GB: espérant des élections, Boris Johnson revoit sa stratégie après plusieurs revers

Par Epochtimes.fr avec AFP
5 septembre 2019 11:36 Mis à jour: 5 septembre 2019 11:54

Après avoir vu ses plans balayés par la Chambre des Communes, le Premier ministre britannique Boris Johnson revoit jeudi sa stratégie, dans l’espoir que des élections anticipées puissent encore être organisées et lui donner une nouvelle majorité.

Mercredi, les députés ont voté une proposition de loi lui imposant de demander à l’Union européenne un nouveau report de trois mois du Brexit, actuellement prévu le 31 octobre, et ont rejeté sa proposition d’organiser des élections anticipées le 15 octobre pour sortir de l’impasse.

Bien que Boris Johnson accuse ce texte, destiné à éviter un « no deal », de « saborder » ses négociations avec l’Union européenne, le gouvernement s’est « engagé » à laisser la proposition de loi « suivre toutes les étapes en cours » à la Chambre des Lords (chambre haute du Parlement), a tweeté le groupe parlementaire du Parti travailliste, principale formation d’opposition.

-Suspension  du Parlement à partir de la semaine prochaine-

L’opposition redoutait qu’à la Chambre des Lords, les alliés de Boris Johnson tentent de ralentir l’avancée du texte, en faisant traîner les débats. Or, le temps presse puisque le Premier ministre a décidé de suspendre le Parlement à partir de la semaine prochaine et jusqu’à la mi-octobre, soit deux semaines seulement avant la date du Brexit.

Jeudi, de nombreux journaux consacraient leur Une à un « Boris Johnson acculé » tandis que les tabloïds The Sun et The Daily Mail moquaient Jeremy Corbyn, le chef de l’opposition travailliste, dépeint en « poule mouillée » pour avoir refusé de voter pour des élections.

Les Lords devraient finir d’examiner le texte de loi vendredi. Boris Johnson espère qu’ensuite le Parlement approuvera la tenue d’élections anticipées, le Labour, principal parti d’opposition, ayant conditionné son accord à l’adoption du texte.

-Elections anticipées-

Lors d’un discours qu’il doit prononcer dans l’après-midi dans le Yorkshire (nord de l’Angleterre), le chef du gouvernement défendra ces élections anticipées, accusant Jeremy Corbyn de « lâcheté », a déclaré un porte parole de Downing Street.

Ces élections doivent donner aux Britanniques « l’opportunité de décider ce qu’ils veulent: que Boris aille à Bruxelles et obtienne un accord, ou quitte l’UE sans accord le 31 octobre, ou bien que Jeremy Corbyn arrive à Bruxelles avec sa loi de capitulation, mendiant un nouveau délai créant plus de confusion et acceptant les conditions que Bruxelles impose à notre nation« , a expliqué ce porte-parole.

Prêts à des élections, les Travaillistes s’interrogent sur la date à laquelle les organiser: avant ou après l’échéance du Brexit? « Le problème, c’est que nous n’avons aucune confiance dans le fait que Boris Johnson respecte un engagement ou un accord que nous pourrions conclure », a expliqué John McDonnell, poids lourd du Labour, à la BBC.

Boris Johnson a dit que le gouvernement se plierait à la loi, tout en affirmant qu’il n’accepterait « en aucune circonstance » de demander un nouveau report du Brexit, initialement prévu le 29 mars.

-sommet européen est prévu les 17 et 18 octobre à Bruxelles-

Tout report devra être approuvé à l’unanimité des 27 autres Etats membres de l’Union européenne. Le prochain sommet européen est prévu les 17 et 18 octobre à Bruxelles. La secrétaire d’Etat française aux Affaires étrangères, Amélie de Montchalin, a estimé qu’un nouveau report ne changerait rien au « problème ». « Il faut que (les Britanniques) sachent nous dire ce qu’ils veulent », a-t-elle dit sur Radio Classique.

Boris Johnson se retrouve sans majorité à la Chambre des Communes, après l’exclusion de 21 députés conservateurs modérés,  dont des poids lourds du parti,  qui ont voté avec l’opposition pour contrecarrer sa stratégie sur le Brexit. Il est attaqué sur le terrain politique comme judiciaire. Une audience contre la suspension du Parlement se tient jeudi à la Haute Cour de justice à Londres.

L’ex-Premier ministre conservateur John Major, opposant au retrait de l’UE, s’est joint à cette action en justice intentée par la militante anti-Brexit Gina Miller, qui avait gagné en 2017 une bataille judiciaire pour forcer le gouvernement, alors dirigé par Theresa May, à consulter le Parlement sur le processus de retrait.

Plus de trois ans après le référendum de 2016 qui avait vu les Britanniques voter à 52% pour le Brexit, et à moins de deux mois de l’échéance, Boris Johnson se dit toujours confiant d’obtenir un accord avec l’UE d’ici fin octobre.

« En dépit des fanfaronnades de Boris Johnson sur l’obtention d’un accord, il n’y a pas de vraies négociations en cours à Bruxelles bien que la porte reste ouverte », a tempéré mercredi soir Philippe Lamberts, président des Verts au Parlement européen, après une rencontre avec le négociateur de l’UE Michel Barnier.

 

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