Gaza: un premier navire chargé de vivres est parti de Chypre

Par Epoch Times avec AFP
12 mars 2024 13:30 Mis à jour: 12 mars 2024 13:45

Un premier navire espagnol chargé de vivres a quitté Chypre mardi pour la bande de Gaza assiégée, où la population au bord de la famine attend désespérément de l’aide après plus de cinq mois de guerre entre Israël et l’organisation terroriste Hamas.

Face à l’urgence humanitaire dans la bande de Gaza, où Israël a imposé un siège total depuis le début de la guerre, l’Union européenne veut mettre en place une voie maritime depuis Chypre, le pays de l’UE le plus proche des côtes du Moyen-Orient.

200 tonnes de vivres

Un premier bateau appartenant à l’ONG espagnole Open Arms a quitté mardi matin le port de Larnaca, distant d’environ 370 kilomètres de Gaza, en empruntant ce couloir. Sa cargaison de 200 tonnes de vivres doit être distribuée à Gaza par l’organisation du chef hispano-américain José Andrés, World Central Kitchen, qui a déjà des équipes à Gaza et s’est chargée de construire une jetée pour débarquer l’aide.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a vu dans le départ de ce navire « un signe d’espoir ». « Nous allons travailler dur pour que beaucoup d’autres bateaux suivent », a-t-elle ajouté sur le réseau social X. « Le temps presse » pour éviter la famine dans le nord de la bande de Gaza, « en proie à une catastrophe humanitaire » faute d’aide alimentaire suffisante, a averti la directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, Cindy McCain.

Dans le nord du territoire, « plus de 2000 employés des services de santé ne sont pas en mesure de trouver de quoi manger pour rompre le jeûne » du ramadan, a affirmé le ministère de la Santé du Hamas.

L’aide au compte-gouttes

Ces derniers jours, plusieurs pays ont commencé à parachuter des cargaisons d’aide sur la bande de Gaza. Un navire militaire américain a également quitté samedi les États-Unis avec le matériel nécessaire à la construction d’une jetée.

L’aide internationale, soumise au feu vert d’Israël, n’entre qu’au compte-gouttes dans la bande de Gaza, un territoire de 2,4 millions d’habitants où l’ONU redoute une famine généralisée. Cette aide arrive principalement depuis l’Égypte par le poste-frontière de Rafah mais son acheminement dans le nord est rendu presque impossible par les pillages, les combats et les destructions. Selon l’ONU, environ 300.000 personnes sont menacées de famine dans cette partie du territoire.

En dépit de nouvelles discussions début mars au Caire, les États-Unis, le Qatar et l’Égypte, les trois pays médiateurs, ne sont pas parvenus à arracher un accord de trêve accompagné d’une libération des otages retenus à Gaza depuis le début de la guerre. Selon Israël, 130 otages se trouvent encore à Gaza, dont 31 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées le 7 octobre.

Pendant la nuit, selon un journaliste de l’AFP dans la bande de Gaza, des bombardements israéliens ont visé Rafah, refuge pour des centaines de milliers de déplacés dans le sud du territoire, ainsi que la ville voisine de Khan Younès et la ville de Gaza, dans le nord.

« Nous les aurons tous »

Lundi, l’armée a annoncé une frappe aérienne dans la nuit de samedi à dimanche contre le numéro 2 de la branche armée du Hamas, Marwan Issa, dans le centre de la bande de Gaza, sans pouvoir dire s’il avait été tué. « Nous les aurons tous », a lancé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en parlant des autres chefs du mouvement islamiste.

Pour parvenir à la « victoire totale » contre le Hamas, Benjamin Netanyahu a annoncé une prochaine offensive terrestre sur Rafah, une ville collée contre la frontière fermée avec l’Égypte où sont massés, selon l’ONU, près d’un million et demi de Palestiniens.

Cette perspective a suscité des avertissements répétés de la communauté internationale, notamment des États-Unis, le principal allié d’Israël, qui ont haussé le ton ces derniers jours en réclamant un cessez-le-feu et l’entrée d’une aide humanitaire accrue.

Le bureau qui coordonne l’ensemble des agences américaines de renseignement (ODNI) a affirmé lundi qu’Israël « serait probablement confronté pendant les années à venir à une résistance armée du Hamas », tout en soulignant les risques d’escalade régionale impliquant notamment le Hezbollah libanais. Le mouvement islamiste libanais, allié du Hamas, a affirmé mardi avoir lancé « plus de 100 roquettes » sur des positions militaires israéliennes, « en réponse » à des frappes aériennes sur Baalbek, dans l’est du Liban.

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