«J’ai vécu un holocauste»: Mia Schem, ex-otage du Hamas, se confie sur sa détention pour la première fois

Par Emmanuelle Bourdy
29 décembre 2023 12:15 Mis à jour: 29 décembre 2023 12:15

Libérée le 30 novembre dernier après avoir été en captivité à Gaza durant 55 jours, Mia Schem raconte le calvaire qu’elle a subi.

C’est la première fois depuis sa libération que la jeune franco-israélienne de 21 ans donne une interview. Elle a confié à la télévision israélienne ce qu’elle avait vécu lors de sa détention. Si l’intégralité de son interview sera diffusée ce vendredi 29 décembre en début de soirée, on peut toutefois voir de courts extraits, notamment sur les réseaux sociaux.

« Tout le monde, là-bas, est un terroriste »

« Il était important pour moi de dire la vérité sur les gens qui vivent à Gaza, qui ils sont réellement et ce que j’ai vécu là-bas. J’ai vécu un holocauste », a lâché avec calme Mia Schem à la journaliste.

« J’étais par terre, couverte de sang, j’ai crié que j’avais perdu ma main », a-t-elle encore raconté, ajoutant que « quelqu’un a commencé à toucher le haut de [son] corps » et qu’un autre, « sorti de nulle part » l’a « tirée par les cheveux ». « On m’a mis dans une voiture et nous sommes allés à Gaza », a poursuivi la jeune femme, qui se sentait alors « comme une bête dans un zoo ».

Au cours de sa détention, Mia s’est retrouvée enfermée dans une pièce sombre, avec l’interdiction de parler. « Vous ne devez pas être vue, vous ne devez pas être entendue. Vous êtes cachée », a-t-elle indiqué.

Elle a réalisé rétrospectivement qu’elle était prisonnière au sein d’une famille palestinienne, avec femme et enfants, le mari la surveillant dans ses moindres faits et gestes. « Il y a un terroriste qui vous regarde 24 heures sur 24, sept jours sur sept… Il vous viole avec ses yeux », a-t-elle ajouté. « Ce sont des familles sous couvert du Hamas », a-t-elle poursuivi, indiquant que « tout le monde, là-bas, est un terroriste ».

La peur au ventre

Ayant peur pour sa vie chaque jour, elle craignait également d’être violée. Selon elle, la seule raison pour laquelle l’homme qui la surveillait n’a pas commis cet acte, c’est à cause de sa femme et de ses enfants qui se trouvaient dans les pièces adjacentes. « Sa femme détestait le fait que lui et moi soyons dans la même pièce, elle détestait ça, alors elle jouait avec moi. Par exemple, elle nous apportait les repas. Elle lui apportait ses repas mais ne m’apportait pas les miens », a expliqué Mia, précisant ne pas avoir mangé durant plusieurs jours. Durant ces 54 jours, elle a également déclaré ne pas avoir dormi, hormis « une heure par nuit ».

Mia Schem avait été enlevée alors qu’elle participait au festival Tribe of nova, ce 7 octobre fatidique. Blessée au bras, elle avait expliqué dans une vidéo de propagande réalisée par le Hamas et diffusée le 16 octobre dernier : « Je suis à Gaza, ils m’ont soignée, l’opération a duré trois heures et tout va bien. » Après coup, elle a finalement avoué avoir été opérée par un vétérinaire, sans anti-douleur. « J’ai failli m’étouffer avec mes propres pleurs », a-t-elle confié, mentionnant qu’un homme l’a alors regardée en lui lançant : « Stop, ou je t’envoie dans le tunnel ! »

La « chose la plus difficile au monde »

Pour elle, la « chose la plus difficile au monde », c’est d’avoir été libérée alors que d’autres otages se trouvaient toujours en captivité. « Ils m’ont dit : ‘Mia s’il te plaît, ne les laisse pas nous oublier’ », a-t-elle dévoilé, en pleurs.

Au total, 129 otages sont encore aux mains du Hamas sur les quelque 240 personnes kidnappées le 7 octobre dernier, selon les autorités israéliennes. La trêve mise en place du 24 novembre au 1er décembre a permis de libérer 105 otages à Gaza.

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Une publication partagée par מייה שם (@mia_schem)

Dans un message publié sur son compte Instagram il y a deux semaines, Mia Schem écrivait : « 7.10.23 Je n’oublierai jamais. La douleur et la peur, les spectacles difficiles, les amis qui ne reviendront pas et ceux que nous devons retrouver. Mais nous devons encore gagner, Nous allons encore danser ! » Dans un cliché sur cette même publication, on peut voir la jeune femme, le bras droit en écharpe, arborant son nouveau tatouage : « Nous danserons à nouveau. »

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