Femme enceinte tuée en forêt : la cagnotte pour aider son chien Curtis a-t-elle été détournée ?

Par Paul Tourège
24 janvier 2020 13:15 Mis à jour: 25 janvier 2020 09:28

Quelques semaines après l’ouverture d’une cagnotte en ligne destinée à récolter des fonds afin de prendre en charge les émoluments d’un avocat engagé pour défendre Curtis ainsi que le coût d’une structure spécialisée pouvant accueillir le canidé, un imbroglio oppose le compagnon d’Élisa Pilarski à la personne à l’origine de cette initiative.

Le 28 décembre, Christophe Ellul, le compagnon d’Élisa Pilarski, expliquait dans un billet publié sur Facebook qu’une cagnotte en ligne avait été ouverte afin de récolter des fonds pour engager un avocat destiné à s’occuper de Curtis, le chien que promenait la jeune femme enceinte de six mois le jour où elle a été retrouvée morte sur un chemin forestier de la commune de Saint-Pierre-Aigle (Aisne).

Sous réquisition judiciaire dans une fourrière de Beauvais (Oise) depuis le 16 novembre, Curtis doit faire l’objet d’une évaluation comportementale par un ou plusieurs vétérinaires.

Selon une information du Parisien publiée le 23 janvier, le canidé aurait mordu deux personnes depuis le jour du drame : le conjoint d’Élisa Pilarski contre lequel il se serait retourné pendant que celui-ci était entendu par les gendarmes peu après les faits, ainsi qu’une bénévole de la fourrière de Beauvais où il a été enfermé.

Lancée par une amie du conjoint d’Élisa Pilarski, la cagnotte en ligne devait permettre de financer les émoluments d’un avocat afin que celui-ci puisse obtenir le transfert de Curtis dans une structure plus adaptée que la fourrière de Beauvais.

« La cagnotte qui a été créée pour l’avocat de Curtis a été faite par une amie (Marjo Tortosa) avec mon accord, dans un but bienveillant, à savoir: montrer le soutien porté à Curtis. Cet élan de solidarité nous touche en ces temps difficiles et je remercie toutes les personnes mobilisées. Nous serons complètement transparents sur l’utilisation de cette cagnotte. Cela ne fera pas revenir ma femme et mon fils, mais cela aidera énormément Curtis, et je sais qu’elle l’aurait voulu », expliquait Christophe Ellul à l’époque.

S’il indiquait qu’il avait donné son accord au moment de la création de la cagnotte, un imbroglio autour des fonds récoltés semble désormais opposer le compagnon d’Élisa Pilarski à la personne à l’origine de cette initiative.

« La cagnotte a dépassé largement nos espérances et nous pouvons assurer la défense de Curtis, ainsi que soutenir la structure spécialisée qui le prendrait en charge. Mais voila, nous ne pouvons toujours pas régler les avocats ni la structure qui devrait l’accueillir car Marjo Tortosa, la personne à qui nous avons demandé de créer la cagnotte, s’est permis de se l’approprier au moment où nous avons voulu débloquer l’argent. Malgré de nombreuses mises en garde des avocats et de différentes structures de la protection animale, nous lui avons fait confiance et nous le regrettons. À la suite de cela, nous avons eu un différend », a précisé le compagnon d’Élisa Pilarski dans un billet publié sur Facebook le 22 janvier.

« Elle s’est appropriée le deuil d’Élisa et Enzo [l’enfant que la jeune femme portait au moment de son décès, ndlr] sur les réseaux de façon très malsaine et elle est devenue très intrusive dans notre vie privée ainsi que dans celle d’Élisa, qu’elle ne connaissait pas. Elle a profité de ma tristesse pour me faire part de ses soi-disant dons de voyance et ce, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, comme quoi Élisa était avec elle et voulait communiquer avec moi », ajoute-t-il.

« À la suite d’une demande d’information des avocats sur elle, une enquête a été réalisée et fait part de son déséquilibre psychologique et de sa malhonnêteté. Le brigadier de gendarmerie a précisé qu’elle n’en était pas à son coup d’essai et que de nombreuses plaintes ont été déposées à son encontre. Elle souhaite aujourd’hui disposer de l’argent de cette cagnotte et parle de restituer l’argent aux donateurs ou de la verser à des associations de protection animale. Aujourd’hui, une procédure va être engagée avec Leetchi par le biais de la famille », poursuit Christophe Ellul.

La personne à l’origine de la cagnotte se défend

De son côté, la personne à l’initiative de la cagnotte a donné sa propre version des faits sur Facebook, affirmant qu’elle avait demandé à Leetchi de débloquer les fonds récoltés – soit environ 6800 euros – afin de les virer sur le compte de la sœur de Christophe Ellul et que la plateforme avait refusé.

Dans un long billet publié le 22 janvier, elle n’hésite pas à pointer du doigt le comportement du conjoint d’Élisa Pilarski et estime qu’on essaie de lui « faire porter le chapeau ».

« Curtis est en fourrière car c’est un chien qui ne devrait pas exister en France. Et ça n’a rien à voir avec le drame ni les test ADN. Christophe s’est séparé de ses propres chiens dès le début. Il n’a jamais été voir Curtis. Il y a trois semaines, il voulait tout lâcher. Toute cette histoire n’est que mensonges à gogo », soutient la dénommée Marjo Tortosa.

« Voila pour la chronologie. Nous ne devions rien dire pour Curtis, mais je suis obligée aujourd’hui de dire les choses… Curtis est en fourrière à cause de Christophe ! et pas à cause des chasseurs ou autres ! Voila aussi pourquoi l’aide des grandes associations comme la FBB et SPA a été refusée », ajoute-t-elle.

Contactée par les journalistes de L’Union, la plateforme Leetchi a répondu le 23 janvier en fin de journée.

« Le bénéficiaire de la cagnotte n’ayant pas été indiqué précisément lors de la création de la cagnotte, notre équipe de lutte contre la fraude, en charge de s’assurer de la véracité des cagnottes et du transfert des fonds vers le bénéficiaire légitime d’une collecte, a procédé aux vérifications nécessaires auprès de la créatrice et des proches d’Élisa Pilarski. Ces vérifications ayant été réalisées, les fonds collectés seront bien versés au bénéficiaire légitime de la collecte en accord avec la créatrice et les proches », a indiqué la plateforme.

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