Le physicien John Clauser, lauréat du prix Nobel, n’a pas peur d’aller à contre-courant.
Dans une interview accordée le 26 juillet à Epoch Times, M. Clauser a expliqué qu’il avait mené ses premières recherches sur la mécanique quantique en dépit de l’opposition de certains acteurs du domaine. Ces travaux révolutionnaires lui ont valu un tiers du prix Nobel de physique 2022.
Aujourd’hui, ce scientifique de 80 ans se heurte à une autre institution. Mais, cette fois, il ne se contente pas de violer une prédiction afin d’exclure toute autre explication à la mécanique quantique. Il enfreint un tabou qui, lentement mais sûrement, est devenu l’un des plus importants dans le domaine de la science et de la politique.
« Je suis, je suppose, ce que l’on pourrait appeler un ‘négationniste du changement climatique’ », a dit M. Clauser à Epoch Times.
Sa formation scientifique le rend « un peu différent des autres », a-t-il ajouté.
Le physicien, qui a également remporté un tiers du prix Wolf pour ses contributions à la mécanique quantique, a fait part de certains de ses points de vue sur le climat lors d’une récente conférence en Corée du Sud, peu après son élection au conseil d’administration de la CO2 Coalition.
Une désinformation dangereuse
« Je pense que le changement climatique n’est pas une crise », a expliqué M. Clauser au public de Quantum Korea 2023.
Il a également qualifié le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations unies de « l’une des pires sources de désinformation dangereuse ».
M. Clauser a détaillé son point de vue dans l’interview qu’il a accordée à Epoch Times.
Contrairement au GIEC et à d’autres grandes institutions, il affirme que le climat est principalement déterminé par ce qu’il appelle le « thermostat de la couverture des nuages », un processus d’autorégulation par lequel davantage de nuages commencent à envelopper la Terre lorsque la température est trop élevée, et vice-versa. Bien qu’il accepte les observations montrant que le dioxyde de carbone atmosphérique augmente, il pense que l’effet du gaz sur le transfert de chaleur est neutralisé par un grand cycle naturel des nuages.
« Il [le dioxyde de carbone] peut ou non être produit par les êtres humains », a-t-il dit. « L’origine n’a pas vraiment d’importance. »
Le physicien estime que la science objective sur le climat a été sacrifiée à la politique. La prééminence de la politique est d’autant plus grave, selon lui, que beaucoup d’argent a déjà été consacré au climat.
« Nous parlons de milliers de milliards d’euros », a-t-il souligné, ajoutant que les puissants ne veulent pas entendre qu’ils ont commis des « erreurs valant des milliers de milliards de dollars ».
Les inquiétudes concernant de telles erreurs étaient peut-être d’actualité après que M. Clauser a été invité à s’exprimer devant le Fonds monétaire international (FMI) de l’ONU le 25 juillet.
Ces dernières années, l’agence économique et monétaire internationale s’est beaucoup intéressée au climat. Les responsables ont notamment mis l’accent sur les taxes internationales sur le carbone.
« La dernière analyse du FMI montre que les grands pays émetteurs doivent introduire une taxe sur le carbone qui augmentera rapidement pour atteindre 68 euros (75 $ US) la tonne en 2030 », peut-on lire sur le site web de l’agence consacré à l’atténuation des effets du changement climatique.
Quelques jours avant son intervention, le lauréat du prix Nobel a reçu des nouvelles alarmantes.
M. Clauser a révélé à Epoch Times qu’il avait reçu un courriel indiquant que Pablo Moreno, le directeur du Bureau indépendant d’évaluation du FMI, ne souhaitait pas que l’exposé ait lieu ce jour-là.
Dans un courriel, un haut fonctionnaire du Bureau indépendant d’évaluation du FMI a déclaré à Epoch Times que le discours de M. Clauser « a été reporté afin de le réorganiser en une table ronde ».
« Nous nous efforçons de le reprogrammer après l’été », a ajouté le fonctionnaire.
Aucune nouvelle date n’a été fixée
Pour l’instant, aucune nouvelle date n’a été fixée.
M. Clauser a souligné qu’une tentative antérieure de débat vigoureux et transparent sur le changement climatique – à savoir l’exercice « équipe rouge, équipe bleue » proposé par Steve Koonin, vétéran de l’administration Obama, en 2017 – avait finalement été avortée sous l’administration Trump. Lorsque Scott Pruitt, le directeur de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), a cherché à réaliser l’exercice, le chef de cabinet de la Maison-Blanche, John Kelly, aurait rejeté cette idée.
Aux yeux de certains observateurs, l’ajournement annoncé ressemble davantage à une annulation pure et simple.
« John Clauser, lauréat du prix Nobel de physique 2022, et membre du conseil d’administration de la Coalition CO2, a été sommairement annulé en tant qu’orateur confirmé le 25 juillet au Fonds monétaire international. Ils disent que son discours est ‘reporté’. Ne retenez pas votre souffle », a écrit Patrick Moore, cofondateur de Greenpeace et aujourd’hui climatosceptique très en vue, sur X, le site anciennement connu sous le nom de Twitter.
M. Moore est un ancien président de la Coalition CO2.
« Quoi que vous fassiez, vous ne devez pas remettre en question la science, même si vous êtes un lauréat du prix [N]obel », a écrit sur le même site Joshua Steinman, un entrepreneur en cybersécurité qui a fait partie du Conseil de sécurité nationale de l’administration Trump.
Si le Bureau indépendant d’évaluation du FMI réinvite M. Clauser, ses remarques pourraient faire plus de bruit que son intervention initialement prévue.
Toutefois, à l’instar de Robert F. Kennedy Jr, M. Clauser pourrait avoir du mal à faire passer son message si l’opposition reste suffisamment ancrée.
Pour l’instant, le physicien ne semble pas prêt à céder.
« Nous sommes totalement submergés par les pseudosciences », a déclaré M. Clauser à Epoch Times.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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