Explications interposées entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé

1 juin 2015 10:30 Mis à jour: 26 février 2016 09:09

 

Une nouvelle fois hué au premier meeting des Républicains samedi soir, Alain Juppé montre une différence de style que Nicolas Sarkozy a des difficultés d’intégrer à sa cause. Il a en effet comparer son ancien ministre des Affaires étrangères à un Balladur lors des élections présidentielles de 1995, élections remportées par Jacques Chirac. Un sondage publié la semaine dernière donnait en effet Alain Juppé vainqueur contre Nicolas Sarkozy au 2nd tour des primaires du parti et gagnant de l’élection présidentielle. Un caillou dans la chaussure de Nicolas Sarkozy.

En réponse aux sifflets, Alain Juppé est intervenu du grand rendez-vous politique « Europe 1/iTELE/Le Monde » de dimanche : «Nicolas Sarkozy a le parti, moi l’opinion». En allant plus loin dans l’analyse des huées contre lui même et François Fillon, meeting rassembleur du nouveau parti des Républicains samedi soir : « le militantisme a ses vertus. Il a aussi ses risques, le risque du sectarisme, le risque du refus de l’autre. Le risque de l’enfermement est un risque fort. »

C’est en effet deux styles différents et deux manières de faire de la politique qui se confronte au sein du parti et cette semaine dans les médias.

«Nicolas Sarkozy a le parti, moi l’opinion». Alain Juppé

D’un côté Nicolas Sarkozy traîne quelques casseroles juridiques telles que ses implications présumées dans l’affaire des écoutes téléphoniques, des surfacturations de Bygmalion, des comptes de campagne de 2012, de Karachi, des sondages de l’Élysée passés sans appel d’offre, etc. De l’autre, Alain Juppé réputé intègre et apprécié par les Français, connu pour avoir endossé en 2004, à la place de Jacques Chirac, la responsabilité des emplois fictifs de la Mairie de Paris.

D’un côté Nicolas Sarkozy rassemble : il a su en 6 mois remettre les énergies de l’UMP en marche et reformer une opposition à la politique du gouvernement, audible. De l’autre, un des fondateurs historique du mouvement de droite plaidant pour une modération de l’action politique et des luttes partisanes.

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D’un côté, une ligne droitière de Nicolas Sarkozy, prenant la laïcité par le biais de l’interdiction, et restant sur sa ligne de 2012 proche des terrains du Front National. De l’autre, un Alain Juppé plaidant la tolérance religieuse de la laïcité, en n’étant pas contre le port du voile à l’université, ni contre la mise en place de repas végétarien à la cantine scolaire, en assumant la nécessité pour la droite d’une politique avec le centre.

Une différence idéologique au sein du parti, manifestée également samedi soir lors du meeting des Républicains, avec d’un côté une ligne partisane forte poussée par Nicolas Sarkozy, voulant jouer à travers des discours subtilement populistes, sur les émotions des Français, et de l’autre une ligne politique plus classique d’Alain Juppé, qui au delà des discours et calculs politiques, cherche dans ses propos la défense des valeurs d’une France plus tolérante, plus apaisée et n’opposant pas, pour des raisons électorales, les Français entre eux.

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