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Déloger des squatteursFace aux squatteurs, des propriétaires ont recours à des mercenaires : « La méthode, c’est de faire comme eux »
Désemparés par la lourdeur des démarches judiciaires, certains propriétaires victimes de squatteurs franchissent la ligne rouge en engageant des groupes organisés pour déloger ces occupants illégaux de leurs biens.

Illustration.
Photo: shutterstock
Les propriétaires confrontés à l’occupation illégale de leurs logements sont très souvent excédés par les lenteurs de la justice. De ce fait, certains en viennent à se tourner vers des méthodes radicales, mais illégales. Des individus, souvent issus du milieu de la sécurité, proposent leurs services contre plusieurs milliers d’euros pour que les propriétaires puissent récupérer leurs biens sans attendre une décision de justice.
« Il fallait que ça se termine »
Guy, qui habite un village au sud de Toulouse, a vu sa maison squattée pendant deux ans. Durant cette période, il a multiplié les démarches administratives : « On prend un avocat, on va voir un huissier, on va voir la gendarmerie, on appelle des services sociaux… On fait le tour de toutes les institutions en espérant à chaque fois. On espère, on espère, mais à chaque fois, c’est une claque », a-t-il confié à TF1.
Sans solution, cet homme au chômage a finalement décidé de se faire justice lui-même en occupant son terrain avec une caravane. Il raconte avoir mis « la musique à fond » et multiplié les allées et venues « pour montrer qu’on est là », tentant ainsi une forme de « pression psychologique » pour faire fuir la squatteuse. Il a également klaxonné et « tapé très fort dans la porte ». « Il fallait que ça se termine, […] bien ou mal », a-t-il confié.
Après six mois de tension, il a pu récupérer sa demeure, mais celle-ci était dans un état déplorable, « jonchée de détritus et d’excréments ».
« Rentrer une fois qu’ils ne sont pas là, changer la serrure »
Si Guy a pu reprendre possession de son bien de cette façon, d’autres propriétaires ont recours à une tierce personne pour le faire. « La méthode, c’est de faire exactement comme eux : rentrer une fois qu’ils ne sont pas là, changer la serrure… », explique l’un d’eux, agent de sécurité de profession, sur TF1. Pour ce type d’intervention, il demande entre 5000 et 10.000 euros, un tarif qui varie selon le degré de violence de celle-ci.
Ces pratiques restent pourtant formellement interdites. Les propriétaires qui y ont recours risquent jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende.
La loi anti-squat, promulguée en 2023, n’a pas véritablement accéléré les expulsions : dans la pratique, les procédures restent longues, coûteuses et parsemées d’obstacles administratifs. En revanche, elle a durci les sanctions pour les occupants illégaux, qui passent d’un an de prison et 15.000 euros d’amende à trois ans de prison et 45.000 euros d’amende.

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