Guillaume Lepers agressé : un appel à l’Assemblée pour plus de sécurité, soutenu par Bruno Retailleau

Par Emmanuelle Bourdy
25 juin 2025 12:15 Mis à jour: 25 juin 2025 12:15

Agressé en marge de la Fête de la musique, dans la nuit du 21 au 22 juin à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), le député Guillaume Lepers a interpellé le gouvernement sur la violence dans notre société, ce mardi 24 juin à l’Assemblée nationale lors d’une séance de questions au gouvernement. 

Le député de la 3e circonscription du Lot-et-Garonne est apparu ce mardi dans l’hémicycle avec un pansement sur l’arcade sourcilière. Après avoir tenté de s’interposer entre un jeune homme et trois individus qui s’en prenaient à lui, samedi dernier vers 23 heures, il a été à son tour pris à partie par l’un des agresseurs. Il s’en est sorti avec dix jours d’ITT. Lors d’une première apparition publique ce mardi, il s’est exprimé sur la violence qui gangrène désormais aussi bien les grandes villes que les petites communes.

« Cette réalité que des millions de Français vivent au quotidien »

« Samedi dernier, comme vous le voyez, j’ai été frappé alors que je tentais de protéger un jeune homme agressé par trois individus en marge de la Fête de la musique. » C’est en préambule, face à l’Assemblée nationale, ce que Guillaume Lepers a expliqué, sous les applaudissements du groupe de la Droite républicaine.

Sans s’attribuer de mérite pour son acte de bravoure, qu’il a qualifié de « simple geste citoyen », il a pointé le fait qu’« au-delà de [son] cas personnel », il y a « cette réalité que des millions de Français vivent au quotidien, celle d’un climat d’insécurité qui s’installe doucement mais durablement, y compris dans nos territoires ruraux ».

Listant une insécurité qui « s’étend, s’enracine et, malheureusement, commence à se banaliser dans nos territoires ruraux » – telle que « rodéos urbains, refus d’obtempérer, trafic de stupéfiants ou protoxyde d’azote » – le député lot-et-garonnais a ensuite dénoncé « les bagarres de rue », qui « dégénèrent avec une brutalité inédite ».

« Une culture de l’ultra-violence promue sur les réseaux sociaux »

« Ce phénomène inquiétant, aggravé par une culture de l’ultra-violence promue sur les réseaux sociaux, désarme les citoyens et fragilise le lien social », a-t-il encore regretté, avant de déplorer des effectifs sous-dimensionnés dans les rangs des forces de l’ordre et une présence « trop souvent symbolique », malgré leur bonne volonté.

« Sans réactivité, sans dissuasion, sans sanctions visibles, c’est la République qui recule », a-t-il martelé, avant d’appeler le Premier ministre à « donner aux ministères de l’Intérieur et de la Justice les moyens à la hauteur de leurs ambitions, afin que nos territoires ruraux bénéficient enfin des effectifs, des équipements et des outils nécessaires pour faire reculer durablement la délinquance et la violence ».

Le narcotrafic : la racine de cette violence

Bruno Retailleau a ensuite pris la parole, saluant l’acte de courage de Guillaume Lepers et le remerciant d’être intervenu samedi soir, car sans son intervention, la victime tabassée par ces trois individus aurait été « très grièvement blessée ». Il a précisé que les trois agresseurs – deux majeurs et un mineur – ont depuis été interpellés. Ils seront jugés ce jeudi en comparution immédiate, et le ministre de l’Intérieur espère qu’ils seront « lourdement sanctionnés », tout en se demandant ce qu’il adviendra du jeune mineur impliqué dans cette affaire.

Concernant « cette violence qui s’étend partout », Bruno Retailleau recommande d’aller à la racine, qui est le narcotrafic. « Il faudra aussi faire en sorte – et le garde des Sceaux est en train d’y travailler – de durcir la sanction pénale parce qu’au fil des années s’est créé en France une sorte de droit à l’inexécution des peines, et c’est insupportable. » Il a enfin préconisé une « meilleure articulation entre police municipale et police nationale », et a rappelé qu’un texte serait soumis, en juillet prochain, « pour augmenter les prérogatives des policiers municipaux ».

« J’ai décidé, dès cette année, d’avoir dans chaque département des concours de recrutement des policiers adjoints pour que, précisément, ces jeunes puissent servir dans leur propre département, qu’ils n’aient pas peur d’être recrutés pour ensuite être envoyés très loin de chez eux », a-t-il conclu.

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