Face aux démolitions forcées, des villageois chinois répondent par des tirs d’artillerie

18 septembre 2015 09:31 Mis à jour: 17 octobre 2015 23:08

Lorsque des promoteurs peus scrupuleux sont venus démolir leurs biens, des villageois de la province chinoise du Shandong ont riposté par un tir de ’’mortier » de fabrication artisanale.

Une vidéo de 70 secondes postée le 11 septembre sur Sina Weibo, le média social chinois, montre des hommes tirant des dizaines de projectiles sur une équipe d’ouvriers et leurs pelles. Certains travailleurs se sont mis à couvert pendant que les tirs sifflaient autour d’eux.

Les promoteurs immobiliers chinois, qui jouissent souvent de bonnes relations avec de puissants représentants politiques ou dans les affaires, sont connus pour exproprier de force les populations rurales pauvres de leur propriété, tout en offrant une faible compensation. Dans le paysage économique de la Chine, axée sur une croissance rapide, des quartiers entiers peuvent être rasés pour faire place à de nouveaux projets.

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Capture d’écran via Sina Weibo

Les détails de la querelle et des armes à feu de fortune utilisées dans la vidéo du 11 septembre sont inconnus. Mais ce n’est pas la première fois que des démolisseurs rencontrent une résistance armée.

En juin 2010, un homme appelé Yang Youde, face à la saisie de sa ferme dans la province du Hubei, tire des feux d’artifices pour repousser le personnel du chantier et des voyous embauchés dans l’intention de le conduire, ainsi que sa famille, hors de sa propriété.

Yang Youde a utilisé des lanceurs de poche tirés depuis une tour qu’il a construit spécifiquement pour lui apporter un meilleure position, et a aussi conçu un panier de lancement avec de multiples tubes, augmentant la puissance de feu de son barrage.

La riposte étant préférable à la résistance passive (il est connu que certaines victimes de démolition forcée se sont auto-immolées par le feu en signe de protestation), Yang a déclaré plus tard au quotidien d’État Beijing News:

« Quand cela est arrivé, j’ai d’abord pensé au suicide. Mais je ne veux pas mourir, et en même temps je ne veux pas renoncer à mes droits légaux. Par conséquent, j’ai été obligé de faire feu sur l’équipe de démolition ».

Les autorités du Hubei ont finalement confirmé les droits de Yang à sa terre.

Des fonctionnaires insensibles et dédaigneux n’ont pas fait grand chose pour réduire le désespoir alimenté par les démolitions forcées. En juin, Hua Guojun, un responsable local de la province de l’Anhui, a plaisanté et ri devant une femme qui pleurait en le suppliant d’arrêter les travailleurs occupés à démolir son bain public.

« Ceux qui tiennent les pelles ne se soucient que d’argent, pas des vies », a commenté un internaute chinois en réaction à la vidéo. « Ils détruisent les maisons et volent les propriétaires de leurs terres. Bien sûr, les gens vont se battre avec leurs vies. »

Lire version anglaise : Faced With Forced Demolition, Chinese Villagers Respond With Homemade Artillery

 

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