Inde : dans la gare de Jammu, des milliers d’habitants en fuite

Par Epoch Times avec AFP
10 mai 2025 15:10 Mis à jour: 10 mai 2025 15:13

Partir loin, vite, à tout prix. Ce samedi, la gare de Jammu (nord-ouest) déborde de milliers d’habitants de la ville et des environs en quête d’un aller simple pour la sécurité, loin des violents combats qui opposent l’Inde et le Pakistan.

Le train spécial affrété par le gouvernement vient d’entrer en gare. Destination la capitale New Delhi à 600 km plus au sud, loin du front.

Sur le quai, c’est une indescriptible cohue. Ça pousse, ça tire, ça crie. Et ni les sifflets, ni les matraques des quelques policiers chargés de ramener l’ordre n’y changent rien.

Des habitants attendent de monter dans un train à la gare de Jammu Tawi à Jammu, le 10 mai 2025, alors que les tensions frontalières entre l’Inde et le Pakistan se poursuivent après l’attaque d’un touriste au Cachemire. (MONEY SHARMA/AFP via Getty Images)

« Nous n’avons pas d’autre choix que de partir », souffle Karan Verma. Même s’il vit depuis vingt ans à Akhnoor, le maçon de 41 ans n’a pas hésité longtemps à quitter sa maison. « La nuit, on entend tout le temps de fortes explosions », justifie-il, paniqué.

Jammu et ses environs cibles de plusieurs vagues de drones pakistanais

Ces deux derniers soirs, Jammu et ses environs ont été la cible de plusieurs vagues de drones pakistanais. Ils ont visé la base de l’armée de l’air toute proche, mais aussi des infrastructures civiles, accusent les autorités de New Delhi. Cette semaine, les combats font à nouveau rage le long de la frontière qui coupe la région du Cachemire entre l’Inde et le Pakistan.

Les deux pays revendiquent depuis leur indépendance en 1947 l’entière souveraineté de cette région à majorité musulmane, à l’origine de plusieurs guerres et de multiples crises entre eux.

Missiles indiens sur des camps pakistanais

L’armée indienne a tiré mercredi une volée de missiles sur des camps pakistanais qui abritent des membres et des infrastructures du groupe jihadiste qu’elle accuse d’avoir assassiné 26 civils le 22 avril dans la ville de Pahalgam.

Des personnes inspectent une structure endommagée par des tirs d’obus transfrontaliers entre l’Inde et le Pakistan sur la ligne de contrôle à Uri, au Jammu-et-Cachemire, en Inde, le 9 mai 2025. (BASIT ZARGAR/Middle east images/AFP via Getty Images)

Islamabad a fermement démenti toute implication dans cette attaque et a aussitôt riposté en procédant à des attaques de drones, des tirs d’artillerie ou des frappes de missiles sur l’Inde.

De la fumée s’élève après qu’un obus d’artillerie ait atterri dans la ville principale du district de Poonch, dans la région indienne de Jammu, le 7 mai 2025. Au moins huit Indiens ont été tués et 29 autres blessés mercredi dans la ville de Poonch au Cachemire, près de la frontière de facto avec le Pakistan, a déclaré un responsable local du gouvernement indien. (PUNIT PARANJPE/AFP via Getty Images)

Ces combats ont causé la mort d’une soixantaine de civils dans les deux pays.

Le train spécial pris d’assaut

Dans la gare de Jammu, les candidats au départ ont pris le train spécial d’assaut. Ceux qui sont restés à quai tentent de faire passer un enfant ou un bagage à leurs proches déjà à bord.

Un homme aide son enfant à monter dans un train surchargé à la gare de Jammu Tawi à Jammu le 10 mai 2025, alors que les tensions frontalières entre l’Inde et le Pakistan se poursuivent après l’attaque d’un touriste au Cachemire. (MONEY SHARMA/AFP via Getty Images)

« Il devrait y avoir plus de train », rouspète Suresh Kumar, 43 ans en éloignant son frère, qui était prêt à en venir aux mains avec un autre homme pour grimper dans un wagon.

Des gens transportant leurs affaires arrivent à bord d’un train à la gare de Jammu Tawi à Jammu, le 10 mai 2025, alors que les tensions frontalières entre l’Inde et le Pakistan se poursuivent après l’attaque d’un touriste au Cachemire. (MONEY SHARMA/AFP via Getty Images)

Nisha Devi, son mari et ses trois enfants non plus n’ont pas réussi à se frayer une petite place dans un compartiment. Tant pis, elle patientera encore un peu pour rejoindre sa famille dans l’État du Bihar, dans le nord-est du pays.

Une femme s’effondre alors qu’elle tente de monter dans un train surchargé à la gare de Jammu Tawi à Jammu le 10 mai 2025. (MONEY SHARMA/AFP via Getty Images)

« Si j’étais monté dans ce train, j’aurais eu l’impression de m’être précipitée dans un piège avec mes enfants », philosophe-t-elle.

Teklal Padmani Lala a eu plus de chance. Les deux mains solidement accrochés aux barres de métal qui encadrent la porte du wagon, elle attend avec détermination les premiers tours de roue du train.

Une mère et son enfant regardent après être montés dans un train surchargé à la gare de Jammu Tawi à Jammu le 10 mai 2025. (MONEY SHARMA/AFP via Getty Images)

« Je resterai là jusqu’à mon arrivée à Delhi », assure-t-elle, « je ne bougerai pas ».

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