Histoires chinoises ancestrales : les grands projets commencent par de petites étapes

Par Epoch Times
21 juin 2019 16:27 Mis à jour: 13 juillet 2019 12:27

« L’eau qui s’égoutte continuellement finit par pénétrer dans une grosse pierre », nous dit un ancien proverbe chinois.

En d’autres termes, nous ne devrions pas rejeter des actions qui semblent petites ou insignifiantes, car elles peuvent avoir des effets importants avec le temps. De grandes actions sont accomplies par des efforts modestes mais soutenus. De même, les grands projets peuvent être perturbés par le développement et l’accumulation de petites erreurs.

Les 5 000 ans d’histoire de la Chine sont remplis d’histoires utiles sur la façon dont les petites actions, positives ou négatives, ont finalement conduit à de grands changements. Nous commençons par l’histoire d’un jeune homme désireux de conquérir le monde avant d’apprendre à s’occuper de sa propre maison.

Commencez par nettoyer votre propre maison

Le Livre des Han postérieurs, qui couvre l’histoire de la dynastie Han de l’an 6 à l’an 189 de notre ère, raconte l’histoire d’un fier personnage nommé Chen Fan. Chen était ambitieux et voulait accomplir de grandes choses, mais il n’avait pas pris la peine de maintenir l’ordre dans sa propre vie. En conséquence, sa chambre était constamment sale et chaotique.

Un jour, Xue Qin, un ami du père de Chen, est venu lui rendre visite. Quand il a vu à quel point la chambre de Chen était sale, il a demandé à Chen : « Pourquoi ne ranges-tu pas ta chambre ? »

Chen a répondu : « En tant qu’homme d’une grande ambition, pourquoi devrais-je perdre mon temps à nettoyer ma chambre, alors que je devrais me concentrer à soulever le monde de ses pieds ? »

Xue Qin a dit d’un air songeur : « Comment peut-on accomplir de grandes choses quand on ne peut même pas garder son espace de vie propre ? » Sa remarque a laissé Chen bouche bée.

Un périple de 1 000 km commence par un seul pas

L’ancien philosophe chinois Laozi a dit un jour : « Un arbre massif, si large qu’il faut deux hommes pour l’entourer de leurs bras, a commencé comme un minuscule arbrisseau. Une pagode de neuf étages a commencé comme un tas de terre sur ses fondations. Un périple de 1 600 kilomètres commence par un seul pas. »

Dans son livre Wei Xue (« Apprendre »), Peng Duanshu, l’écrivain de la dynastie Qing raconte l’histoire d’un moine riche et d’un moine pauvre qui vivaient dans la province du Sichuan, au sud-ouest de la Chine. Tous deux voulaient faire le pèlerinage pour rendre hommage à Bouddha en traversant la mer du Sud en Inde.

Le moine riche dit au pauvre moine : « J’ai essayé pendant plusieurs années de louer un bateau pour traverser la mer. Mes plans n’ont pas encore abouti. Comment comptes.tu entreprendre le voyage ? »

Un an plus tard, le moine riche n’avait toujours pas quitté son foyer tandis que le moine pauvre était déjà revenu de son pèlerinage. Le moine pauvre a dit au moine riche surpris : « Tout au long de mon périple, je n’ai compté que sur ma bouteille d’eau et mon bol de mendicité. C’était tout ce dont j’avais besoin pour réaliser mon souhait. »

Le moine pauvre a atteint son but en faisant un pas à la fois, ne comptant que sur son courage et sa volonté. En revanche, le moine riche s’accrochait à son rêve comme à un château de sable, parlant de ses aspirations, mais n’agissant pas. Leurs différents états d’esprit ont produit des résultats tout à fait différents.

Nivellement des vastes montagnes

Le texte taoïste Liezi raconte l’histoire de Yu Gong, âgé de 90 ans, qui a rasé deux montagnes par sa foi et sa persévérance.

Yu Gong vivait près de deux montagnes sur la rive nord du fleuve Jaune. Elles mesuraient plus de 1 100 km de largeur et plusieurs milliers de mètres de hauteur. Les gens qui se rendaient à la rivière ou en revenaient devaient faire un long détour par les montagnes.

Après plusieurs années, Yu Gong a finalement décidé que la seule solution était de déplacer les montagnes. Lui et ses trois fils et petits-fils sont allés dans les montagnes pour briser les pierres et creuser la terre. Ils ont ensuite transporté les pierres et la terre jusqu’aux rives de la mer de Bohai.

Zhi Sou, qui vivait au bord de la rivière, se moquait de Yu Gong. « Avec une main-d’œuvre si modeste, comment pouvez-vous espérer raser deux montagnes ? »

Yu Gong a répondu : « Même après ma mort, mes fils continueront ce travail. Ils auront des petits-fils et auront des arrière-petits-fils. Ma famille aura toujours des générations futures pour continuer, alors que ces montagnes ne grandiront pas. Elles seront nivelées un jour. De quoi dois-je m’inquiéter ? »

Zhi Sou était resté bouche bée.

Malgré son âge avancé et sa force limitée, Yu Gong n’avait aucun doute que son noble objectif pourrait être atteint avec des efforts constants et soutenus.

En effet, sa foi et sa détermination ont ému le Dieu céleste qui a ordonné à de puissantes divinités de l’aider à déplacer les montagnes. Dès lors, les voyageurs pouvaient atteindre le fleuve Jaune sans aucune obstruction.

Les défaites graves commencent par des fautes mineures

Dans la vie quotidienne, nos petites habitudes et pensées ne sont pas insignifiantes. Celles qui sont positives ont de bonnes chances de nous aider à atteindre nos objectifs. De même, celles qui sont mauvaises peuvent s’amplifier et se multiplier avec le temps, ce qui finit par avoir de graves conséquences.

Shi Ji (Mémoires historiques), achevé vers 94 av. J.-C. par Sima Qian, représentant de la première dynastie Han, a enregistré que le roi Zhou, le dernier roi de la dynastie Shang (vers 1556-1046 av. J.-C.), avait reçu une paire de baguettes en ivoire dont il était un amoureux.

Voyant cela, son conseiller Qi Zi a soupiré et a dit : « Plus le roi se soucie de ces baguettes, plus il pourrait penser qu’elles ne peuvent être assorties qu’avec des bols en corne de rhinocéros et des coupes en jade blanc. »

« Avec de si belles marchandises, il voudra qu’elles ne contiennent que les meilleurs mets. Habitué à de tels délices, il ne désire que les robes de soie les plus chères et des palais majestueux. »

« Le luxe à l’intérieur de nos frontières s’avérera finalement insuffisant, et le roi voudra acquérir des objets rares et exquis d’autres pays. À partir de ces baguettes, je peux déjà voir ce qui va se passer. Je ne peux m’empêcher de m’inquiéter pour le roi. »

La prédiction de Qi Zi s’est effectivement réalisée. Les envies du roi Zhou n’ont cessé de grandir. Il a abandonné ses fonctions et s’est adonné au luxe et aux orgies de toutes sortes. Il prélevait de lourdes taxes pour construire de somptueuses demeures avec des bassins de vin et des forêts de viande. Il a ainsi perdu le respect et le soutien du peuple, ce qui a conduit au renversement de la dynastie Shang.

Après sa défaite, le roi Zhou a mis le feu à son palais et à ses trésors et s’est suicidé en se jetant dans les flammes.

Au lieu de freiner ses désirs alors qu’ils étaient encore petits, le roi Zhou a laissé son avidité indomptée gonfler. Ce qui était autrefois un défaut mineur est devenu une catastrophe majeure, qui lui a finalement coûté son royaume et sa vie. Son histoire nous donne une leçon importante : Il serait sage de réfléchir constamment à ses lacunes et de les corriger avant qu’elles ne se transforment en problèmes graves ou même en catastrophes.

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