Femme enceinte tuée en forêt : un chasseur de l’équipage présent le jour du drame évoque sa rencontre avec le compagnon d’Élisa

Par Paul Tourège
21 novembre 2019 16:59 Mis à jour: 21 novembre 2019 20:46

Membre de l’équipage de vènerie Le Rallye La Passion, Jean-Michel Camus a donné des détails sur sa rencontre avec le compagnon d’Élisa Pilarski en forêt de Retz dans l’après-midi du 16 novembre.

Quelques jours après la découverte du cadavre d’Élisa Pilarski sur un chemin forestier de la forêt domaniale de Retz (Aisne), l’un des veneurs de l’équipage Le Rallye La Passion ayant participé à la chasse à courre organisée le jour du décès de la jeune femme de 29 ans a relaté sa rencontre avec le compagnon de la victime.

« Ce monsieur était sur un chemin et il criait, ce qui est surprenant pour un veneur, donc je suis allé vers lui, pensant qu’il avait un problème », a expliqué Jean-Michel Camus aux journalistes de BFMTV.

« Il m’a dit : ‘Je cherche mon chien, faites attention à vos chiens car le mien est très dangereux’. Ce qui m’a laissé un peu sceptique, je lui ai répondu que nos chiens n’étaient pas méchants, mais lui m’a répété que ses chiens étaient ‘très, très méchants’ », poursuit le veneur.

« C’est le seul moment où j’ai eu un entretien avec lui. Il est reparti de son côté et je suis reparti du mien. S’il m’avait dit : ‘Je cherche ma femme !’ par exemple, ou : ‘Il y a un problème !’, je pense que nous aurions arrêté la chasse pour l’aider », ajoute-t-il.

« Et je peux vous dire que nous n’avons pas entendu autre chose à ce moment-là que les cris de ce monsieur. La chasse s’est déroulée tout à fait normalement », conclut Jean-Michel Camus.

« Je connais nos chiens, ce sont des chiens extrêmement affectueux »

Pour Pierre de Roüalle, président de la société de vènerie qui représente les adeptes de la chasse à courre en France, il est peu probable que les chiens de l’équipage présent dans la forêt de Retz le jour où Élisa Pilarski a perdu la vie après avoir été mordue par un ou plusieurs canidés puissent avoir quelque chose à voir dans son décès.

« Jamais de mémoire de vènerie, il n’y a eu des faits agressifs envers l’homme, où que ce soit », a affirmé M. de Roüalle sur franceinfo.

« D’un point de vue chronologie des faits, tout laisse penser que la chasse soit passée là presque une heure après. Deuxième chose, le vétérinaire n’a observé aucune trace de bagarre, de morsure sur nos chiens, contrairement, il semblerait, à celui de cette dame qui a été très largement blessé et euthanasié tellement il a été blessé. Nos chiens, de notre côté, n’ont aucun signe qui laisse penser qu’il y aurait eu une bagarre », observe le président de la société de vènerie.

« Je vous rappelle qu’il y a 18000 chasses par an, depuis des décennies. Cette histoire est dramatique, mais je pense que la société de vènerie et l’équipage en question ne sont pas concernés. Je suis extrêmement serein, ça me paraît impossible que nos chiens soient impliqués directement là-dedans », a-t-il ajouté.

« Je connais nos chiens, ce sont des chiens extrêmement affectueux », souligne Pierre de Roüalle.

« J’ai vu le ventre de ma femme car elle a été déshabillée entièrement »

Interrogé par BFMTV, le compagnon d’Élisa Pilarski a pour sa part assuré que la jeune femme enceinte de six mois l’avait contacté le 16 novembre pour lui exprimer son inquiétude, alors qu’elle promenait l’un des chiens du couple dans la forêt de Retz.

« […] Elle a pris Curtis, je n’étais pas au courant qu’elle allait le sortir, puis elle m’a envoyé un message en m’expliquant ce qui se passait, en me disant qu’elle était inquiète et qu’il y avait beaucoup de chiens », raconte le conjoint de la victime.

« J’étais au travail, je captais mal, il me fallait 45 min pour revenir. Je l’ai cherchée, j’ai vu son 4×4, j’ai croisé des chiens de chasse, un cavalier. J’ai appelé Curtis et c’est là qu’il m’a prévenu en aboyant. Quand je vais pour regarder dans le précipice, je vois une trentaine de chiens arriver sur moi, donc je m’écarte. […] Je me suis rapproché, j’ai vu le ventre de ma femme car elle a été déshabillée entièrement. […] J’ai pris Curtis dans la voiture et j’ai été voir des voisins qui ont appelé la police », ajoute-t-il.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Soissons. Averti que le commandant de la gendarmerie de l’Aisne avait lui-même participé à la chasse à courre organisée par l’équipage du Rallye La Passion, le procureur de la République a décidé de confier les investigations à la brigade de recherches de la gendarmerie d’Amiens (Somme).

Des prélèvements ADN ont été effectués sur plusieurs dizaines de chiens afin de tenter d’identifier le ou les animaux susceptibles d’avoir mordu Élisa Pilarski aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête, provoquant une hémorragie qui s’est malheureusement avérée fatale pour la jeune femme.

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