiner les effets du temps d’écran sur la santé des jeunes enfants, et de contrôler le temps d’écran excessif. »

Cependant, tous les résultats obtenus jusqu’à présent n’indiquent qu’une corrélation, seules des études causales pouvant définitivement montrer si le temps d’écran est réellement un facteur de diagnostic de TSA chez les enfants.

Andrew Whitehouse, professeur de recherche sur l’autisme à l’Institut Telethon Kids en Australie, a nié que les résultats soient significatifs.

« Pas très [significatif] », a déclaré M. Whitehouse sur le plateau de l’émission matinale Sunrise, le 2 février.

« Vraiment, il est très important de replacer ce genre de résultats dans leur contexte. Cette association n’est pas équivalente à la causalité‑même, dans ce cas‑ici. »

« Cela pourrait en fait être causé par un certain nombre de facteurs, et ce que l’étude ne montre pas très clairement, c’est un lien de causalité entre le temps d’écran précoce et un diagnostic ultérieur d’autisme. »

« Est‑ce qu’on se demande ici si c’est trop de laisser son enfant âgé d’un an devant l’écran, pendant quatre heures par jour ? »

« Oui, c’est absolument trop. Mais est‑ce que ça va causer l’autisme ? Non. »

Cependant, d’autres études ont soutenu les conclusions de l’Université de Yamanashi, et toutes ont appelé à des recherches supplémentaires et à un contrôle du temps d’écran pour les enfants.

Une recherche menée par le Collège de médecine de l’Université Drexel aux États‑Unis, réalisée en 2020, a analysé 2152 enfants et a révélé que les enfants qui regardaient la télévision ou des vidéos à l’âge de 12 mois étaient nettement associés à des symptômes de type TSA plus importants à l’âge de deux ans, avec une différence de 4,2 % entre les enfants qui regardaient la télévision et ceux qui ne la regardaient pas.

De même, les jeux quotidiens entre parents et enfants, comparés à une activité moins que quotidienne, étaient nettement associés à moins de symptômes de type TSA, avec une différence de 8,9 % pour les deux cohortes. Pour les deux groupes, les taux de prévalence du risque de TSA n’ont pas été réduits par les changements d’environnement.

Une étude menée par l’Université de Calgary en 2019, au Canada, a rapporté des résultats similaires avec une association entre de moins bons résultats au dépistage du développement pour les enfants qui avaient des niveaux plus élevés de temps d’écran à 24 et 36 mois, que ceux qui n’en avaient pas.

Les conclusions de l’étude interviennent, alors que des rapports sur les effets secondaires liés au Covid‑19 sur la société ont révélé que les mesures de pandémie, y compris les confinements et les fermetures, augmentaient le temps d’écran des enfants qui apprenaient à distance à la maison.

Bien que d’autres études soient nécessaires pour vérifier la causalité entre le temps d’écran et les troubles du comportement chez les enfants, la recherche a indiqué que la recommandation actuelle est de gérer le temps d’écran, « pour éviter les conséquences potentielles d’une utilisation excessive ».

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