Femme enceinte tuée en forêt : l’avenir du chien d’Élisa Pilarski toujours incertain

Par Paul Tourège
3 janvier 2020 15:09 Mis à jour: 3 janvier 2020 15:12

Près d’un mois et demi après le décès tragique de la jeune femme enceinte de six mois, le chien qu’elle promenait le jour du drame est toujours placé dans une fourrière de Beauvais.

Sous réquisition judiciaire depuis le 16 novembre, Curtis, le chien que promenait Élisa Pilarski lorsqu’elle a été découverte sans vie sur un chemin forestier de la commune de Saint-Pierre-Aigle (Aisne), se trouve toujours dans une fourrière de Beauvais (Oise).

« Depuis quelques semaines nous communiquons peu à propos de Curtis, pensant que ses intérêts étaient défendus. Mais aujourd’hui, nous faisons face à un manque d’information le concernant et cela nous pousse à nous remobiliser pour lui. En effet, Curtis est actuellement sous réquisition judiciaire à la fourrière de Beauvais », a indiqué Christophe Ellul, le compagnon d’Élisa Pilarski, dans un billet publié sur Facebook le 26 décembre.

« Nous essayons de le transférer de cette fourrière depuis le début, auprès d’une structure spécialisée dans la réadaptation de chiens traumatisés suivant des méthodes positives, afin qu’il puisse bénéficier d’un environnement serein et mieux adapté à sa situation. Ce transfert a été mis en attente, et aujourd’hui Curtis n’a toujours pas pu être pris en charge comme il se doit », ajoute-t-il.

« Nous ne recevons plus de nouvelles et nos doutes se portent sur l’état psychologique de Curtis, ayant perdu tous ses repères, vécu un lourd traumatisme, confiné en box entouré de chiens qui aboient toute la journée… comment espérer une évaluation objective dans un tel contexte. Sachant qu’il en va de sa vie, nous ne pouvons plus rester dans le silence. Curtis a des droits et nous comptons les faire entendre avec l’aide d’un avocat engagé dans la cause animale », poursuit Christophe Ellul.

Une amie du conjoint d’Élisa Pilarski lance une cagnotte pour Curtis

Compte tenu du secret de l’instruction, la société en charge de la fourrière en question, qui est par ailleurs régulièrement saisie de ce genre de mission selon les journalistes de L’Union, ne communique pas au sujet du canidé.

D’après le quotidien régional, Curtis « ferait toutefois l’objet d’un traitement particulier ». L’animal n’aurait ainsi ni « le droit de sortir » ni le droit « d’être vu », et ce, afin d’« être protégé de l’extérieur ».

L’Union précise que Curtis doit également « faire l’objet d’une évaluation comportementale sans que l’on sache précisément quand elle doit être effectuée ».

Une information confirmée par le conjoint d’Élisa Pilarski dans son billet en date du 26 décembre : « On nous a parlé de quarantaine à la suite de ses blessures, mais un incident indépendant du drame aurait entraîné une procédure de chien mordeur et il doit prochainement passer une évaluation comportementale. »

Émue par le sort réservé au chien, une amie de Christophe Ellul a décidé de lancer une cagnotte en ligne afin de lui venir en aide et de pourvoir notamment aux frais de l’avocat que le conjoint d’Élisa souhaite engager pour faire sortir Curtis de la fourrière de Beauvais.

« La cagnotte qui a été créée pour l’avocat de Curtis a été faite par une amie (Marjo Tortosa) avec mon accord, dans un but bienveillant, à savoir : montrer le soutien porté à Curtis. Cet élan de solidarité nous touche en ces temps difficiles et je remercie toutes les personnes mobilisées. Nous serons complètement transparents sur l’utilisation de cette cagnotte. Cela ne fera pas revenir ma femme et mon fils, mais cela aidera énormément Curtis, et je sais qu’elle l’aurait voulu », précise M. Ellul dans un billet publié sur Facebook le 28 décembre.

Le 3 janvier, la cagnotte en ligne avait déjà atteint 4000 euros, dépassant l’objectif de 3500 euros fixé initialement.

Les résultats des prélèvements génétiques pas connus avant février

Plus d’un mois et demi après le drame survenu en forêt de Retz, les enquêteurs du Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Creil poursuivent leurs investigations dans le cadre de l’information judiciaire ouverte par le procureur de la République de Soissons du chef « d’homicide volontaire par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement résultant de l’agression commise par des chiens ».

Si le parquet a ordonné des prélèvements ADN et salivaires sur 67 chiens – les 5 animaux d’Élisa Pilarski et de son compagnon ainsi que les 62 chiens de l’équipage Le Rallye La Passion, qui organisait une chasse à courre dans la forêt de Retz le jour des faits –, les résultats ne sont pas attendus avant plusieurs semaines.

Interrogée par les journalistes de L’Union à la mi-décembre, la mère d’Élisa Pilarski indiquait que les résultats des prélèvements génétiques ne devraient ainsi pas être connus avant le mois de février.

Une longue attente qui s’explique notamment par la spécificité des analyses et le nombre de sujets concernés.

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