Des pénuries de carburant en raison des ruées à la pompe

Par Epoch Times avec AFP
9 mars 2023 07:28 Mis à jour: 9 mars 2023 09:35

Une ruée à la pompe mais pas de pénurie : près de 6% des stations-service de France étaient à court d’essence ou de gazole mercredi, une situation mise par le secteur pétrolier sur le compte, non pas des grèves mais d’un « emballement » des automobilistes inquiets.

Selon des données publiques analysées par l’AFP, l’Ouest de la France est plus touché que la moyenne nationale, avec environ un quart des stations de Sarthe, d’Indre-et-Loire et du Calvados manquant d’essence ou de gazole. Cette analyse se fonde sur les remontées des stations disponibles sur le site prix-carburants.gouv.fr.

Exemple dans la Creuse où les stations-service de localités comme Dun-le-Palestel, Bonnat, Gouzon ou La Souterraine, ont été prises d’assaut mardi. « Nous n’avions plus de gazole jusqu’en fin de matinée mais maintenant nous avons ce qu’il faut », indiquait-on mercredi à l’Intermarché de Dun-le-Palestel. « Je ne vois pas plus de monde que d’habitude, et pas de pénurie à l’horizon », confiait pour sa part la station-service Avia à Guéret, tandis qu’à La Souterraine, la station TotalEnergies affichait sa sérénité : « Nous sommes ravitaillés normalement ».

Les raffineries sont bloquées mais la production se poursuit encore

Dans la pratique, plus aucune goutte de carburant ne sort des raffineries françaises bloquées à l’appel des syndicats hostiles à la réforme des retraites. La production se poursuit mais, jusqu’à nouvel ordre, le carburant doit donc être stocké sur place. Dans l’immédiat, l’impact est limité sur les 10.000 stations-service de France qui continuent de s’approvisionner dans les 200 dépôts de carburants répartis sur le territoire.

« À la date d’aujourd’hui, il y a plein de carburant sur le territoire national » et « les stations-service continuent d’être livrées normalement », assure Francis Pousse, président du syndicat professionnel Mobilians qui représente 5.800 stations. Si un dépôt est bloqué, « on a assez d’agilité pour aller chercher du carburant ailleurs, même si ça prend plus de temps », dit-il. Mais pour les prochains jours, « tout va dépendre de la poursuite ou pas de la grève, de son intensification ou pas », observe Francis Pousse.

Selon ses propres chiffres, les stations en rupture de stock sont « moins de 5% » et cela tient exclusivement selon lui à un « emballement » des automobilistes qui ont multiplié les pleins de précaution depuis vendredi et « provoqué des surventes de 10 à 30% ». « Certaines stations avaient anticipé en faisant des stocks avant la crise. Mais dans certains points de vente, on a eu des hausses de vente de 50%. Donc, fatalement, il y a un moment donné où il y a une rupture car on ne met pas autant de camions qu’on veut sur la route pour relivrer les stations », explique-t-il.

Aujourd’hui, on est loin de la pénurie d’octobre 2022

Les ruptures de stock restent en tout cas loin des plus de 40% de stations à court de carburant observés lors du pic de la grève des raffineries chez TotalEnergies et Esso-ExxonMobil en octobre, avec des pénuries qui ont été plus graves encore dans certaines régions.

A l’heure actuelle, « on n’a pas de souci particulier, si ce n’est des embarras logistiques », estime également Francis Plan dont la fédération FF3C représente un millier de stations indépendantes.

« Le flux des ventes est supérieur à la normale en raison d’inquiétudes », note-t-il et la tentation de faire rapidement le plein a été renforcée par l’opération de l’enseigne Leclerc proposant du carburant à prix coûtant et dont les stations ont été « très sollicitées durant le weekend », selon lui. Dans les stations qu’il représente, les points noirs se situent en Ile-de-France, Normandie et Pays de la Loire, avec 15% d’entre elles en rupture pour au moins un type de carburant mardi soir.

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