Immigration et radicalisation : Gérald Darmanin dévoile des chiffres

Par Epoch Times avec AFP
13 octobre 2020 15:29 Mis à jour: 14 octobre 2020 13:13

Selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, 4111 étrangers sont inscrits au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), dont 851 immigrés clandestins.

À quoi ressemble la menace terroriste émanant de migrants en France ? En détaillant le nombre d’étrangers en situation irrégulière fichés pour radicalisation et qu’il souhaite expulser, Gérald Darmanin a brossé le 13 octobre un rare portrait de ce danger hautement polémique.

Moins de trois semaines après l’attaque au hachoir perpétrée par un jeune Pakistanais devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, le ministre de l’Intérieur a annoncé qu’il restait sur le territoire français « 231 personnes aujourd’hui qu’il nous faut expulser, qui sont en situation irrégulière et suivies pour soupçon de radicalisation ».

Au total, a-t-il détaillé lors de la première présentation mensuelle des chiffres de l’activité des forces de l’ordre, 4111 étrangers sont inscrits au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), dont 851 immigrés clandestins.

231 étrangers radicalisés « à expulser »

Il y a sur le territoire français 231 étrangers en situation irrégulière suivis pour radicalisation « qu’il nous faut expulser », dont 180 actuellement incarcérés, a précisé Gérald Darmanin. Ils font partie des 851 immigrés clandestins actuellement inscrits au fichier des signalements du FSPRT.

Les autres « présentent un motif légitime » qui justifie qu’ils restent à ce stade en France. Il s’agit par exemple de personnes originaires de pays en guerre, vers lesquels la France ne peut pas expulser en vertu des conventions internationales. « Chacun comprend qu’il est difficile d’expulser vers la Libye », a ainsi déclaré M. Darmanin.

Parmi les étrangers qui pourraient faire l’objet d’une expulsion imminente, « il y a une dizaine de personnes qui sont en train de terminer leur peine ou l’ont terminée qui présentent des profils dangereux et dont nous souhaitons qu’ils soient repris par leurs pays d’origine », explique un haut-fonctionnaire proche du dossier. Ceux qui sont libres « sont assignés à résidence, une mesure qui est épouvantablement coûteuse » et font l’objet « de demandes diplomatiques pressantes », souligne cette source.

« Une proportion de 1 sur 1300 »

Les chiffres livrés mardi par le ministre de l’Intérieur sont rares. Corréler publiquement immigration irrégulière et radicalisation est « une nouveauté » de la part d’un gouvernement, observe ainsi François Héran, démographe et responsable de la chaire Migrations du Collège de France.

« S’il y a 300 000 irréguliers en France, qui est l’estimation la plus répandue mais sans doute inférieure à la réalité, les 231 suivis pour radicalisation, selon Gérald Darmanin, représentent une proportion de 1 sur 1 300. Ce n’est pas négligeable mais ça invalide l’idée qu’il y aurait un lien nécessaire entre migrations irrégulière et radicalisation », estime-t-il.

« Le problème le plus difficile à résoudre est le traitement de la menace radicale émanant de résidents en situation régulière, plus difficilement expulsables », ajoute cet expert.

Le lien entre immigration et radicalisation n’est pas nouveau

Le lien entre immigration et radicalisation, lui, n’est pas nouveau, même s’il n’a jamais été aussi détaillé. En 2018, par exemple, l’ex-ministre de l’Intérieur Gérard Collomb avait affirmé que vingt étrangers radicalisés avaient été expulsé l’année précédente. Son prédécesseur Bernard Cazeneuve avait fait état en 2016 de 19 expulsions d’étrangers « radicalisés » depuis janvier, un an après les attaques de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher.

En dressant un état des lieux aussi détaillé, Gérald Darmanin entend aujourd’hui « donner des gages de fermeté à l’opinion publique », juge pour sa part Pierre Henry, président de France Fraternités et spécialiste des questions migratoires, « pas sûr qu’il y ait quelque chose à gagner à désigner ainsi les étrangers en situation irrégulière ».

Il faudra pourtant s’y habituer, a averti Gérald Darmanin. « J’aurai l’occasion périodiquement de rendre compte du travail très important que fait la DGSI sur cette question », a-t-il indiqué, en précisant qu’il suivrait « individuellement chacun des cas évoqués ».

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