La Première ministre présente sa feuille de route, sans loi sur l’immigration

Par Epoch Times avec AFP
27 avril 2023 08:53 Mis à jour: 27 avril 2023 08:55

La Première ministre Élisabeth Borne a présenté mercredi sa feuille de route pour les « cent jours d’apaisement » et « d’actions » décrétés par le président Emmanuel Macron, qui comprend un large éventail de mesures « concrètes », mais pas de projet de loi sur l’immigration.

Dans une adresse aux Français le 17 avril, le président français  — réélu il y a un an — s’est donné « cent jours » pour mener de nouveaux chantiers et apaiser le pays, avec un « premier bilan » le 14 juillet, jour de la fête nationale. Ce programme vise à tenter de tourner la page de la réforme très contestée des retraites, qui a fait passer l’âge de départ de 62 à 64 ans, et fragilisé l’exécutif.

À l’issue du conseil des ministres, Mme Borne a détaillé mercredi diverses mesures : « je ne crois qu’aux résultats. Nous devons en obtenir dans tous les domaines, et je souhaite qu’ils soient concrets, tangibles, visibles pour les Français ».

Un foisonnement d’annonces gouvernementales

Assorti d’un dossier de presse de 35 pages, le plan gouvernemental comprend des mesures ou annonces de calendrier ou de méthode de travail dans de nombreux domaines : projet de loi « industrie verte » présenté mi-mai, textes sur le « plein emploi » et sur le « partage de la valeur » dans le même délai, projet de loi justice examiné avant l’été, loi d’orientation agricole à l’automne, « accompagnement personnalisé » à venir pour la rénovation thermique des logements ou encore augmentation des places d’infirmières dans les instituts de formation.

Absente, l’immigration est un sujet de discorde

Mme Borne a toutefois annoncé que le projet de loi sur l’immigration voulu par M. Macron ne serait finalement pas présenté dans l’immédiat, faute de majorité au Parlement, repoussant à l’automne un hypothétique texte aux contours vagues.

« Aujourd’hui, il n’existe pas de majorité pour voter un tel texte, comme j’ai pu le vérifier hier en m’entretenant avec les responsables (du parti de droite Les Républicains) », dont l’apport est indispensable au gouvernement qui ne dispose à l’Assemblée nationale que d’une majorité relative, a-t-elle reconnu.

Le gouvernement décide d’agir sans attendre une loi

Par ailleurs, « ça n’est pas le moment de lancer un débat sur un sujet qui pourrait diviser le pays », a ajouté Mme Borne. Aucun « aveu d’impuissance », a assuré le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.

Et pour montrer que l’exécutif agit sur cette « priorité » sans attendre une loi, elle a annoncé la mobilisation « dès la semaine prochaine » de « 150 policiers et gendarmes supplémentaires » à la frontière italienne, pour faire « face à une pression migratoire accrue ».

Une feuille de route très critiquée par les oppositions

Les oppositions ont vivement critiqué la feuille de route de Mme Borne, la jugeant « sans souffle » et « creuse ».

« Quand un gouvernement ne peut plus gouverner, même pour des décisions stupides, faute de majorité, c’est qu’il doit s’en aller lui et ses réformes », a ainsi estimé le leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon sur Twitter. Le communiste Ian Brossat a déploré de son côté un « blabla technocratique », regrettant qu’il n’y ait « rien de concret sur les salaires et le pouvoir d’achat » et « pas un mot sur la réforme des retraites ».

« Le niveau d’impuissance et de renoncement de la Première ministre est terrifiant », a jugé pour sa part le député de droite Aurélien Pradié, membre du parti Les Républicains. « Emmanuel Macron et Élisabeth Borne n’ont plus rien à dire ni à proposer aux Français. Il n’y a plus de gouvernement à la tête de la France, seulement une administration des affaires courantes », a jugé pour sa part la patronne des députés d’extrême-droite, Marine Le Pen.

Délicate tentative de renouer avec les Français

L’exécutif tente également de se relancer alors que perdure la contestation contre la réforme des retraites, et que les syndicats tenteront une nouvelle démonstration de force dans la rue à l’occasion du 1er mai.

Depuis la promulgation de cette réforme, M. Macron s’est lancé dans une série de déplacements pour vanter son action et tenter de renouer avec les Français. Mais ces déplacements sont accompagnés à chaque fois de manifestations d’opposants et de concerts de casseroles, comme pour la plupart des visites des ministres sur le terrain.

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