Un groupe de musulmans canadiens demande à Trudeau de s’excuser pour ses commentaires « incendiaires » sur la manifestation supportant les droits des parents

Par Noé Chartier
29 septembre 2023 16:43 Mis à jour: 29 septembre 2023 16:43

Un groupe musulman pancanadien à demandé au premier ministre Justin Trudeau et à d’autres une rétraction et des excuses pour leurs commentaires sur la Marche pour les enfants, du 20 septembre dernier, en affirmant qu’ils ont utilisé leur influence pour « diaboliser injustement des familles » et « aliéner d’innombrables étudiants ».

L’Association musulmane du Canada a publié une déclaration sur la plate-forme X le 25 septembre, affirmant qu’elle « condamne fermement les remarques sur les récentes manifestations faites par certains politiciens, y compris notre premier ministre, ainsi que les déclarations des conseils scolaires, des syndicats et la couverture de certains médias ».

« En qualifiant de haineuses les manifestations pacifiques de milliers de parents inquiets, les dirigeants canadiens et les conseils scolaires créent un dangereux précédent en utilisant leur position d’influence pour diaboliser injustement des familles et aliéner d’innombrables élèves », a déclaré le groupe, qui se présente comme la plus grande organisation musulmane au Canada, avec des divisions dans 13 villes.

Des milliers de personnes ont défilé dans tout le pays pour protester contre l’enseignement de l’idéologie du genre dans les écoles et pour défendre le droit des parents à avoir la primauté sur leurs enfants, au lieu de laisser ce droit entre les mains d’établissements d’enseignement et des gouvernements.

M. Trudeau a publié un message sur les médias sociaux le 20 septembre, le jour coïncidant avec les manifestations dans tout le pays, en écrivant : « Que ce soit clair : la transphobie, l’homophobie et la biphobie n’ont pas leur place dans notre pays. ».

«  Nous condamnons fermement cette haine et ses manifestations, et nous sommes solidaires des Canadiens et Canadiennes 2ELGBTQI+ à travers le pays – vous êtes valables et appréciés. ».

Les syndicats ont également prévu des contre-manifestations à la marche des parents et une vidéoconférence de leurs dirigeants en train de s’organiser a fait l’objet d’une fuite en ligne. Ils ont également déclaré que les parents et les autres personnes qui s’opposent aux programmes d’études sur l’orientation sexuelle et l’idéologie du genre sont haineux.

« Nous avons vu où ils visent et ce qu’ils font, c’est-à-dire les moyens insidieux qu’ils utilisent pour dire qu’ils protègent les enfants, et nous savons que, loin de protéger les enfants, il s’agit en fait d’une attaque contre les enfants et les communautés », a déclaré l’un des organisateurs.

Le député libéral Andy Fillmore a également qualifié les manifestants de « bozos d’extrême droite » qui « défilent dans les rues aujourd’hui sous prétexte de défendre les enfants du Canada ».

« C’est ce que font les fanatiques : ils masquent leur haine sous de fausses causes parce qu’ils savent que nous ne l’accepterons pas pour ce qu’elle est vraiment : de la haine », a-t-il écrit sur X.

L’Association musulmane du Canada (AMC) a déclaré dans son communiqué que des milliers de musulmans et d’autres groupes confessionnels avaient manifesté pour se faire entendre et non pour « semer la division ».

« Les parents devraient avoir le droit absolu de défendre le bien-être de leurs enfants », affirme l’association.

Le groupe affirme que les commentaires du premier ministre et d’autres personnes pourraient conduire à ce que des élèves musulmans soient pénalisés à l’école ou « contraints de participer à des activités qui contredisent leur foi ».

L’AMC demande aux politiciens et aux conseils scolaires de retirer leurs « commentaires profondément incendiaires et qui sèment la discorde » et de s’excuser auprès des parents et des manifestants.

L’AMC indique sur son site web que sa « compréhension de l’islam est celle de l’équilibre et de la modération, de l’engagement constructif dans la société, de l’accent mis sur l’autonomisation personnelle et communautaire, et de la création d’organisations fondées sur des valeurs, comme l’indiquent les écrits du célèbre réformateur, l’imam Hasan Al-Banna ».

M. Al-Banna a fondé les Frères musulmans dans les années 1920, qui sont devenus une organisation religieuse et politique influente dans le monde entier.

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