Exploration des propriétés anticancéreuses du thé vert

Par Alexandra Roach
16 octobre 2023 15:55 Mis à jour: 15 novembre 2023 05:44

Les effets anti-inflammatoires et anticancéreux du thé vert ont été bien étudiés et pourraient apporter une certaine tranquillité d’esprit à toute personne craignant de développer un cancer ou confrontée aux épreuves d’un traitement contre le cancer.

Des décennies de recherche se sont penchées sur les prouesses du thé vert en matière de lutte contre le cancer, notamment une étude publiée en 2022 dans l’International Journal of Molecular Sciences qui a démontré que les catéchines (substances phytochimiques) présentes dans les feuilles de thé vert peuvent prévenir divers cancers.

Le thé vert est un inhibiteur prometteur de l’angiogenèse. Cela signifie que ses composants actifs peuvent empêcher le développement de nouveaux vaisseaux sanguins à partir d’un système vasculaire préexistant. Le cancer déclenche la création de ces nouveaux vaisseaux sanguins afin d’alimenter la tumeur.

Une étude publiée dans Biomedicine and Pharmacotherapy va même plus loin en affirmant que « le thé vert et ses substances polyphénoliques (comme les catéchines) présentent des caractéristiques chimiopréventives et chimiothérapeutiques dans divers types de cancer et modèles expérimentaux de cancers humains ». Les chimiopréventifs sont des substances qui préviennent le cancer, tandis que les chimiothérapeutiques sont des substances qui traitent le cancer.

Ces résultats ne sont pas nouveaux. Des études publiées dès 2003 et 2006, toutes deux dans l’International Journal for Cancer, font état des mêmes résultats : la consommation de thé vert inhibe potentiellement la formation de nouveaux vaisseaux sanguins (angiogenèse) et réduit donc le risque de développer certaines formes de cancer.

L’efficacité des polyphénols du thé vert (PTG) et de son composant, l’épigallocatéchine gallate (EGCG), dans la régression des tumeurs a également été démontrée par une recherche publiée dans Cancer Letters en 2007. Dans cette étude sur des animaux, des souris ont été inoculées avec des cellules de cancer du sein humain MDA-MB-231. Les scientifiques ont estimé que le traitement au GTP et à l’EGCG était « efficace pour retarder l’incidence de la tumeur et en réduire la charge ».

Les composants actifs du thé vert

Les catéchines sont les agents actifs responsables de la guérison dans le Camellia sinensis, le nom scientifique du thé vert. Elles neutralisent les espèces réactives de l’oxygène et de l’azote. Leurs dérivés comprennent l’épicatéchine, l’épigallocatéchine, l’épicatéchine gallate (ECG) et l’EGCG, ce dernier étant l’agent anti-inflammatoire et anticancéreux le plus puissant de toutes les catéchines.

Une étude publiée dans la revue Biochemical Pharmacology s’est penchée sur l’EGCG et a vérifié ses capacités apparentes en tant que puissant antioxydant, prévenant les dommages oxydatifs dans les cellules saines. Ce composé n’est pas seulement anti-angiogénique, il a aussi la capacité de modifier la réponse des cellules à la chimiothérapie. C’est pourquoi l’EGCG est considéré comme un agent antitumoral.

Les scientifiques ajoutent que « l’EGCG a un grand potentiel dans la prévention du cancer en raison de son innocuité, de son faible coût et de sa biodisponibilité », ce qui contraste fortement avec les autres médicaments anticancéreux, qu’ils soient de nature préventive ou qu’ils servent de traitement.

Le tamoxifène et le raloxifène, par exemple, sont deux médicaments couramment prescrits pour la prévention du cancer du sein. Le coût moyen d’un approvisionnement de 30 jours est d’environ 86 euros sans assurance. Pour les patients assurés qui reçoivent une ordonnance d’EGCG de leur médecin, le coût de la prise en charge peut être aussi bas que zéro euro. L’EGCG peut augmenter la biodisponibilité du tamoxifène et renforcer la cytotoxicité de la raloxifène. Par conséquent, si vous prenez ces médicaments, parlez à votre médecin de la possibilité de boire du thé vert.

La qualité compte

L’origine et le type de feuilles de thé vert sont importants. Selon une étude publiée en 2020 dans l’International Journal of Molecular Sciences, le thé vert non fermenté est la meilleure source de composés sains du thé. Lorsque l’on achète du thé pour des raisons médicinales, les différences de qualité ont une incidence sur la quantité de catéchines et leur activité antioxydante.

Une étude polonaise évaluée par des pairs publiée en 2018 avait pour objectif d’évaluer ces marqueurs, ainsi que la teneur en métaux (K, Na, Ca, Mg, Fe, Mn, Cu, Zn, Cr, Pb, Cd et Ni) dans les feuilles. L’observation a porté sur des types de thé cultivés au Japon, au Sri Lanka, en Corée du Sud, en Inde, en Chine et au Japon :

– Les plus grandes quantités de catéchines ont été observées dans les échantillons de thé vert de Corée et du Japon. Les thés du Népal, de l’Inde et de la Chine présentaient les concentrations les plus faibles de ces molécules.

– L’EGCG en tant que principale catéchine n’a été trouvée que dans un seul échantillon de thé, originaire de Chine. Les autres échantillons étaient dominés par le métabolite EGC.

– Les thés verts du Sri Lanka présentaient la valeur la plus élevée en antioxydants. La plus forte concentration d’EGCG a été observée dans un Sencha japonais.

– Des tests appelés analyse en composants principaux ont révélé des corrélations positives entre la teneur en EGCG et les éléments de cuivre (Cu) et de calcium (Ca). Le calcium et le cuivre sont notamment considérés comme des minéraux essentiels à la santé humaine. La concentration la plus élevée de cuivre a été observée dans les thés verts originaux et mélangés de Chine.

– Les polyphénols, naturellement présents dans les aliments végétaux et bénéfiques pour la santé cardiaque, ont été retrouvés dans des échantillons de thé coréen Jeoncha. Le Matcha japonais présentait la plus grande quantité de chrome.

– Certains thés étaient fortement contaminés par des métaux lourds toxiques. En général, c’était le cas des échantillons de thé provenant de la Chine et de l’Inde. Toutefois, l’article souligne que « ces valeurs étaient bien inférieures aux normes appropriées pour les thés verts ».

L’étude conclut : « En tenant compte de toutes les données obtenues, le thé vert Jeoncha peut être considéré comme ayant la meilleure qualité de tous les thés verts étudiés dans le cadre de la présente étude, suivi par les échantillons de thé vert japonais. »

Certaines sources affirment que l’EGCG est plus actif, plus abondant et plus concentré dans le matcha, qui est considéré comme le thé de la plus haute qualité en raison de sa composition chimique unique, de sa saveur appréciée et de ses propriétés bénéfiques pour la santé, telles qu’une teneur élevée en substances antioxydantes et anti-inflammatoires.

Types de cancer concernés

Selon l’étude mentionnée ci-dessus, publiée dans l’International Journal of Molecular Sciences, les catéchines du thé vert sont largement décrites comme étant efficaces dans la prévention du cancer du poumon, du cancer du sein (réduction du pourcentage de densité mammographique), du cancer de l’œsophage, du cancer de l’estomac, du cancer du foie et du cancer de la prostate.

Outre la qualité, la quantité et la concentration de thé vert sont également importantes pour son efficacité. Publiée dans Cancer Causes & Control, une étude japonaise suggère que la consommation de sept tasses ou plus de thé vert par jour réduit le rapport de probabilités du cancer de l’estomac à 0,69 pour ceux qui en boivent sept tasses par jour par rapport à un taux de base de 1 pour ceux qui en boivent rarement. Les buveurs occasionnels de thé ont un rapport de probabilité de 0,62 pour le cancer du côlon par rapport à un taux de base de 1 pour les buveurs rares. L’étude suggère que les buveurs occasionnels ont un risque plus élevé de cancer du rectum, mais d’autres recherches n’ont pas trouvé d’impact.

Une étude chinoise révèle que pour réduire d’environ 60% le risque de cancer de l’estomac, il faut consommer plus de 250 g de thé vert par mois. Selon l’étude, cette consommation pourrait également avoir des effets protecteurs sur le cancer du foie.

Une autre étude chinoise affirme que la consommation de thé vert semble avoir réduit le risque de développement du cancer gastrique de 81%, du cancer du foie de 78% et du cancer de l’œsophage de 39% chez les buveurs d’alcool. Les chercheurs ont même constaté une diminution potentielle du risque de développer ces trois types de cancer chez les fumeurs de cigarettes, respectivement de 16%, 43% et 31%.

Les spécialistes du domaine ont depuis longtemps fait état des aspects chimio-préventifs du thé vert. Une révision parue dans le magazine Current Drug Targets en 2012 mentionne « un grand nombre d’études expérimentales utilisant divers animaux », ainsi que « de nombreuses études épidémiologiques » qui ont été enregistrées.

Les catéchines du thé vert agissent sans provoquer d’effets secondaires majeurs. Elles préviennent le développement et la progression des lésions précancéreuses, comme l’ont montré des essais publiés dans Molecular Nutrition & Food Research.

La boisson préférée en Asie de l’Est

Les effets biologiques du thé vert, tels que l’antimutation, l’antioxidation, et l’antitumeur, renforcent certainement la popularité de la boisson préférée de l’Asie de l’Est. Même les consommateurs d’Afrique du Nord, des États-Unis et d’Europe apprécient de plus en plus le thé pour ses qualités antioxydantes et anticancéreuses.

Une analyse groupée d’études prospectives de l’Asia Cohort Consortium, publiée en 2022 dans l’International Journal of Epidemiology, a révélé que la consommation d’au moins cinq tasses de thé vert par jour est associée à un risque plus faible de décès, toutes causes confondues. Malheureusement, ces résultats restent controversés.

Plus de recherches sont nécessaires

Le résumé de nombreuses études fait état des effets positifs du thé vert. Cependant, la plupart d’entre elles mentionnent qu’il n’est pas possible de généraliser les résultats à ce stade, car la plupart des recherches ont été menées en Asie de l’Est, où la population est habituée à une consommation élevée de thé vert. Les différences de régime alimentaire et de mode de vie brouillent également les résultats par rapport aux Américains.

Les chercheurs soulignent clairement que le thé vert ne peut pas remplacer la chimiothérapie standard. Néanmoins, ses effets bénéfiques peuvent soutenir l’approche anticancéreuse standard.

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