Haute-Loire : depuis l’installation d’une antenne 4G, la production de lait des vaches d’un agriculteur a chuté de moitié

Par Emmanuelle Bourdy
16 septembre 2021 20:36 Mis à jour: 16 septembre 2021 20:36

Début juillet, à environ 200 mètres de l’exploitation agricole d’un agriculteur de Haute-Loire, une antenne 4G a été installée. L’homme a constaté depuis lors que la production de lait de ses vaches a chuté de moitié. Pour lui, le lien entre les deux ne fait aucun doute.

Depuis qu’une antenne 4G a été installée à moins de 200 mètres de la ferme de Frédéric Salgues, un agriculteur à Mazeyrat-d’Allier dont le cheptel s’élève à environ 200 vaches, la production de lait de ses vaches laitières a diminué de moitié, chiffres à l’appui. De plus, il observe une dégradation flagrante de l’état de santé de ses bêtes, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. « En juin, on était à 4 200 litres environ, 3 000 en juillet puis 2 500 en août. […] Sur le taux protéique, on a perdu 3 ou 4 points donc on perd la prime », se désole l’exploitant.

« Non mais il y en a marre là ! Il faut trouver une solution »

« C’est de pire en pire. Nos bêtes étaient vraiment en forme et on a constaté un amaigrissement, des boiteries, des yeux qui coulent insoignables, des poils piqués… », déplore encore l’agriculteur, affirmant avoir remarqué que ses vaches « se couchent à l’opposé de l’antenne ». Il poursuit : « Elles ne boivent plus. On ne les reconnaissait même pas. Elles étaient amorphes, c’était des zombies. On aurait dit qu’elles marchaient sur des œufs, elles se déplaçaient comme des robots. Les queues ne bougeaient plus. C’est abominable. » « Non mais il y en a marre là ! Il faut trouver une solution », martèle l’exploitant, qui est loin d’être le seul agriculteur à faire de tels constats et « envisage de tout arrêter ».

À la suite de ce problème, l’ANFR (Agence nationale des fréquences) a été mandatée par la Préfecture pour effectuer des mesures sur l’exploitation de Frédéric Salgues et les relevés ont révélé de faibles niveaux d’exposition, bien inférieurs au seuil limite. La direction d’Orange affirme également que les mesures réalisées par ses services se sont avérées inférieures aux valeurs minimales qui doivent être respectées, indique France 3. En outre, sur l’exploitation de cet homme, la chambre d’agriculture a fait venir des bio-géologues et des radiesthésistes, mais aucun n’est arrivé à expliquer les raisons d’un tel phénomène.

Les responsables : les champs électromagnétiques au sens large ?

Philippe Bolo, député MODEM du Maine-et-Loire, pense que le problème ne vient pas uniquement des antennes 4G et selon lui, les responsables « sont les champs électromagnétiques au sens large ». « Il peut y avoir, dans l’environnement de l’exploitation agricole, une installation en lien avec l’électricité, qui en produit ou qui en consomme, qui peut perturber les animaux. Pour autant, ça ne veut pas dire que c’est systématique, c’est dans certains cas », souligne-t-il à France 3.

De plus, sur demande de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), le député a remis au ministre de l’Agriculture Julien Denormandie un rapport sur l’« impact des champs électromagnétiques sur la santé des animaux d’élevage ».

Philippe Bolo stipule avoir « fait intervenir un physicien, des agriculteurs, des instances qui traitent le sujet, pour répondre aux nombreuses questions qui se posent » sur le sujet. Il en est ressorti que « les champs électromagnétiques peuvent provoquer, dans les structures métalliques, la naissance de courants induits. Les exploitations agricoles sont de plus en plus métalliques et électroniques donc il y a de plus en plus de potentielles entrées pour les courants. […] Les animaux à quatre pattes seraient alors victimes de décharges qui leur traverseraient le corps en permanence, créant une gêne », déclare le député.

Philippe Bolo s’interroge aussi sur les normes dans un bâtiment d’élevage, qui sont actuellement des « normes humaines ». « Or, les animaux sont plus sensibles, la résistance d’un animal est plus faible », explique le député qui espère qu’un observatoire national sera mis en place, afin de recenser les zones les plus impactées par les phénomènes observés dans les exploitations agricoles à la suite d’une installation électrique, ce qui permettrait de trouver des solutions.

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