Le FBI arrête deux responsables d’un poste de police chinois secret à New York

Par Andrew Thornebrooke et Eva Fu
19 avril 2023 09:53 Mis à jour: 19 avril 2023 09:53

NEW YORK- Le FBI a arrêté le 17 avril deux personnes accusées d’avoir dirigé un poste de police secret à New York pour le compte du régime chinois, selon le département de la Justice (DOJ).

Lu Jianwang, 61 ans, et Chen Jinping, 59 ans, ont conspiré pour travailler en tant qu’agents du Parti communiste chinois (PCC) et ont reçu des ordres du régime afin de traquer et de réduire au silence les dissidents chinois vivant aux États-Unis, ont déclaré les procureurs.

Selon Safeguard Defenders, une organisation à but non lucratif basée en Espagne, le poste de police serait l’un parmi plus de 100 postes à l’étranger gérés par le régime chinois dans 53 pays.

Selon le procureur Breon Peace, cette action a révélé une immense violation de la souveraineté des États-Unis par le PCC et une violation flagrante du droit international.

« Ces poursuites révèlent la violation flagrante par le gouvernement chinois de la souveraineté de notre nation en établissant un poste de police secret au milieu de la ville de New York », affirme Breon Peace lors d’une conférence de presse à Brooklyn.

« Imaginez que la police de New York ouvre un poste de police secret non déclaré à Pékin. »

L’association America ChangLe à New York le 6 octobre 2022. À l’intérieur du bâtiment de l’association se trouve un poste de police chinois à l’étranger, appelé Fuzhou Police Overseas Service Station. (Samira Bouaou/Epoch Times)

Breon Peace explique que les deux accusés avaient établi le poste de police secret à New York à la demande du PCC et mené des programmes de répression transnationaux en coordination avec le ministère de la Sécurité publique du régime.

Par ailleurs, il ajoute que les deux accusés ont cherché à détruire les preuves de la conspiration lorsqu’ils ont découvert que le FBI enquêtait sur le site.

« Conformément aux allégations, les accusés ont reçu pour instruction d’exécuter les ordres [de la Chine], notamment en aidant à localiser un dissident chinois vivant aux États-Unis, et ils ont fait obstruction à notre enquête en supprimant leurs communications avec un fonctionnaire du ministère chinois de la Sécurité publique. »

Outre les accusations de complot et d’obstruction à la justice, les documents judiciaires allèguent que Lu Jianwang a travaillé pour le régime du PCC aux États-Unis depuis au moins 2015.

L’enquête révèle que Lu Jianwang entretenait une « relation de confiance de longue date » avec les autorités chinoises, selon la plainte.

Lors de la visite de Xi Jinping aux États-Unis en 2015, il a été demandé à Lu Jianwang d’organiser des contre-protestations aux manifestations du groupe spirituel Falun Gong, qui est lourdement persécuté en Chine depuis 1999.

Le consulat de Chine à New York a demandé à Lu Jianwang de publier des documents dans des journaux à l’encontre du Falun Gong, ce qu’il a démenti fermement. Mais Lu Jianwang a avoué qu’il avait aidé des membres de son association à se rendre en bus à Washington.

« Chaque membre de l’association recevait 60 dollars (55 €) du consulat. Chaque bus avait un point de contact qui versait l’argent du consulat », indique-t-il aux enquêteurs, selon les termes de la plainte. « Les gens ne venaient pas seulement de New York, mais aussi de Philadelphie. Plusieurs centaines de personnes partaient à chaque fois. »

Lu Jianwang a reçu une décoration du régime en guise de remerciement pour ses efforts, selon les documents déposés.

Plus tard, Lu Jianwang a aidé à coordonner des menaces de violence à l’encontre d’un dissident chinois et de sa famille, dans le but de le forcer à retourner en Chine pour y être arrêté par les autorités du PCC, selon les documents judiciaires.

Lu Jianwang a également engagé un autre agent par l’intermédiaire du poste de police secrète pour « traquer un résident américain sur le sol américain » et le réduire au silence au nom du régime afin de « protéger sa vision autoritaire du monde », révèle Breon Peace.

En « ciblant les membres de la diaspora chinoise » par l’utilisation illicite de postes de police secrets, les deux hommes ont « violé de manière répétée et flagrante la souveraineté de notre nation », conclut Breon Peace.

Dans deux affaires distinctes, le ministère de la Justice a annoncé qu’il inculpait 40 fonctionnaires et policiers chinois pour avoir mené une campagne de harcèlement coordonnée contre des Chinois vivant à New York et ailleurs aux États-Unis. Tous les accusés dans ces affaires résident actuellement en Chine.

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