Les fondations légendaires de la civilisation chinoise : l’empereur Yao et le Grand Déluge

16 juin 2016 09:49 Mis à jour: 31 juillet 2016 10:33

À travers une série d’articles, Epoch Times revient sur les fondations de la civilisation chinoise, exposant la vision du monde dans la Chine traditionnelle. Cette série suivra le déroulement de l’histoire chinoise, en montrant comment des figures clés ont aidé à la création de la culture chinoise, de ces arts et coutumes inspirés par le divin. Cette partie présentera le déluge dont parlent les anciennes légendes chinoises.

Dans les dernières années du règne de l’empereur Yao, le monde fut dévasté par de violentes tempêtes et des inondations, comme cela est décrit dans les récits mythologiques de la Chine et dans de nombreuses cultures à travers le monde.

Le Livre des monts et des mers, une série de récits mythologiques compilés durant la Période des Royaumes combattants, il y a près de 2500 ans, décrit le déluge comme un incroyable assaut des vagues et de la pluie.

Une grande mer venant de l’Ouest a recouvert les montagnes de la Chine occidentale et de la Mongolie intérieure. Les eaux sont arrivées jusque dans le fleuve Jaune et au cœur de la Chine. Les champs et les habitations ont été submergés et détruits. De nombreuses personnes ainsi que le bétail ont péri noyés.

Les légendes sur le Grand Déluge autour du monde

On retrouve des similarités dans les descriptions du déluge rapportées dans de nombreuses légendes et mythes autour du monde. Un thème récurrent est le désastre infligé à l’humanité comme châtiment divin pour sa dégénérescence morale, les personnes bonnes et honnêtes formant la minorité survivante.

Les dégâts faits aux civilisations du monde entier ont été colossaux. Les légendes occidentales décrivent l’annihilation de la culture existante, tandis que le Classique des documents chinois, généralement attribué à Confucius, considère le déluge comme la ligne de démarcation entre l’histoire et la préhistoire.

Le Déluge par Michel-Ange. (Domaine public)
Le Déluge par Michel-Ange. (Domaine public)

Dans la Genèse de la Bible, il est écrit : « L’Éternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la Terre et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal… Et l’Éternel dit : ‘’J’exterminerai de la face de la Terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles et aux oiseaux du ciel’’ ».

Avant l’avènement du Christ, les anciens Grecs croyaient que Zeus avait décidé de noyer l’humanité avec une vague massive lorsqu’il vit que celle-ci devenait cruelle et ignorait les critères de justice et de propriété.

Dans le livre de l’histoire de la Création maya, le Popol Vuh, il est indiqué que les humains ont été créés par les dieux au commencement du monde, mais qu’ils sont plus tard devenus ignorants de leurs créateurs et ont osé leur manquer de respect. Cela a amené l’inondation légendaire rapportée dans cette culture.

L’Histoire du Grand Déluge, un poème épique transmis dans la minorité ethnique Yi dans le Sud de la Chine, raconte une histoire similaire de la Création, de la dégénérescence morale et de la destruction nécessaire des êtres humains. Seules, quelques personnes dignes sont restées pour rebâtir la civilisation.

Des contes populaires de l’ethnie coréenne du Nord-Est de la Chine parlent de comment un frère et une sœur ont survécu à l’inondation en s’enfuyant au sommet du mont Paektu, aujourd’hui à la frontière entre la Chine et la Corée du Nord.

Une petite minorité ethnique en Chine, le peuple Lhoba, réside dans la région tibétaine à une altitude moyenne de 3 000 mètres. Il n’a pas été trouvé de légendes de déluge dans leur culture du fait de leur hauteur les préservant des flots.

Yao affronte le désastre

À l’époque de Yao, la Chine était divisée en neuf royaumes. Tout autour, il y avait les « quatre mers » et les « huit déserts ». Des annales du XIIe siècle rapportent que la capitale de Yao se tenait dans le royaume de Ji.

Faisant face aux désastres ravageant son empire, Yao chercha des personnes aptes à contrôler les eaux. Huan Dou, l’un des ministres malhonnêtes d’avant l’ascension de Yao sur le trône, recommanda son ministre du travail, Kong Ren.

L’empereur resta impassible et déclara : « Kong Ren est un homme aux mots rusés. Il apparaît comme agréable mais est opiniâtre sous les apparences. Il peut être superficiellement respectueux et prudent, mais il agit en opposition à la Voie et repousse les dieux. Il ne peut pas être assigné à contrôler l’inondation. »

Malheureusement, fit remarquer le ministre de l’Agriculture Hou Ji, il n’y avait personne de disponible avec les compétences nécessaires pour accepter cette tâche et Yao fut forcé d’assigner Kong à cette position.

Yao envoya par la suite Hou Ji au mont Kunlun, où résident les êtres divins. Là-bas, il rencontra la Reine Mère de l’Ouest, qui l’informa que le déluge était un événement décidé par les dieux.

 

Une représentation de la Reine Mère de l'Ouest (Kimbell Art Museum/Domaine Public)
Une représentation de la Reine Mère de l’Ouest (Kimbell Art Museum/Domaine Public)

Dans le même temps, expliqua la déesse, les clés du salut de l’homme se trouvent aussi dans les mains des dieux. Dans le mystérieux voyage du ciel et de la terre, la providence suit un destin prédestiné.

Des gens observant les eaux de la crue relâchées dans le Fleuve Jaune le 23 juillet 2013. (STR/AFP/Getty Images)
Des gens observant les eaux de la crue relâchées dans le Fleuve Jaune le 23 juillet 2013. (STR/AFP/Getty Images)

La montagne flottante de Yao

Dans les légendes populaires chinoises à propos de la Crue des hautes eaux, il est dit que les eaux atteignirent la passe de Mengmen (aujourd’hui le comté de Ji dans la province du Shanxi) et que les cours des fleuves Huai et Yangsté se rejoignirent.

L’Encyclopédie impériale de l’ère Taiping éditée durant la dynastie Song, rapporte que « dans l’État de Ji, il y avait une montagne appelée Fushan [signifiant « la montagne flottante »]… dans les temps anciens les gens y attachaient leurs bateaux sur ses flancs, à des crochets brisés qui peuvent encore être vus aujourd’hui. »

Seule la montagne elle-même, flottant au-dessus des flots, est restée au sec. Comme l’empereur Yao y a séjourné pour éviter l’inondation diluvienne, elle a été nommée le mont Yao.

De nos jours, il y a toujours un comté de Fushan dans la province montagneuse du Shanxi, au Nord de la Chine.

Hou Ji réprime la révolte San Miao

Le peuple San Miao, résidant dans un territoire clé entre les grands lacs de la Chine centrale, étaient les descendants de Chi You, un effrayant chef tribal d’antan. Le peuple San Miao était relié au peuple moderne Hmong, du Sud de la Chine et de l’Asie du Sud-Est.

Art chinois primitif représentant une bataille contre Chi You. Le chef tribal est la grande figure au centre droit. (Domaine Public)
Art chinois primitif représentant une bataille contre Chi You. Le chef tribal est la grande figure au centre droit. (Domaine Public)

Les régents étaient Huan et son fils, tous deux des hommes violents et malveillants qui détruisaient les pratiques traditionnelles. Ils avaient prévu de se rebeller depuis longtemps et la crue des  eaux leur a donné cette chance. La Chine en proie au chaos en raison des inondations, Huan Dou a mené le puissant peuple San Miao en rébellion. Les forces de l’escroc ont attaqué ses voisins plus faibles et ont saisi leurs terres.

Hou Ji a été mandaté pour réprimander Huan Dou et le peuple San Miao. Il a affronté les rebelles dans une bataille décisive à Danshui, où ils ont été sévèrement battus. Après la capitulation des rebelles, Huan Dou a été exilé au mont Chong. La tyrannie et la torture ont été abolies dans la région de San Miao et les victimes du soulèvement ont regagné leur terre.

Version originale : Legendary Foundations of Chinese Civilization: Emperor Yao and the Great Flood

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